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Guerre ouverte sur le segment B

Publié le 20 janvier 2006

Par Alexandre Guillet
29 min de lecture
Mini et Smart prévoient une baisse de leurs ventes en 2006. Une lucidité qui montre à quel point le segment B va être concurrentiel cette année avec une profusion de nouveautés. Les promotions ne risquent pas de s'arrêter et les VO récents, déjà en baisse de 6 % en 2005, vont encore souffrir....

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"Un marché 2005 en légère progression, aux alentours de 2,050 millions de VP", pouvait-on lire dans notre numéro Spécial Prévisions 2005. A peu de choses près, les constructeurs ont vu juste. Les analystes de R.L. Polk ont été encore plus précis avec un pronostic de 2,060 millions de VP. Pour 2006, ils tablent sur un marché en hausse de 1,6 % à 2,1 millions de VP, grâce à l'impact positif des nouveaux modèles, notamment français, et aux taux d'intérêt qui continueront de soutenir la consommation. L'Observatoire de l'automobile est encore plus optimiste avec un marché VP à 2,120 millions (+ 2,5 %) et un marché VUL à 430 000 (+ 2,4 %).

Renault reste prudent pour 2006

En recul de 4,5 %, Renault rate son objectif 2005 de 30 000 VP. Alors que Clio s'est fort bien maintenu sur le marché, avec 6,4 % de PDM (soit 0,4 point de moins qu'en 2004), Modus n'a pas obtenu le succès espéré, n'affichant que 3 % de PDM alors qu'on en espérait facilement 1 point de plus. Laguna, malgré son restylage, a également été en dessous des attentes, en passant sous la barre des 2 % de PDM. Le reste de la gamme, et notamment Twingo, ne s'est pas trop mal comporté, même si le recul de Mégane et de Scénic (- 15,6 %) a été plus marqué que prévu.
Pour 2006, Renault craint naturellement une concurrence exacerbée sur le segment B et table donc sur une part de marché proche de 2005, soit un peu plus de 25 % en VP et de 33 % en VU.

Peugeot vise 9 % du marché avec ses petites

Avec 362 000 immatriculations VP, Peugeot rate de 28 000 unités son objectif 2005. Principale fautive, la 1007 n'a représenté en France que 18 000 immatriculations au lieu des 30 000 attendues. "Cette montée en puissance plus lente que prévue de 1007 s'est traduite par un volume de ventes total de 55 000 unités contre un objectif de 80 000", analyse Frédéric Saint-Geours, le patron de la marque. Par rapport à 2004, les ventes VP de Peugeot en France sont néanmoins restées stables (- 0,3 %). "Cette performance s'est faite en suivant une politique limitant l'inflation de moyens commerciaux, en renonçant à des marchés de gros volumes mais très onéreux, ou encore, en contenant l'offre promotionnelle sur les particuliers", explique le constructeur. La marque a tout de même dépassé ses objectifs avec la 206, même si le modèle chute naturellement de 20 % en attendant l'arrivée de la 207. Le restylage de la 307 a également permis de ralentir sa chute (- 15 %) et de flirter avec l'objectif de 117 000 immatriculations. Les modèles 607 (+ 34 %) et Partner (+ 13 %) sont dans les clous, en revanche la remarquable progression de la 407 (+ 83 %) ne doit pas faire oublier que l'objectif de 78 000 ventes n'a pas été atteint de 10 000 unités."Dans un marché stable, où la concurrence et l'activité promotionnelle restera vive, 2006 verra les ventes de Peugeot rebondir de 4 % à 376 700 unités", prévoit le constructeur. Un objectif qui peut sembler modeste alors que la marque bénéficiera de la 107 et de la 1007 en année pleine et de sa toute nouvelle 207. Néanmoins, tous ces modèles vont se concurrencer sur le segment des petites voitures. Et même si 400 immatriculations apparaissent déjà en décembre 2005, il faudra attendre "la fin du premier quadrimestre de 2006", pour voir arriver la 207, en complément de l'offre de la marque. Avec la 206, qui reste au catalogue, et la 207, la marque prévoit d'atteindre 7 % de parts de marché alors que la 206 seule a réalisé 5,8 % en 2005. Même en année pleine, Peugeot ne croit plus la 1007 capable d'atteindre les 1,5 % de PDM (objectif 2005) et table sur 1,12 %, soit la pénétration obtenue au cours du mois de novembre 2005. En revanche, la marque est ambitieuse sur la 107 qui devra faire un volume équivalent à la 1007, soit 1,1 % de PdM.

