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Les dix points marquants du marché français en octobre 2020 : la baisse avant le trou noir

Publié le 2 novembre 2020

Par Alice Thuot
9 min de lecture
Pour ce qui risque probablement d’être le dernier mois de l’année 2020 non confiné, le marché français du VP neuf affiche un repli de 9,5 %. Un fort décrochage des immatriculations a été observé à partir du premier jour du confinement.
Les performances des deux derniers jours d'octobre ne présagent rien de bon pour la suite de l'année.
 
Brutal décrochage
 
Pour ce mois d’octobre 2020, le marché français du VP neuf a affiché un repli de 9,5 % en données brutes (22 jours en octobre 2020 et 23 jours en octobre 2019). A nombre de jours ouvrés comparable, cette contre-performance se. limite à -5,4 %. Ce sont ainsi 171 049 unités qui ont trouvé preneur en France, avec une évolution intéressante sur la dernière semaine du mois. Ainsi, mercredi 28 et jeudi 29, le marché français tenait encore bien son cap, avec une hausse respective des immatriculations de 4,88 et 4,87 % par rapport à l’année précédente, soit 15 700 et 12 600 unités journalières environ. Un rythme de livraisons qui n'était pas sans rappeler celui observé lors des deux derniers jours ouvrés de septembre 2020. Puis a eu lieu le grand décrochage, à partir du premier jour de confinement. Vendredi 30, le marché passait dans le rouge, à -10 %, pour s’établir au samedi, à -9,5 %. Ainsi, entre les deux derniers jours du mois, ce sont seulement 967 unités qui ont été immatriculées par les distributeurs français.
 
Difficile pour l’heure d'expliquer précisément d’où vient ce décrochage. Il peut s’agir à la fois des clients qui ne sont pas venus prendre commande de modèles en stock quelques jours plus tôt, en vue du confinement, mais surtout des constructeurs qui n’ont pas poussé de véhicules de démonstration dans leur réseau, dont les showrooms sont désormais fermés. Sur les dix premiers mois de l’année, en données brutes, le marché français du VP neuf a dévissé de -26,9 %, à 1 337 747 unités. A ce stade, la question de savoir si les 1,65 million d’unités envisagées sur l’année seront réellement atteintes en 2020 se pose ainsi sérieusement.
 
 
PSA fait mieux que le marché 
 
Le premier groupe français peut garder, pour l’instant du moins, le sourire. Sur ce mois d’octobre, PSA a immatriculé 60 430 VP, un voulume en recul de 2,8 % par rapport à la même période de l’année précédente. Dans le détail, Opel, boosté par sa Corsa et ses SUV hybrides rechargeables, est sorti grand gagnant avec une croissance de 20,2 % et un peu moins de 5 100 unités, soit une part de marché de 3 % tout rond (voir détail ci-après). Peugeot, toujours dynamisé par son duo 208 / 2008, a enregistré une légère hausse de 2,1 % à 34 500 exemplaires et une pénétration de 20,2 %. Grands plongeon en revanche pour DS, avec à peine 2 000 unités (26,7 %) et pour Citroën, à -12,1 % et moins de 19 000 VP. En octobre, le groupe s’est octroyé une part de marché de 35,3 % soit +2,5 points par rapport au mois précédent.
 
 
Renault dans la tendance du marché
 
Le deuxième groupe français n’a fait ni mieux ni pire que le marché national. Avec 24 634 VP immatriculés, Renault a subi une diminution de 9,7 % pour une part de marché de 24,9 %, soit un léger repli de 0,65 point par rapport à septembre 2020. Dans le détail, toutes les marques sont passées dans le rouge, à commencer par Alpine, avec seulement 56 unités immatriculées. Dacia a cédé près d’un quart de volume, avec environ 9 500 exemplaires, tandis que la marque au losange est celle qui a le mieux limité les dégâts. Un peu plus de 33 000 exemplaires ont été écoulées, grâce aux belles performances de ses Clio V, Captur II, Twingo III mais aussi Zoé, cinquième best-seller à 2 500 unités.
 
Malgré ces performances en demi-teinte pour les groupes tricolores, ce mois d’octobre leur a finalement été plutôt favorable. Ensemble, leur repli s’est limité à 5,76 %, avec une part de marché de 60,26 %. De l’autre côté, les groupes étrangers ont vu leur recul atteindre 14,62 %.
 
 
Smart continue de dévisser
 
Les mois se suivent et se ressemblent pour Smart. Le constructeur se voit attribuer, une nouvelle fois, la pire performance du marché, parmi les marques représentatives. En octobre, seulement 192 citadines ont été écoulées, soit un repli de 70,8 % par rapport à la même période de l’année précédente. Autres performances non glorieuses, celles de Jaguar, qui cède près de 79 % de volume avec seulement 84 exemplaires, mais aussi Mitsubishi, à -58 % et 227 unités. Porsche, comme le mois précédent, a également souffert avec un repli de 47,5 %, à 246 unités. Plus étonnant, on retrouve aussi en bas de tableau Tesla, dont les immatriculations ont chuté de 44,3 % avec à peine plus de 100 unités, ainsi que Toyota en chute de 33,1 % à un peu moins de 7 000 VP.
 
