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Constructeurs

Zone Rouge

Publié le 18 janvier 2008

Par Alexandre Guillet
2 min de lecture
On voit des usines fermer… Le site Kléber de Toul baissera le rideau en 2009, Michelin ayant jugé son manque de compétitivité rédhibitoire. Comme nous l'avions laissé entendre dès 2006, l'usine Ford de Blanquefort, qui produit des boîtes de vitesses pour le marché américain, cessera vraisemblablement...

toute activité en 2010. Deux cas particuliers qu'il est certes malaisé de comparer, mais dans lesquels on ne peut s'empêcher de voir un symptôme ou même un symbole. Celui des difficultés de l'industrie française en général, et de l'industrie française automobile en particulier. Le gouvernement vient justement d'annoncer un nouveau déficit commercial record en novembre, ce qui promet d'ores et déjà une année 2007 tristement "historique" sur ce plan. N'en déplaise au secrétaire d'Etat aux entreprises et au commerce extérieur Hervé Novelli, l'augmentation du prix du pétrole ne saurait tout expliquer. Pas plus qu'un euro fort, certes pénalisant, mais qui n'empêche pas certains de
nos voisins de réussir là où nous nous enlisons.

Dans la liste des secteurs défaillants, il est inquiétant de trouver l'automobile. Selon les chiffres officiels, elle afficherait un premier déficit conséquent de 300 millions d'euros. Il y a un an et demi, Christine Lagarde nous confiait : "Pour l'automobile, si la balance demeure positive, le delta se réduit… C'est un vrai sujet d'interrogation et d'analyse…". La France fléchit dans l'Europe des 25, cédant notamment du terrain dans ses places fortes traditionnelles (Royaume-Uni, Italie, Belgique…) et ne compense pas cette érosion par l'ouverture de nouveaux marchés comme la Russie et l'Europe Centrale, la Chine ou l'Inde. Le ministère en avait pourtant fait des "marchés pilotes" prioritaires. L'inquiétude est réelle et nous renvoie à un constat douloureux de manque de compétitivité. Que la présence de nos géants, par ailleurs eux-mêmes sujets à des cycles de performances hétérogènes, ne peut pas camoufler. L'insuffisance porte surtout sur les grosses PME flexibles, porteuses d'innovation et amenées à grandir. Trop souvent, chez nous, elles périclitent (Wimetal par exemple) ou sont rachetées par des groupes… étrangers. Pour sortir de la zone rouge, il faudrait un plan de relance pour ce tissu intermédiaire et une meilleure gestion des pôles de compétitivité.

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