Les maisons d'enchères ont résisté à la crise en 2020
Le segment des véhicules d'occasion et du matériel industriel a tenu bon dans la tempête. Alors que les restrictions de circulation ont conduit à des fermetures ponctuelles de salles d'enchères durant l'année 2020, le bilan commercial n'est pas aussi terne qu'on ne pouvait le craindre. Selon le Conseil des ventes qui a publié le bilan commercial, jeudi 17 juin 2021, le secteur a perdu 5,7 % par rapport à 2019, l'année du record. Au total, les maisons d'enchères ont cumulé un montant adjugé de 1,536 milliard d'euros.
Un chiffre dont les acteurs peuvent se satisfaire puisqu'il s'agit de la deuxième meilleure performance de l'histoire. Le Conseil des ventes rapporte à ce titre que le secteur a mieux résisté que tout autre segment placé sous sa supervision. Dans le détail, le marché de l'occasion a cumulé 1,447 milliard d'euros de montants adjugés, soit 94 % des gains annuels. Une part relativement stable quand bien même le VO a fondu de 6,1 % contre une progression de 1 % pour le matériel industriel. A noter que les véhicules particuliers ont pesé pour 78 % des montants adjugés du segment des occasions, laissant 19 % aux utilitaires et 3 % aux poids lourds de seconde main.
6 % des transactions globales
En termes d'animation, les maisons de ventes aux enchères ont totalisé 9 089 ventes, contre 12 114 un an auparavant. Une baisse liée d'une part à la concentration des sociétés, mais aussi aux suspensions temporaires d'activité. Le nombre de lots commercialisés trahit quelque peu cette tendance au regroupement : s'il y a moins d'événements en 2020, le nombre de lots a littéralement bondi passant de 273 500 à 399 000 d'une année sur l'autre. Le Conseil des ventes rapporte par ailleurs une hausse de l'ordre de 20 % du volume de véhicules d'occasion écoulés par le canal. Il s'est établi à 359 000 unités au terme de l'exercice 2020. Pour mémoire, le marché national perdait autour de 3 %, l'an passé.
"Cette excellente tenue du marché a dopé non seulement les prix de ventes, mais, par un effet mécanique, les taux d’adjudications aussi", souligne Jean-François Maréchal, le DG d’Alcopa Auction dont les scores ont gagné 5 % en 2020 pour terminer 93 409 unités. Ce qui en ferait la première maison sur le territoire hexagonal, selon des calculs se fondant sur les rapports du Conseil des ventes. En effet, le bilan 2020 mentionnant un repli de 9 % des adjudications de BCAuto Enchères, ce dernier groupe aurait totalisé 91 650 unités environ sans considérer les activités pour le compte de tiers (constructeurs, loueurs…). Derrière pointent VP Auto avec 32 010 VO adjugés (-7 %), puis EnchèresVO (anciennement Toulouse Enchères Automobiles) avec 26 363 unités (+44 % grâce à consolidation d'Aquitaine Enchères) et Mercier Auto avec 8 980 véhicules sortis (-10,2 %).
Dans le paysage français, les enchères continuent de grappiller du terrain. En 2018, le secteur écoulait 4,9 % des véhicules d'occasion. Un an plus tard la part de marché montait à 5,1 % dans un contexte de record. En 2020, le Conseil rappelle que les maisons de vente ont totalisé 6 % des transactions. Une croissance plus rapide que sur tous les autres canaux.
Lire aussi : EnchèresNet place Mercier Automobiles sur le BtoB en ligne
Un autre défi sera de maintenir les montant d'adjudication sinon de parvenir à imprimer une inflation. Hors BCAuto Enchères qui n'a pas communiqué ses statistiques, dans le haut du classement des maisons de vente, VP Auto surclasse la concurrence avec un montant adjugé moyen de 8 508 euros. Mercier Automobiles (7 205 euros) et EnchèresVO (6 833 euros) se font davantage front, tandis qu'Alcopa Auction rapporte une somme moyenne de 3 940 euros par véhicule. Le Conseil des ventes souligne que 48 % des opérateurs sont parvenus à augmenter les tarifs en 2020.
Sur le même sujet
Laisser un commentaire
Vous devez vous connecter pour publier un commentaire.