Les distributeurs de voitures d'occasion ont résisté au marasme de novembre

Le mois de novembre n'aura épargné personne sur le marché automobile. Au rayon des voitures d'occasion, les distributeurs ont dû sortir les muscles pour passer l'épreuve sans accuser trop de pertes. Et à en croire les données d'AAA Data, ils peuvent se satisfaire du résultat. Sur un marché en recul de 1,9 %, les professionnels ont perdu tout juste 0,3 % de volume, en terminant à 149 148 transactions.

Pourtant, ils ont eu deux jours ouvrés de moins que l'an passé (19 contre 21 jours en 2023). À périmètre constant, les distributeurs ont démultiplié les remises à la route. En ratio, ils ont livré 7 850 voitures d'occasion par jour, contre 7 186 unités quotidiennes l'an passé. La cadence a donc accéléré de 9,2 % en novembre 2024, contre un marché en croissance de 8,3 % à jours ouvrés comparables.

Les VO récents poussent toujours

Au cours du mois écoulé, les enseignes ont encore pu s'en remettre aux voitures d'occasion les plus récentes. Les stratégies industrielles générant plus d'exemplaires estampillés "0 km" et les clients recherchant des alternatives aux produits neufs, AAA Data rapporte une progression de 6 % pour les voitures de moins d'un an (+15,7 % en ratio de ventes quotidiennes), à plus de 15 900 unités et de 3,7 % pour celles d'un à deux ans (près de 13 500 unités ; +13,1 % à périmètre constant). Deux canaux qui, au cumul, ont représenté près d'une vente sur cinq dans les affaires tricolores.

Par ailleurs, les points de vente ont su profiter du segment des voitures âgées de six à dix ans. Les remises à la route ont bondi de 6,5 % (+17,3 %). Au cours du mois de novembre, plus de 34 500 voitures d'occasion de cette catégorie ont été sorties des stocks. Cela en fait la typologie de véhicules la plus travaillée par les distributeurs (23,2 %), derrière celle des occasions datant de deux à cinq ans.

Le segment des 11-15 ans en recul

En effet, près d'un tiers de l'activité sous panneau concerne des voitures d'occasion immatriculées entre 2019 et 2022. Les professionnels en ont revendu quelque 48 700 unités en novembre. Un score un peu maigre par rapport à l'an passé, puisqu'il s'inscrit en baisse de 3,1 % en volume absolu avec une croissance limitée à 3,8 % en ratio (2 563 unités par jour). Ce qui constitue la principale surprise du mois étant donné que, depuis le début de l'année, ce segment progresse de 6,6 %, approchant des 596 000 unités.

Un constat identique peut être fait sur le terrain des voitures d'occasion âgées de plus de 16 ans. Au mois de novembre, elles ont décliné de 2,8 %, à 19 650 facturations (+9,2 % à périmètre constant). Cela a eu pour conséquence de ramener le rythme de croissance annuel à 2,2 %, à environ 223 900 unités échangées en BtoC.

À un mois de la fin d'exercice, il apparaît une autre vérité. En France, il y a peu d'intérêt à miser sur les voitures d'occasion de 11 à 15 ans. Elles ont un peu plus creusé leur déficit en novembre (-9,8 %, à 16 850 unités). Certes, elles pèsent toujours 11,3 % des transactions en BtoC, mais depuis janvier, elles ont perdu 7,3 %, à 200 570 transactions. Il s'agit du seul segment dans le rouge. Une tendance confirmée par la dynamique commerciale en CtoC.

Le gré à gré joue en faveur des vieux VO

Chez les particuliers, les voitures de onze à quinze ans ont glissé de 2,5 % en novembre (+6,8 % à périmètre constant) et perdent 1,9 % depuis janvier, à 746 850 unités. Progressivement, ce segment cède du terrain à celui des 6 à 10 ans qui a gagné 3,6 % de volume le mois dernier, à 60 658 unités (+14,6 %) pour cumuler 663 920 transactions depuis le début de l'exercice.

En France, près d'une vente sur quatre en novembre concernait une voiture d'occasion de plus de 16 ans échangée entre particuliers. Avec 106 300 unités au cours de la période, le segment a même représenté 37,5 % de tous les échanges faits de gré à gré. Depuis le début de l'année, AAA Data a recensé 1,137 million de transactions de ce type, soit 4,9 % de plus qu'en 2023 et 23,1 % de part de marché globale.