Citroën progresse en France et en Europe

Les résultats 2005 sont plutôt flatteurs pour la marque aux chevrons : + 3,1 % en France en VP et VUL, soit 342 000 véhicules vendus, une progression de la part de marché de 6,6 % en Europe Occidentale et une progression de 15,9 % des ventes dans les autres régions du monde. En tout, Citroën a vendu 1 395 000 véhicules dans le monde, soit une progression de 3,5 %. La largeur exceptionnelle de la gamme, la réussite de C4 et les premiers résultats de C1 expliquent cette bonne santé. Toutefois, 2006 sera-t-il aussi positif que l'espère le constructeur ? Malgré les nouvelles motorisations HDi 110 Fap sur C3 et HD1 55 sur C1, et, bien sûr, l'arrivée de C6, Citroën semble légèrement armé face à la concurrence pour rester à 15 % du marché.


Groupe Volkswagen

Volkswagen vise les 7 % de PDM

En 2005, Volkswagen a confirmé son redressement, initié l'année précédente, et reprend même ses aises dans le costume de premier importateur. La nouvelle Passat a répondu aux espoirs placés en elle et la gamme Golf a, une nouvelle fois, fait taire les sceptiques avec son désormais habituel numéro du portrait de Dorian Gray. Surtout, les modèles Fox et Polo ne se sont pas cannibalisés, jouant au contraire une jolie partition de duettistes. Thierry Lespiaucq, directeur de Volkswagen France, peut dont être satisfait et afficher un certain optimisme pour 2006. D'autant que les résultats de la marque sur le VU sont dans une spirale positive. Pour 2006, Volkswagen mise donc sur une légère croissance, à 140 000 immatriculations VP, pour une part de marché de 7 %. Ce développement ne sera pas nourri par une batterie de lancements, à l'exception somme toute secondaire de l'Eos, mais il s'agira plus vraisemblablement d'une expansion organique reposant sur la plénitude commerciale des Fox, Polo et Passat et sur la relative stabilité des Golf et Touran. Bref, si aucun coup dur ne vient d'Allemagne, une année plus sereine que paillettes s'annonce pour Volkswagen.

Audi : Record à battre !

Avec un résultat de 44 318 immatriculations en 2005, Audi France a tout simplement vécu une année record ! Des performances qui frappent les esprits quand on sait que les objectifs initiaux de la marque consistaient à atteindre le cap des 40 000 unités et quand on compare sa progression, + 21,4 % par rapport à 2004, avec celle du marché (+ 2,7 %). Désormais, Audi peut se targuer de posséder 2,1 % de part de marché dans l'Hexagone avec une gamme plutôt luxueuse. "Notre performance a été homogène sur l'ensemble des gammes, mais on peut toutefois décerner une mention particulière à l'A6 qui a progressé de 38,5 % par rapport à 2004", se félicite la direction de la marque. Pour 2006, la marque annonce prudemment sa volonté de franchir la barre des 42 000 immatriculations. Trop prudemment peut-être. En effet, on peut légitimement penser qu'Audi sera plus proche des 45 000 unités en fin d'exercice. Principalement parce que sa gamme est plus récente que celle de ses principaux concurrents, surtout en cœur de gamme (A3, A4 et A6). Enfin, on attend avec impatience les débuts du Q7 qui devrait faire des ravages - surtout en 2007 - en venant briser l'isolement du Cayenne sur sa niche.

Seat : Année pleine pour Leon

Avec un total de 33 372 immatriculations en 2005, Seat France renoue pour la première fois avec la croissance depuis 2001. Une croissance modérée (+ 1,1 %), certes, mais Jochen Funk, directeur de Seat France, ne boude pas son plaisir : "L'année 2005 se termine sur une tendance positive en dépit d'un marché fortement concurrentiel". Ces résultats s'expliquent essentiellement par le succès des nouveaux produits de la marque, Altea et Leon de deuxième génération, mais aussi par celui de la série spéciale "Last Edition" de la Leon première génération. L'année 2006 sera marquée par le lancement de la nouvelle Ibiza et par l'arrivée de nouvelles motorisations pour les Leon et Altea. Programmée en fin d'année, la sortie de la Leon Cupra n'influera sur les performances de la marque qu'en 2007. Au final, bien que la marque ne se prête pas au jeu des pronostics, on peut prédire à Seat une légère progression en 2006, vers un total de 35 000 immatriculations. Croissance essentiellement animée par le trio Ibiza-Altea-Leon et dynamisée par la première année pleine d'activité de l'unité Seat Entreprises.

