Yves Pasquier-Desvignes, Volvo France : "Notre réseau continue de se concentrer"
Le Journal de l'Automobile : À la fin du premier semestre 2023, Volvo affiche une croissance de 36,3 %, avec 7 507 immatriculations. Cette performance est-elle conforme à votre feuille de route ?
Yves Pasquier-Desvignes : En janvier 2023, j'avais annoncé 18 000 immatriculations pour l'année, car c'était l'engagement de production que j'avais de la part des usines, et nous pouvions aussi compter sur un portefeuille de commandes de près de 9 000 véhicules. Malheureusement, nous devrions terminer l'année avec environ 17 000 unités car la production a encore été perturbée.
J.A. : Quel est le niveau des commandes aujourd'hui ?
Y.P-D. : Après un très bon premier trimestre, le deuxième a été en dessous de nos attentes, aussi bien pour les particuliers que pour les entreprises. Dans un contexte économique inflationniste plus délicat, il y a eu un vrai coup d'arrêt. Pour le reste de l'exercice, nous pensons que l'activité commerciale reprendra fortement au dernier trimestre. Quant aux immatriculations, compte tenu de la difficile année 2022, nous devrions maintenir une croissance similaire à celle du premier semestre jusqu'à la fin de l'année. Nous passerions ainsi de 13 700 unités en 2022 à 17 000 en 2023.
En 2026, nous devrions être à 60/70 % de modèles électriques dans nos ventes
J.A. : Les véhicules électriques représentent 25,3 % de vos ventes et Volvo va maintenant lancer que des modèles de ce type. À quelle échéance imaginez-vous une part encore plus importante pour ces modèles ?
Y.P-D. : Notre part de marché en 100 % électrique est la meilleure d'Europe du Sud. C'est une très bonne base pour le futur. En 2024, il y aura un changement radical avec l'arrivée de l'EX30, disponible seulement en électrique, qui comptera pour 7 000 voitures dans notre mix. La part des électriques dans nos ventes devrait ainsi dépasser 40 %. En 2026, il est vraisemblable qu'il y aura eu une vraie bascule du marché français et nous devrions être à 60/70 % de modèles électriques dans notre mix. Nous pourrons aussi compter sur la gamme XC60 en 100 % électrique à ce moment-là.
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J.A. : Cette montée en puissance des modèles électriques va-t-elle se faire au détriment du volume global de la marque ?
Y.P-D. : Nous voulons encore progresser. Nous souhaitons que les nouveaux modèles électriques viennent s'ajouter aux autres. Ainsi, en France, nous sommes arrivés jusqu'à 22 000 unités durant nos meilleures années et grâce aux 12 000 EX30 que nous visons annuellement, nous voulons atteindre 34 000 immatriculations. Plus largement, Volvo souhaite atteindre 1,2 million de ventes par an dans le monde contre 850 000 aujourd'hui. Naturellement, la France doit apporter sa propre part dès 2025-2026.
D'ici les deux ans à venir, nous pourrions passer de 40 à 30 opérateurs
J.A. : Prévoyez-vous une réorganisation de votre réseau ?
Y.P-D. : Non. Notre réseau continue de se concentrer. Aujourd'hui, nous avons 40 opérateurs qui gèrent 70 contrats et 115 points de vente. Progressivement, les petits sites faisant une centaine de voitures, nous en avons encore une dizaine, vont se rapprocher de grands groupes. D'ici les deux ans à venir, nous pourrions passer de 40 à 30 opérateurs, mais sans réduction du nombre de point de vente.
J.A. : Volvo teste le contrat d'agent en Angleterre et bientôt en Allemagne et en Suède. Qu'en est-il pour la France ?
Y.P-D. : Pour l'heure, ce test ne concerne effectivement que l'Angleterre et une fois les leçons tirées de cette expérience, il y aura d'autres tests en Allemagne et en Suède. La maison-mère veut vraiment tirer tous les enseignements de ce changement d'organisation avant d'aller plus loin. Après ce travail, une option sera retenue et les autres pays, y compris la France, commenceront alors à travailler avec les réseaux sur le sujet.
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