Les contrastes de l’année 2010

En terminant l’année à 2 251 736 immatriculations, soit une baisse de 2,2 % par rapport à 2009, le marché français 2010 restera finalement comme un bon cru. Et dans tous les cas, moins difficile qu’imaginé en début d’exercice. En effet, au fil des mois, constructeurs et analystes ont minimisé la baisse attendue. La grande braderie de fin d’année, pour accompagner la fin de la prime à la casse, a bien fonctionné et laisse même présager un premier trimestre 2011 de bonne facture tant le nombre de commandes engrangées avant le 31 décembre a été important. Ainsi Renault aurait, rien qu’en décembre, élargi son portefeuille d’ordres de 120 000 unités (VP+VUL Renault et Dacia). 47 % de mieux qu’en décembre 2009. Même constat chez Peugeot et Citroën avec respectivement 84 000 (+ 32 %) et 75 000 (+ 50 %). De bon augure. Cependant, le patron de PSA, Philippe Varin a d’ores et déjà déclaré qu’il tablait sur un marché français en baisse de 13 % cette année. Ce qui serait synonyme de 300 000 immatriculations de moins pour atteindre un total de 1,95 million. Beaucoup signeraient sans doute des deux mains, mais il ne faut toutefois pas oublier que le marché, dans le passé, est descendu à 1,7 million l’année suivant la fin des aides gouvernementales. Si la baisse est certaine, car le vivier des particuliers sera moindre du fait des anticipations, les ventes entreprises pourraient sans doute permettre de limiter la casse.

Retour de la croissance en Allemagne

Comme attendu, l’Allemagne a connu une année 2010 difficile avec une contraction de 23 % pour totaliser 2 916 300 immatriculations. Mais la croissance semble de retour puisque le mois de décembre 2009 a été le premier mois positif depuis une année. Pour l’exercice 2011, le VDA estime que le marché allemand devrait croître de 6,8 % pour dépasser les 3,1 millions. De l’autre côté des Alpes, le marché italien a conclu l’année avec un recul de 27,7 % en décembre, laissant ainsi le marché total sous la barre des 2 millions. En effet, avec 9,22 % abandonnés sur l’année, les immatriculations ont plafonné à 1 960 282 unités. Les Anglais, eux, ont légèrement dépassé cette barre symbolique avec 2 030 846 unités, soit une croissance annuelle de 1,8 %. Cependant, le mois de décembre a affiché un repli de 18 %, illustrant une fin d’année difficile. En effet, après un premier semestre en croissance de 19,9 %, le second a enregistré -13,3 %. Pour la deuxième fois en 10 ans, le marché des particuliers est resté sous le million d’unités (-37,5 %) alors que les ventes aux loueurs et aux entreprises ont respectivement augmenté de 5,1 % et 14,8 % sur l’année. C’est d’ailleurs ce canal de vente qui devrait soutenir les ventes, même si le SMMT anticipe une année 2011 encore difficile avec une baisse de 5 % qui devrait conduire le marché à 1,93 million d’immatriculations.

L’Espagne sur la mauvaise pente ?

En Espagne, même si le marché affiche une croissance de 3,1 % sur l’année, la situation demeure toutefois incertaine car la baisse est discontinue depuis le mois de juillet dernier. Après des progressions importantes sur le premier semestre, 63,1 % en mars par exemple, le marché espagnol s’est à nouveau effondré sur les six derniers mois de l’exercice, notamment suite à l’arrêt de la prime gouvernementale et à la hausse de la TVA. La palme de la baisse revenant au mois d’octobre dernier avec - 37,6 %. Sur douze mois, les Espagnols auront donc acheté 982 015 véhicules. Dans ce contexte, Seat a toutefois pris le leadership du marché avec 89 392 unités (+ 6,7 %) devant Volkswagen (83 356, + 6,2 %) et Peugeot (82 678, + 1,2 %).
Une situation que le voisin portugais n’a pas connue cette année en battant un record avec 223 491 immatriculations sur l’année, soit une hausse de 38,8 %.

Chine, Brésil… toujours plus !

De l’autre coté de l’Atlantique, après une année 2009 où les ventes avaient baissé de 21,2 %, la croissance est de retour. En effet, le marché américain a gagné 11,1 % pour totaliser près de 11,6 millions d’immatriculations. Tous les constructeurs ont progressé à l’exception de Volvo (- 12,2 %), Saab (- 37,3 %) et Suzuki (- 38 %). Parmi les constructeurs nationaux, Ford affiche la plus belle croissance avec 19,5 %, soit 1 931 534 unités, devant le groupe Chrysler en progression de 16,5 % à 1 085 211 unités et enfin GM dont la croissance se limite à 7,2 %, soit 2 211 091 unités. Cependant GM se console avec la Chine où ses ventes ont progressé de 28 % en 2010 pour totaliser 2,35 millions. La Chine qui sera incontestablement le plus gros marché de la planète avec sans doute près de 19 millions de ventes, tous véhicules confondus. A fin novembre, le marché comptait déjà 16 923 348 ventes, soit une croissance de 35 % par rapport à l’exercice précédent.

Même si le potentiel de croissance est très important au Brésil et si cette année 2010 est synonyme de record pour le pays, son marché automobile ne peut encore rivaliser. En effet, 3,3 millions de véhicules (VP, VUL, PL) ont été vendus permettant ainsi d’afficher une croissance de 11 %. Pour 2011, l’association des vendeurs de voitures (Fenabrave) s’attend toutefois à une croissance plus modérée, de l’ordre de 5,2 %.

Enfin, le Japon, qui demeure un marché important, termine l’année en affichant une augmentation de 10,6 % (hors mini-voitures) à 3,23 millions. Cependant, ce résultat ne doit pas faire oublier un dernier quadrimestre en baisse, avec notamment - 28,3 % en décembre, suite à l’arrêt en septembre d’aide gouvernementale. Concernant les mini-voitures, il s’en est vendu 1,73 million en 2010 soit une hausse de 2,3 % sur l’année.