Skoda : Sans loueur et sans reproche

En 2005, Skoda a vécu une année historique en enregistrant 15 054 immatriculations (+ 24 %) ! "Cette performance est d'autant plus remarquable que nous avons supprimé les ventes aux loueurs courte durée depuis 2004", précise la marque. elle s'appuie sur le succès de l'Octavia 2 (+ 50 %), mais aussi sur la politique de "ventes flottes" déployée par la marque. Pour 2006, Skoda table sur une légère progression, à 16 000 immatriculations, et cherchera surtout à "consolider sa position sur le marché français". L'Octavia sera sans nul doute la locomotive de la marque, alors qu'on peut pronostiquer une stagnation de la Fabia en attendant la nouvelle version en 2007. En outre, la marque attend beaucoup du lancement du MPV Roomster en termes d'image et compte sur le Tour de France pour la mettre en avant. Par ailleurs, aucune inquiétude par rapport aux nouvelles règles de taxation sur les émissions de CO2, la marque estime que sur "la Fabia et l'Octavia, les Diesel jusqu'à 105 ch en boîte mécanique seront favorisés. Or, ces motorisations représentent 67 % des volumes immatriculés". Au final, Skoda peut aujourd'hui se réjouir "d'être rentable en France". Du côté des distributeurs, la rentabilité est "de l'ordre de 2 %".


Groupe Ford

Ford retrouve des couleurs

La marque Ford confirme les espoirs entrevus en 2004 (+ 11 %) même si sa progression en 2005 (+ 1,9 %) reste en deçà de la moyenne nationale. Ford s'est honorablement défendue grâce aux Fiesta et aux Fusion (39 506 unités) mais aussi et surtout à la famille Focus (dont le C-Max) qui réalise 48 930 unités. Pourtant, même si le C-Max reste le 1er monospace importé il a toutefois reculé en 2005 (- 9,7 %). Ces véhicules resteront une fois de plus les principaux atouts de Ford en 2006, notamment la petite Fiesta (30 000 immatriculations prévues) remaniée en fin d'année dernière. Mais ils ne seront pas les seuls. En effet, le Galaxy fait son retour dans la gamme à la fin du 1er semestre. Prudents, les dirigeants de la marque ne voient pas le grand monospace dépasser l'objectif des 2 000 ventes. En outre, la gamme va s'enrichir d'un nouveau modèle, le S-Max, une compacte sportive. Son apport de 5 000 immatriculations sera nécessaire à Ford qui espère atteindre les 107 000 ventes en 2006 pour une part de marché de 5,40 %.

L'effet Diesel n'a pas eu lieu pour Jaguar

L'année 2004 et ses 2 912 immatriculations aura été une bonne année pour la marque anglaise. Douze mois plus tard, Jaguar a rechuté (- 27,5 %) et flirte avec la barre des 2 000 unités (2 112) comme en 2003 (2 077). L'effet Diesel tant espéré qui devait booster les ventes n'a finalement pas eu lieu. Si la S-Type version 2,7 l V6 Diesel s'en sort bien (+ 20 % à 634 unités), la S-Type recule de 18 % tout comme la X-Type (- 37 %). La marque ne réussira vraisemblablement pas à décoller en 2006 malgré la nouvelle XK qui devrait se vendre à hauteur de 220 unités.

Land Rover s'en sort bien et peut faire mieux

L'autre marque anglaise du Premium Automotive Group tire finalement son épingle du jeu en 2005 avec 6 932 immatriculations à + 22,8 %. Merci aux Discovery 3 (1 404 unités) et Range Rover Sport (1 220 unités) qui ont permis à Land Rover de garder la tête haute. La marque compte d'ailleurs sur ces deux modèles (1 250 et 1 800 respectivement) pour aller de l'avant en 2006 mais également sur le Freelander (2 600 unités). "Un Freelander vieillissant et qui fait face à une concurrence récente et nombreuse mais qui sera renouvelé en fin d'année", a commenté la marque. Ces trois véhicules devraient donc être les trois piliers de la marque en 2006. Une marque qui espère ainsi atteindre les 8 050 immatriculations.

