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Acres parfums de récession pour 2012...

Publié le 16 décembre 2011

Par Alexandre Guillet
3 min de lecture
Au gré des révisions de plus en plus souvent actualisées des analystes, le marché automobile européen voit son horizon 2012 s'assombrir. Et la France n'est pas la mieux lotie...

Comme un symbole de l'incertitude économique ambiante et de l'instabilité de nos sociétés, le Time a décerné sa prestigieuse distinction de "Personnalité de l'année" à..."The Protester" ! Traduisez par "le manifestant" ou "le contestataire", voire encore "l'indigné". Prise dans un tourbillon récessif, sous l'effet de la crise des dettes souveraines, mais aussi d'une crise plus profonde de la confiance et de la morale, l'Europe voit poindre 2012 avec inquiétude. L'industrie automobile n'échappe pas à la règle, loin de là.

Tous les grands cabinets d'analyses revoient actuellement leurs prévisions de marché à la baisse pour cette zone. Spicilège. Pour Morgan Stanley, le marché automobile européen va reculer de 6,5 % en 2012, à 13,3 millions d'unités, VUL inclus. Du côté de LMC Automotive, le recul est estimé à 5,1 %, à 12,15 millions (hors VUL). Pour Euler Hermes, la baisse sera aussi de 5 % en Europe, tandis que le marché mondial s'orientera à la hausse, + 5 %, tiré par la Chine (+ 5 %), le Japon, les USA et à un degré moindre l'Inde et le Brésil. Seule une stabilité est en revanche promise à la Russie, fin du dispositif des primes à la casse oblige.

Au niveau des marchés européens, les différences sont significatives. L'Allemagne semble le marché le plus épargné, avec un recul estimé à 4 % par Morgan Stanley et même à 1,5 % par Euler Hermes. Pour le Royaume-Uni, les analystes tablent en moyenne sur un retrait d'environ 3 à 5 %. L'Italie et l'Espagne, en chute libre depuis deux ans déjà, ne devraient pas retrouver des couleurs : entre - 5 et - 7 % pour le marché transalpin et encore un lourd - 10 % pour le marché ibérique. Même si la base de référence 2011 sera bien plus élevée, les prévisions concernant la France ne sont guère engageantes : - 7 % selon Morgan Stanley, mais - 10 %, voire plus selon Euler Hermes. En outre, les experts d'Euler Hermes stigmatisent le net coup d'arrêt enregistré par la France sous l'angle de la production : 1,9 million de véhicules en 2011 contre 3 millions en 2007 ! Conséquence directe, la France glisse sur la troisième marche du podium européen, dépassée par l'Espagne.

Dans ce panorama, les constructeurs les plus à même de passer entre les gouttes sont les groupes allemands, BMW, Daimler et Volkswagen. Ils peuvent notamment jouer la carte du Premium et celle de l'exportation de véhicules produits en Europe. En revanche, les doutes s'aiguisent pour Fiat, Renault et PSA Peugeot Citroën, même si pour les deux premiers cités, Chrysler et Nissan pourront se muer en de précieuses béquilles, notamment à l'heure de consolider les comptes. Notons que selon Euler Hermes, le taux de surcapacité des constructeurs en Europe est encore estimé à 25 % ! Par ailleurs, les grands équipementiers (Tier 1 et 2) ne devraient pas subir rigoureusement l'impact de la récession européenne de 2012. 

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