ZE : Renault veut garder un temps d'avance
Depuis des mois, l'électrique a envahi la communication des constructeurs. Le groupe Volkswagen avec ses 30 modèles d'ici 2025, Mercedes avec sa nouvelle marque EQ synonyme d'une dizaine de modèles d'ici 2025, BMW avec ses labels i et iPerformance, Jaguar avec son e-Pace, Tesla et sa Model3, Volvo avec la future V40 électrique, Toyota avec sa business unit dédiée à l'électrique, etc. C'était presque oublier Renault-Nissan, qui demeurent les pionniers de l'électrique de "masse". En effet, la Leaf domine le ranking mondial des ventes ZE et la Zoé domine quant à elle l'Europe, et représente même plus de 50% des ventes électriques en France. Cela étant, les alliés franco-nippons sont bien conscients de la situation et, naturellement, ne vont pas rester les bras croisés.
Selon nos confrères des Echos, la prochaine offensive ZE de Renault-Nissan passera notamment par la Chine avec des modèles électriques aux tarifs très compétitifs. Le constructeur semble vouloir refaire le coup d'une gamme Entry électrique. De quoi donner des cheveux blancs aux autres constructeurs qui n'ont toujours pas réussi à réellement répondre à la gamme Entry thermique (Dacia ou Renault selon les marchés) depuis plus de dix ans.
Cette offensive électrique low cost passerait par l'électrification de la plateforme de la Kwid afin de proposer un VE à moins de 8000 dollars, hors subventions, comme l'avait annoncé Carlos Ghosn. Une nouvelle fois, c'est Gérard Detourbet qui serait aux manettes pour relever ce défi. Un tel véhicule permettrait de s'ouvrir un marché conséquent en Chine. Marc Soulas, le directeur du programme électrique de Renault, interrogé par Les Echos, rapporte que plus de 500000 véhicules électriques échappent aux statistiques. Il s'agit bien souvent de modèles non homologués qui offrent une autonomie inférieure à 100km. Un projet qui, s'il aboutit, pourra venir compléter les gammes de Renault, Nissan, mais aussi DongFeng, le partenaire chinois de l'Alliance (mais aussi actionnaire de PSA). L'arrivée de Mitsubishi dans l'Alliance pourra aussi permettre de résoudre l'équation plus facilement.
Mais aussi puissante et importante soit la Chine, la stratégie VE de Renault-Nissan doit également penser au reste du monde, aux marchés matures qui associent notamment l'électrique aux nouvelles mobilités et sa cohorte de services. Il faudra des réponses aux problématiques urbaines où les véhicules traditionnels auront de plus en plus de mal à entrer en ville. Il faudra sans doute des produits plus petits et moins chers qu'une Zoé ou une Leaf pour pouvoir se glisser dans les futures offres de location ou d'autopartage. La Twingo actuelle pourrait être, lors de son prochain renouvellement, la base de ce futur, d'autant que sa cousine, la Smart Forfour, est déclinée en une électrique dès aujourd'hui.
Pour le reste de la gamme, les Zoé, Leaf, Kangoo, e-NV200, etc., Renault et Nissan vont, à l'image des modèles thermiques, augmenter les synergies avec l'utilisation notamment d'une même batterie pour les futures Zoé et Leaf (attendues pour 2020). Ces modèles seraient aussi les premiers à bénéficier d'une plateforme dédiée à l'électrique, explique Les Echos. Le quotidien avance même que l'usine de Flins, même si la décision n'est pas encore prise, pourrait accueillir une partie de la production basée sur cette nouvelle plateforme.
En attendant, après l'arrivée de la Zoé ZE40, avec sa batterie de 41kWh qui permet de doubler son autonomie, Renault va bientôt faire évoluer son Kangoo ZE en lui offrant plus d'autonomie et le Français s'apprêterait à lancer un Master ZE, donc un fourgon gros volume, pour mieux répondre, notamment, au défi logistique du dernier kilomètre. Un marché à fort potentiel que Nissan ne manquera sans doute pas de couvrir également, et d'ainsi venir croiser le fer avec le e-Crafter annoncé par Volkswagen.
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