Volvo se maintient au-dessus des 11 000

Avec 11 115 immatriculations, la marque suédoise a reculé de 6,37 % en 2005 ! N'exagérons rien. Malgré ce recul, les dirigeants estiment que l'année restera dans les annales. En effet, "même si nous affichons une légère baisse, sur un marché tendu et sans nouveautés sur l'année, nous maintenons la marque au-dessus de la barre des 11 000 voitures vendues en France pour la seconde année consécutive, ce qui n'avait jamais été obtenu depuis 1992", a commenté Volvo France. La marque arrivera-t-elle à laisser derrière elle ce cap ? Difficile à dire. Toutefois, Maria Stenström et son équipe espèrent bien réaliser 12 000 unités en 2006 en s'appuyant notamment sur le V50 (3 100 unités) qui sera équipé d'un nouveau moteur Diesel D5 180 ch tout comme le S40. La marque verra également l'arrivée dès le 1er trimestre du beau C70, un coupé cabriolet, en version essence au printemps (140,170, 220 ch), puis en version Diesel (D5 180 ch) en milieu d'année. En outre, Volvo nous dévoilera au second semestre le C30, compacte premium mais trop tard pour espérer peser lourd dans les objectifs de la marque.


Groupe DaimlerChrysler

Mercedes joue l'optimisme

Après une amélioration de ses ventes de 10 %, la filiale française du groupe allemand affiche un certain optimisme pour 2006. Mercedes prévoit, en effet, d'immatriculer 58 000 ventes, soit une nouvelle progression de 7 %. Pour leur première année pleine de commercialisation, les Classe A et B devraient une nouvelle fois assurer le gros du volume (plus de 40 % des ventes de la marque en 2005) et permettre au constructeur allemand de se concentrer sur d'autres grands rendez-vous. Notamment une version Diesel de sa Classe S en janvier, un restyling de sa SL en mars prochain, avant de présenter le nouveau CL au Mondial de Paris.

Chrysler, Jeep, Dodge… de la nouveauté en perspective

Dans la continuité des lancements officiés en fin d'année dernière, les trois marques vont poursuivre sur leur lancée au cours des douze prochains mois. Pas moins de sept modèles devraient être ainsi commercialisés durant 2006. Outre le véritable lancement de la marque Dodge sur le continent européen, avec l'arrivée de la Caliber, DaimlerChrysler compte s'appuyer sur la bonne tenue des résultats de Jeep (+ 19 % en 2005) pour pallier au recul de Chrysler. Déjà en baisse de 10 % l'an dernier, les ventes de Chrysler ne devraient pas s'améliorer cette année, malgré l'arrivée de la version restylée du PT Cruiser Cabriolet. La marque prévoit en effet une nouvelle chute de 11 % pour 2006. Jeep devrait croître pour sa part de 31 % pour atteindre les 4 900 unités vendues cette année.

Smart sur un air de fin de cycle

L'an dernier, Smart prévoyait de vendre 14 950 unités des différents modèles qui composent son quintet commercial. 2005 ne devrait finalement lui apporter que 12 900 immatriculations. Pour 2006, la marque a donc résolument décidé de revoir ses objectifs à la baisse. 12 000 unités sont en effet attendues. Parmi elles : 6 550 Fortwo. Pour sa 8e et dernière année de son cycle de vie, le modèle phare de la marque devrait ainsi poursuivre le déclin observé les mois derniers. La ligne de fabrication alsacienne devrait, selon toute vraisemblance, se préparer à l'accueil de la nouvelle version du modèle. En revanche, le petit roadster terminera bel et bien sa course avant décembre.


Groupe General Motors

Opel : En attendant la Corsa

Avec 106 500 VP immatriculés, Opel termine l'année avec un déficit de plus de 10 000 voitures par rapport à son objectif. Yves Pasquier-Desvignes, directeur commercial d'Opel, considère qu'Opel a toutefois réalisé une année correcte dans un contexte assez difficile. La gamme Astra s'est bien comportée avec l'arrivée de la GTC. Quant au Zafira, si l'ancienne génération a réalisé un bon premier semestre, le nouveau n'a pas suffisamment pesé sur les ventes notamment "à cause de problèmes d'approvisionnements". Pour cette nouvelle année, Opel estime que le marché devrait flirter avec 2,1 millions d'unités. Son objectif est d'atteindre une part de marché VP de 5,3 % (contre 5,1 % en 2005) avec 112 000 unités. Au chapitre produits, Opel pourra compter sur l'Astra Coupé Cabriolet, sur la nouvelle Corsa, qui sera commercialisée dans la foulée du Mondial, ainsi que sur le Suv Antara qui sera dans les showrooms en fin d'année. Sur les VUL, Opel a réalisé une bonne année avec une progression de 22 % conduisant la marque à une part de marché de près de 3 %. Un chiffre qui reste l'objectif pour 2006.

