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Le triangle latin s’effondre

Publié le 13 février 2009

Par Alexandre Guillet
4 min de lecture
En janvier, la chute des ventes de véhicules est restée vertigineuse en Espagne (-41,6%) et en Italie (-32,6%). Si le marché français tend à mieux résister, son érosion se confirme et s'accentue. Zoom en chiffres avec...
En janvier, la chute des ventes de véhicules est restée vertigineuse en Espagne (-41,6%) et en Italie (-32,6%). Si le marché français tend à mieux résister, son érosion se confirme et s'accentue. Zoom en chiffres avec...
...les tops et les flops.

Marché français : ça passe à l'orange…

En janvier, le marché automobile français est de nouveau en retrait par rapport à la même période de référence 2008 : - 10,8 % (- 6,6 % à nombre de jours ouvrables comparables) à 178 105 unités. Le VPN résiste (- 7,9 % à 149 385 ventes) quand le VUL dévisse (- 23,5 % à 28 720 unités). Par souci d'exhaustivité, notons le retrait de 28,4 % du marché des VI de + de 5 tonnes. Ce repli s'opère principalement au détriment des constructeurs français (- 14,8 %), tandis que les marques étrangères se maintiennent (+ 0,3 %). Dans les rangs français, Renault voit ses ventes reculer de 20,4 %, tandis que Peugeot et Citroën limitent les dégâts à respectivement – 11,1 et – 11,3 %. Chez les généralistes étrangers, Ford et surtout Fiat enregistrent une bonne performance. Même remarque, à un degré moindre, pour Volkswagen. En revanche, Toyota et surtout Opel (- 28,7 %) connaissent un début d'exercice délicat. Dans le club des Premium, Mercedes (+ 20,7 %) et Audi (+ 30,9 %) attaquent l'année en fanfare, tandis que BMW est à la peine à – 7,2 %, d'autant que Mini affiche une baisse de 47,8 %.

Marché italien : alerte rouge !

Comme nous l'évoquions récemment en détail (voir JA n°1070 Salon de Bologne), le marché italien doit affronter une sévère récession et les prévisions pour l'exercice en cours se révèlent très sombres. Le mois de janvier n'a guère laissé percer l'espoir, au contraire… Le marché est en net repli : 157 418 ventes soit – 32,6 %. Fiat suit d'ailleurs cette courbe à – 33,7 %, ainsi que Lancia (- 34,1 %), tandis qu'Alfa Romeo, après une année difficile, se donne une bouffée d'oxygène (+ 18,2 % à 4 102 ventes). Sur le front des généralistes, aucun miracle à signaler, même si Ford et Volkswagen parviennent à tirer leur épingle du jeu (respectivement – 24,3 et – 26 %). Peugeot reste aussi au contact (- 33,6 %), tandis qu'Opel dérape (- 41,5 %). Les reculs les plus spectaculaires sont à mettre au passif de Renault (- 52,8 % à 5 312 unités !) et de Toyota-Lexus (- 53,3 % pour 4 685 ventes !). Chez les Premium, seule la marque Audi avance à contre-courant, en affichant une impertinente progression de 10,2 % (6 499 véhicules). En revanche, BMW (- 25,6 % pour 4 142 ventes) et surtout Mercedes (- 40 % à 4 819 unités) sont en repli. Notons que la smart, chouchoute du marché transalpin, recule aussi de 20 %.

Marché espagnol : noir, c'est noir

Après le cataclysme de l'année passée, les prévisions n'étaient guère engageantes et Francisco Javier Garcia Sanz, président de l'Anfac, tablait d'ailleurs récemment sur un marché en baisse de 23 %, pour un total de -seulement- 900 000 ventes. Le mois de janvier résonne comme un coup de tonnerre, avec un effondrement du marché (- 41,6 % à 59 385 immatriculations). Il faut remonter loin pour trouver trace d'un mois de janvier aussi catastrophique. En fait, seules les marques Citroën, Volkswagen et, à un degré moindre, Toyota, réussissent à contrer la récession. Dans le club du haut de gamme, BMW est en chute libre à - 74,1 % ! Mercedes, et surtout Audi (- 6,8 %) résistent mieux. Par conséquent, et quand bien même faudrait-il se garder de conclusions hâtives, certains analystes n'hésitent pas à revoir leurs prévisions à la baisse, tandis que les responsables du secteur automobile sollicitent une densification des aides de l'Etat. Actuellement, environ 100 000 salariés du secteur sont impactés par les ajustements de production et soumis à un dispositif ERE. L'inquiétude grandit, dans la mesure où le chômage se révèle galopant : à fin janvier, l'Espagne recensait 3,3 % de demandeurs d'emploi (+ 47 % en un an !), le plus haut niveau enregistré depuis 1996. Dans ce contexte, et quasiment comme un symbole pour le secteur automobile, le Salon de Barcelone, qui doit se tenir du 9 au 17 mai prochain, est en péril. En effet, dans le cadre de l'Anfac, Seat, Nissan, Volkswagen, Peugeot, Citroën, Ford, GM, Renault, Mercedes, Santana et Iveco ont laissé entendre qu'ils ne participeraient pas à l'événement pour d'évidentes raisons économiques. Pour l'heure, seules les marques Volvo, Jaguar, Fiat, Honda et Alfa Romeo seraient de la partie. Un peu court… Les tractations avec les organisateurs semblent cristallisées et l'affaire prend un tour politique, puisque c'est le Maire de Barcelone, Jordi Hereu, qui s'est emparé du dossier et qui veut tenter à tout prix de sauver le Salon.

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