Le marché russe toujours dans le dur

La Russie rentre dans le rang. Après une année 2012 record (2,93 millions de véhicules écoulés, +11%) menée à contresens des principaux marchés européens qui lui avait permis de prendre la seconde place des ventes derrière l’Allemagne, la Russie voit depuis les nuages s’amonceler au-dessus d'elle. Ainsi, le mois dernier, et ce pour la quatrième fois consécutive, les immatriculations de voitures neuves ont reculé. Avec 241346 ventes, le marché russe recule de 11%, soit une perte sur an de 31000 véhicules.

Côté constructeurs, seuls le Premium allemand (Mercedes +24%, BMW +5% et Audi +2%) et le trio coréano-japonais Kia (troisième constructeur local, 17541 ventes, +1%), Hyundai (+5%), Toyota (+4%) tirent leur épingle du jeu. Pourtant leader du marché, Lada perd 17 points (à 37177 unités), tout comme Renault (18849 unités, -5%), qui peut cependant se féliciter d’un bilan semestriel dans le vert (+7,8%). Nissan (-34%), Chevrolet (-28%), Peugeot (-24%), Ford (-24%) ou encore Opel (-15%) chutent lourdement. Cette mauvaise passe faisant, la Russie affiche un bilan semestriel logiquement en baisse. Sur les six premiers mois, les ventes plongent ainsi de 5,8%, à 1,33 million d’unités.

Comme l’a concédé dans un communiqué Joerg Schreiber, président du comité automobile de l’AEB (Association des entreprises européennes), "il semble évident que le marché automobile russe n’est pas au mieux de sa forme. La question, maintenant, est de savoir si celui-ci peut faire mieux au second semestre". Ce dernier s’est cependant montré plutôt optimiste pour le restant de l’année : "Personnellement, je pense que c’est possible et les projets du gouvernement d’encourager les achats de véhicules à crédit renforcent cette possibilité." Malgré cela, l’AEB prévoit pourtant un marché en recul de 5% sur l’ensemble de l’exercice 2013.

En plus des problèmes de son marché automobile, la Russie va devoir gérer le courroux de l’Union européenne à son encontre. Cette dernière a déposé plainte ce mardi devant l’Organisation mondiale du commerce (OMC) à propos de la taxe sur le recyclage des voitures mise en place par le gouvernement de Vladimir Poutine. D’après l’UE, celle-ci pénalise les véhicules importés dans la mesure où elle ne s’applique pas aux modèles produits localement alors qu’elle peut monter jusqu’à 2700€ pour un VN et jusqu’à 17200€ pour un VO de plus de trois ans. La Russie a immédiatement réagi en affirmant vouloir trouver un accord à l’amiable avec l’UE en modifiant sa taxe pour qu’elle s’applique à tous les constructeurs, étrangers comme locaux.

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