Cadillac,Corvette et Chevrolet 4x4 à l'assaut du marché

Pour Cadillac, la croissance est bien là. Mais elle est moins importante qu'attendue tant au niveau européen que Français. Dans l'Hexagone, l'objectif 2005 était de 600 unités mais le volume des marques que dirige Berry van Gestel s'est stabilisé autour de 400. Pour cette nouvelle année, les ambitions sont de retour grâce notamment à l'arrivée de la baby-Cadillac, la BLS. En effet, avec cette berline du segment M2, mais surtout avec sa mécanique Diesel de 150 ch (comme Opel Vectra et Saab 9-3), l'objectif passe à 750 unités. Toujours au chapitre des nouveautés, il faudra également compter avec la Corvette Z06 et le nouveau SUV Escalade. Des produits qui seront soutenus pour un réseau toujours en développement. Ainsi, aux 15 concessions actuelles, le directeur général de Cadillac France estime que le total des points de vente sera de 24 à 25 en fin d'année.


Groupe Fiat

L'année du rebond pour Fiat ?

Avec des ventes en recul de 4,5 %, à 46 154 VP, Fiat est très loin de son objectif 2005 de 55 000 ventes. Panda, Punto et Grande Punto sont dans les clous, en revanche Idea n'a fait que la moitié du chemin. D'ailleurs, la marque a corrigé le tir pour 2006 en tablant sur une baisse de 22 % de ce modèle, à 3 000 unités. En revanche, les objectifs pour l'ensemble de la marque sont ambitieux à 57 000 VP, ce qui représenterait une progression de 23 %. La marque a ce qu'il faut en portefeuille et vise juste : 24 000 ventes pour Punto et Grande Punto, soit moins que Corsa (25 000) et Fiesta (30 000). La Croma, qui n'a fait que 1 000 immatriculations au lieu des 1 700 attendues en 2005, devra profiter de son année pleine de commercialisation pour atteindre les 4 000 ventes. La marque compte aussi sur Panda 4x4 et Cross qui ne feront que freiner la chute de ventes de Panda (14 200 immatriculations prévues contre 15 500 en 2005). Il est vrai qu'un autre Suv arrivera dans la gamme dès le mois d'avril, le Sedici qui doit assurer 2 600 ventes supplémentaires à la marque. Le reste des produits de la marque va nécessairement baisser à l'exception du Doblo, restylée en fin d'année 2005, qui doit faire 1 000 ventes de plus.

Alfa Romeo mise tout sur la 159

La marque progresse de 3 % en 2005 même si elle n'atteint pas les 15 400 ventes visées. La GT a fait beaucoup mieux que prévu avec 2 285 immatriculations alors que les autres modèles sont en dessous. L'arrivée du coupé Brera en janvier puis d'une version Spider cet été va permettre de faire 1 250 ventes de plus. Surtout, la 159 en année pleine et l'arrivée du break en mai, rend optimiste la marque qui table sur un doublement de ses performances. Au global, Alfa Romeo table sur 16 710 ventes en 2006, soit une progression de 20 %.

Lancia revient

Lancia s'était fixé un objectif modeste, 5 000 immatriculations, et le rate de 600 unités. Musa a atteint son objectif mais il aura manqué 500 ventes d'Ypsilon. Lancia revient tout de même avec une progression de 44 % en 2005 après une autre progression de 50 % en 2004. la marque table sur une nouvelle hausse en 2006, de 18 %, à 5 200 ventes. Avant son renouvellement en octobre, l'Ypsilon bénéficie d'une offre bicolore en janvier, comme la Musa.


Toyota/Lexus : 101 000 ventes en 2006

2005, année record pour Toyota et Lexus qui ont effectué 92 024 ventes VP+VU (+ 14,6 %). Aujourd'hui, Toyota détient 4,2 % de parts de marché VP, avec des modèles qui ont tous rencontré le succès. L'Aygo, par exemple, a rempli ses objectifs avec 4 163 livraisons pour une prévision à 4 000 unités. Idem pour la Yaris, avec 25 723 livraisons contre 25 000 prévus initialement. La Corolla est également en hausse de 35 % avec 9 753 livraisons, et la Corolla Verso avec 12 247 livraisons, soit une augmentation de 63 %. Le constructeur a livré 8 524 Avensis (en hausse de 9 %) et 2 882 Prius (quatre fois plus qu'en 2004). Lexus, pour sa part, réalise une progression de 26,5 %.
Toyota estime que le marché devrait être en hausse de 1,5 % à 2 100 000 unités en 2006 tandis que le VU devrait se maintenir à 420 000 unités. Le constructeur souhaite poursuivre sa croissance, soutenue par la nouvelle Yaris, le nouveau Rav4, l'arrivée du Diesel sur l'IS de Lexus et le développement de la gamme hybride. Globalement, Toyota et Lexus espèrent atteindre les 101 000 ventes en 2006, 98 700 pour le premier et 2 300 pour le second.