 
Suzuki s’envole encore
 
Tout comme le mois précédent, les lauriers couronnent Suzuki ! La marque japonaise tire bien son épingle du jeu avec une croissance de 43,3 % de ses immatriculations, soit 2 294 unités, lui conférant durant ce mois d’octobre une part de marché de 1,3 %. Tous ses modèles peuvent se targuer de rencontrer un beau succès, à commencer par sa Swift, qui, avec 1 418 immatriculations (+61,5 %), représente plus de la moitié de son volume total. L’Ignis semble aussi trouver sa place dans le coeur des automobilistes français avec une hausse de 77,1 % a représenté 542 unités. Sans oublier le Vitara qui continue son chemin (258 exemplaires).
 
Parmi les autres belles performances à souligner ce mois-ci, celles de Honda, avec une progression de 42,2 % à près de 800 unités, dont la moitié provient de sa Jazz. Enfin, citons Opel, dont près de la moitié de 5 097 VP sont à attribuer à sa Corsa avec 2 456 exemplaires (dont 316 en électriques), tandis que les versions hybrides rechargeables des Crossland et Grandland ont vu leur volulme progresser respectivement de 18 et 61 % à 1 131 et 1 006 unités.
 
 
La Peugeot 208 II de nouveau plébiscitée 
 
Comme depuis quelques mois, la citadine a visiblement été la préférée du marché français. En octobre, le modèle a été écoulé à 9 785 unités soit une explosion des immatriculations de 140,5 %. Sa part de marché a ainsi atteint 5,7 %, tous segments confondus. A noter, les versions électriques ont représenté 1 988 unités, soit 20 % du total. Elle a creusé l’écart avec sa rivale la Clio V dont 7 925 unités ont trouvé preneur (+3,9 %). Pour ce modèle, les versions hybrides ont pesé 20,5 % du total, soit 1 691 unités. La Citroën C3 est montée sur la troisième marche du podium avec 7 188 exemplaires (-11%), devant les 2008 deuxième génération (6 606 unités) et Captur II (6 209 exemplaires).
 
 
Les canaux tactiques plongent
 
Sur ce mois d’octobre, peu de canaux peuvent se targuer d’avoir enregistré une croissance de leurs immatriculations. Seules les sociétés et administrations ont vu leur volume évoluer positivement, de 5,7 % à environ 29 300 unités. Le canal des professionnels dans son ensemble n’est toutefois pas dans le vert, avec des immatriculations aux loueurs longue durée en repli de 13,4 % à 20 950 VP. Ce segment a ainsi représenté 50 000 unités soit 29,4 % du total. Ce n’est pas non plus le canal des particuliers qui a pu tirer le marché. Ce dernier a connu une diminution de 3,5 % à 83 553 unités soit 48,8 % du global. Mais la pire régression est à aller chercher du côté des ventes tactiques. Les immatriculations aux loueurs courte durée ont chuté de 31,6 %, celles en démonstration de 24,5 % et enfin celles constructeurs de 27,7 %. Au global, ces trois débouchés ont représenté 36 871 unités, soit 21,6 % du total.
 
 
L’électrifié poursuit sa montée en puissance
 
Au fil des mois, les technologies électrifiés font leur place dans le marché français. Octobre en apporte une nouvelle preuve. Les immatriculations en diesel ont reculé de 14,2 % soit 54 325 unités et une part de marché de 31,7 %, celles en essence ne font pas mieux : en diminution de 30,9 %, elles n’ont plus représenté que 43,6 % du total, soit 74 640. Des repli qui profitent logiquement aux motorisations électrifiées. Les hybrides, incluant mild-hybrides, hybrides et hybrides rechargeables dans les chiffres fournis par AAA Data, ont été à l’origine de 29 500 un volume en hausse de 137,6 %. Ces hybrides ont représenté 17,2 % du total. Du coté du 100 % électriques, les immatriculations ont atteint 10 043 unités, un volume en hausse de 129 %, et qui permet à cette technologie d’atteindre 5,9 % de pénétration. Au global, les électrifiés ont donc obtenu 23 % de part de marché, avec 39 500 unités soit 1,6 point de plus qu’en septembre 2020.
 
 
Le grammage en CO2 historiquement faible
 
Jamais le grammage moyen en CO2 des VP neufs immatriculés en France n’aura été aussi faible. Cette moyenne s’est limitée à 95,5 g/km de CO2, du jamais vu. Cela représente presque un gramme de gagné par rapport au mois précédent, mais surtout, 13,8 g/km de moins par rapport à octobre 2019. Par rapport à il y a deux ans en arrière, ce sont 16,3 g/km de moins.
 
 
Le marché du VUL faiblit
 
Si, le mois précédent, le marché du VUL de moins de 3,5t se portait bien, il a montré quelques signes de faiblesse en octobre 2020. Un peu moins de 40 000 unités ont trouvé preneur, soir un repli de 4,1 % par rapport à octobre 2019. Renault est largement resté leader sur ce marché avec 12 110 unités, soit une parfaite stabilité par rapport à la même période de l’année précédente. Sur la seconde marche du podium, Peugeot, avec 6 922 unités, soit un repli de 14,5 %. Le top trois est complété par Citroën avec 6 500 exemplaires (-7,3 %). Sur les dix premiers mois de l’année, 321 922 exemplaires ont été immatriculés, soit un recul de près de 19%
 
 
NB : tous les pourcentages sont exprimés par rapport à des données brutes, sauf précision contraire.
 
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