Nissan vers une 6e année de croissance ?

Avec 50 553 véhicules vendus en 2005, Nissan progresse de près de 10 % par rapport à 2004. C'est la cinquième année consécutive que le Japonais enregistre une progression. Les VP progressent de 8,6 %, tandis que les ventes de VUL s'envolent de 14,8 %. La Micra reste le best-seller et progresse de 9,9 %. Si les Pathfinder et 350 Z, lancés en 2005, ont également brillé, c'est le Murano qui remporte un succès remarquable, avec 1 400 immatriculations. Ces chiffres encourageants installent Nissan au-dessus de la barre des 2 % de parts de marché. Côté rentabilité du réseau, elle s'établit à plus de 1 % dans l'immense majorité des concessions.
Si l'année 2005 a été très riche en lancements avec 5 nouveaux modèles, 2006 verra l'arrivée d'un nouveau véhicule, en mars prochain : le Note. Construit à Sunderland, sur la plate-forme de la Micra, ce mini-monospace arrive avec un prix très compétitif. La marque appuiera également le lancement de la Micra C + C, dernière née dans la gamme Nissan.

BMW : le retour de la Série 3 ?

Si la marque bavaroise n'a pas atteint son objectif de 42 000 unités fixé en début d'année dernière, BMW progresse tout de même de 9 % en 2005. La Série 1, pour sa première année de commercialisation s'est bien comportée (9 520 unités) tout comme le X3 (6 700 unités). Des succès qui ont permis d'atténuer et de compenser la baisse des ventes de la Série 3 (- 25,12 % à 12 021 unités). Une Série 3 qui devrait toutefois reprendre des couleurs cette année (un objectif de 15 310 immatriculations est annoncé) aidé en cela par la sortie du Coupé 3. Derrière la Série 3, la Série 1 (9 500 unités) et le X3 (6 000 unités) devraient permettre à la marque bavaroise de garder son rang tandis que les Série 5 (5 950 unités) et X5 (3 900 unités) verraient leurs ventes se stabiliser. Les dirigeants de la marque voient en 2006 une année de transition (41 500 immatriculations à 1,95 % de PDM).
De son côté, la marque Mini ne s'attend pas à des miracles en 2006, avec son renouvellement attendu en fin d'année. Après avoir battu tous les records en 2005 (+ 20,1 % à 12 613 immatriculations), le contingent de petites anglaises ne dépassera pas les 9 250 immatriculations cette année.

Hyundai

Avec 27 000 immatriculations VP environ, Hyundai termine l'année 2005, à 2 000 voitures de son objectif, mais cependant au niveau de 2004, dans un marché qui progresse peu. Pourtant, depuis 1999, la marque coréenne affichait chaque année une progression à deux chiffres.
La marque prévoit une année 2006 en légère hausse avec environ 29 400 immatriculations, sur un marché quasiment stable. Elle proposera le Tucson équipé de la nouvelle motorisation 140 ch CRDi, en boîte de vitesse mécanique 6 rapports et doté pour la première fois chez Hyundai d'un filtre à particules. La marque table sur un volume de 8 300 unités. Un nouveau Santa Fe viendra également remplacer progressivement le modèle existant. Plus tard, Hyundai complétera sa gamme avec une Sonata dotée d'un moteur CRDi, puis à la rentrée, c'est sur le haut de gamme que la marque se positionnera avec une grande berline baptisée Grandeur ou Azera, équipée, elle aussi, de motorisation CRDi.

Suzuki se porte bien

Avec 24 700 ventes, Suzuki se montre satisfait de son année 2005. La Swift se porte plutôt bien, et reste prometteuse, tout comme le Grand Vitara, sur lequel le japonais fonde beaucoup d'espoirs. Pourtant, "Suzuki ne sera ni un constructeur généraliste, ni un constructeur spécialiste", déclarait Yutaga Higashikubo, président de Suzuki, dans nos colonnes en septembre dernier. Gageons que la marque saura alors rebondir, grâce au lancement prochain d'un SUV conçu avec Fiat, puis en 2007, avec la présentation du nouveau Wagon R et enfin d'une nouvelle petite voiture de segment A.

Kia vers les 25 000 ventes ?

Avec 18 067 immatriculations en 2005, Kia progresse de 104 % et flirte avec son objectif de 20 000 ventes. Reste que plus d'un quart de ses immatriculations est constitué de VD et 16 % de ventes aux loueurs courte durée. En 2006, la marque vise les 25 000 immatriculations. Elle s'appuiera sur des nouveautés (Magentis en février, Carnival en juin et Carens en septembre) ainsi que sur sa motorisation Diesel CRDi, qui équipera cette année le Picanto, le Sportage et le nouveau Magentis à partir de mars.

Mazda en souffrance

En 2005, Mazda prévoyait environ 15 000 ventes. Le constructeur finit l'année à 11 500 véhicules. Un chiffre décevant, qui s'explique notamment par un retard dans la disponibilité des versions Diesel des Mazda5 et Mazda6. Ainsi, seules 700 Mazda5 ont trouvé preneur contre 2 500 initialement prévues ! Une forte demande en Europe ainsi que l'ouverture de nouveaux marchés comme la Russie ont fait que la production n'a pas répondu immédiatement. La situation s'est progressivement rétablie en fin d'année et en décembre, Mazda dit avoir battu un record de livraisons. Les petites voitures du groupe tiennent leurs promesses, notamment la Mazda3, qui remplit son contrat avec 4 500 immatriculations.

Honda a le vent en poupe

Au cours de l'année 2005, Honda a atteint son objectif en livrant 9 100 véhicules. Ses immatriculations progressent de 31,4 %, à 8 879 unités. A l'origine de cette progression, l'arrivée du moteur Diesel 2.2 i-CTDi qui a largement booster les ventes du monospace FR-V, à partir de septembre, et du Suv CR-V. Ce dernier a notamment vu ses ventes tripler, à 2 746 unités.
De nombreuses nouveautés animeront la gamme Honda en 2006, à commencer par le lancement officiel de la toute nouvelle Civic en janvier, disponible également en Diesel. Suivra une Civic Hybrid au cours du premier trimestre 2006, un face-lift de l'Accord en mars et le lancement du haut de gamme Legend en septembre. De quoi viser 12 000 ventes en France, dont plus d'un quart de Civic.

Mitsubishi modeste

En 2005, Mitsubishi visait 9 850 vp et 3 150 vul. Les réalisations n'ont finalement été que de 6 752 véhicules, du fait "d'un problème structurel de développement réseau qui a été moins rapide que prévu, en particulier dans les grandes villes telles que Paris". Le Space Star s'est distingué en dépassant de 315 exemplaires les 600 ventes prévues. Avec en 2006, le Lancer Evo IX, le nouveau pick-up L200 et le la Colt Cabriolet, Mitsubishi raisonnable, revoit ses objectifs à la baisse et table sur 11 000 immatriculations, dont 38 % en berlines, 38 % en pick-up et 24 % en SUV.

Porsche, jusqu'au bout du mythe

La marque la plus rentable du monde poursuit sa success story sans coup férir. Les ventes du groupe bondissent de 15 %, à 88 379 unités et Porsche France n'est pas en reste avec environ 2 470 immatriculations, soit une progression de l'ordre de 12 % en 2005. Le luxueux Cayenne n'en finit pas de surprendre et de séduire, tandis que la 911 et le Boxster tiennent aisément leurs promesses. Pour 2006, la marque, qui n'a pas coutume de jouer au petit jeu des pronostics, annonce néanmoins un volume de ventes constant en France. Si le Cayenne pourrait être légèrement ralenti par ses premières rides, les autres modèles tiendront sans nul doute leur rang. Et le déficit de volume creusé par le vieillissement du 4x4 devrait être compensé par l'arrivée sur le marché du Cayman (environ 300 unités) qui viendra se positionner entre la Carrera et le Boxster. Bref, le ciel est dégagé, notamment pour les 25 distributeurs français, qui ont affiché une rentabilité supérieure à 3 % sur l'exercice 2004-2005.

SsangYong : une nouvelle marque est née

SsangYong a rempli son contrat. La marque coréenne prévoyait 3 000 immatriculations en 2005 et dépasse ce chiffre en annonçant 4 337 véhicules. Les succès grandissants du Rexton et du Korando occultent quelque peu la désaffection du public pour le Rodius, monospace 4 roues motrices, ovni à la ligne discutable… En 2006, le petit poucet coréen conserve sa vocation de spécialiste du 4x4 et verra la montée en puissance du Kyron, présenté fin 2005 et déjà en concession. Ce SUV existe quant à lui en 3 déclinaisons, en boîte mécanique ou automatique. D'autres nouveautés jalousement gardées devraient arriver chez les distributeurs de la marque dans le courant de l'année 2006. On parle notamment d'un autre SUV de taille inférieure à celle du Kyron.

Chevrolet : l'an un

2005 restera comme l'année où Chevrolet a métamorphosé Daewoo. En effet, bien que les produits demeurent, la marque a changé et avec un certain bonheur. Ce changement est porteur d'optimisme tant l'image de Chevrolet a bien été accueillie par le public. Mais l'optimisme vient également des lancements qui s'annoncent. En effet, si le premier semestre va être relativement calme avec le lancement du nouveau haut de gamme de la marque, la remplaçante de l'Evanda, dès le Mondial les choses vont s'accélérer. Le réseau disposera alors du Captiva, un SUV très attendu, équipé d'un moteur Diesel comme une partie du reste de la gamme. Les Lacetti, Nubira et Nubira SW bénéficieront également de ce passeport (en 120 et 150 chevaux) indispensable au succès dans l'Hexagone. D'ailleurs dès ces sorties, Chevrolet compte atteindre 1 % de pénétration mensuelle sur le marché français des VP. Le but étant de franchir le plus rapidement possible le cap des 1 % sur une année.

Daihatsu compte sur sa nouvelle gamme

Daihatsu entend bien profiter de la nouvelle loi de finances relative à la taxe sur les véhicules de sociétés pour tirer son épingle du jeu en 2006. "Nous avons des voitures extrêmement peu polluantes. La Cuore a été élue Voiture essence la moins polluante du marché par l'Ademe. Ce type de mesures ne peut que nous être favorable", explique-t-on chez la marque japonaise. S'appuyant sur la sortie du nouveau Terios (SUV) et de la version 4WD de la Sirion, l'objectif de Daihatsu est de réaliser 2 400 immatriculations en 2006. L'arrivée de la petite Copen, avec un poste de conduite à gauche, en cours d'année, ainsi que la présentation des nouveaux YVR et Trévise au Mondial de l'Auto de Paris, devrait permettre à la marque de remplir ses objectifs.






ZOOM

Saab, le renouveau ?

Avec 2 700 immatriculations en 2005, Saab est passé à côté de l'objectif annoncé en début d'année (3 700). Pour Philippe Van der Meulen, directeur des ventes et du marketing de la marque, l'année 2005 a montré plusieurs visages. "Nous avons connu un mauvais premier trimestre où nous avons perdu près de 350 unités suite aux rumeurs qui ont couru sur l'avenir de la marque", commente-t-il. Toujours dans les épisodes difficiles de l'année 2005, le troisième trimestre a rimé avec la fin de vie de la 9-5 mais aussi et paradoxalement avec le lancement réussi de la 9-3 SportHatch qui a provoqué un effet négatif sur la berline 9-3. Les clients ont en effet attendu de découvrir le break avant de se décider. Une nouvelle contre-performance qui a amputé le total des ventes de 250 unités. Pour 2006, les ambitions de Saab sont réalistes avec 3 500 immatriculations attendues. Saab voit également à plus long terme avec le Bio Power, l'éthanol. La Saab 9-5 Bio Power est une réalité en Suède, et si les conditions se réunissent en France, Philippe Van der Meulen prévient : "Nous sommes déjà prêts !". Pour revenir au présent, le directeur des ventes commente : "Contrairement à l'année 2005, où nous avons véritablement travaillé avec deux modèles, la 9-3 berline et le cabriolet, cette année nous pourrons compter sur l'ensemble de la gamme". En effet, la nouvelle 9-5 pourra jouer pleinement son rôle, comme la 9-3 SportHatch et le cabriolet qui pourra compter sur une mécanique Diesel au printemps. Modèles, moteurs Diesel, boîtes automatiques à 5 ou 6 rapports, "tout sera disponible", lance le directeur des ventes. 2006 marquera également la poursuite du développement réseau qui compte aujourd'hui 52 opérateurs pour 58 points de vente. "D'ici à trois ans, nous souhaitons tisser un réseau de 80 points de vente, explique-t-il, en nous renforçant notamment en Bretagne, en région parisienne, en Haute Normandie ou encore à Marseille."

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