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Constructeurs

Wiedeking remercié, VW et Porsche vers la solution intégrée

Publié le 17 juillet 2009

Par Alexandre Guillet
3 min de lecture
Le feuilleton Porsche Volkswagen se poursuit et fait une victime de marque : Wendelin Wiedeking, très attaché à l'indépendance de Porsche. Par conséquent, la solution de l'intégration, soigneusement construite par Ferdinand...
...Piëch, apparaît désormais comme la plus probable.

Porsche a annoncé aujourd'hui la démission avec effet immédiat de son président du directoire, Wendelin Wiedeking. La décision, déjà mise en avant dans la presse allemande ces derniers jours, a été entérinée à l'issue d'un conseil de surveillance de Porsche qui ouvre par ailleurs la voie à la création d'un groupe intégré avec Volkswagen. C'est précisément ce point, l'indépendance du groupe Porsche, qui coûte sa place à Wendelin Wiedeking.

Ferdinand Piëch effleure son Graal

Car par ailleurs, ses plans sont respectés : pour éponger la dette, héritée du rachat de 51 % du capital de Volkswagen, le conseil de surveillance a opté pour une augmentation de capital de 5 milliards d'euros minimum et pour une finalisation des négociations avec le fonds Qatar Holding LLC concernant une montée au capital. Bref, le montage de Ferdinand Piëch semble –enfin- sur le point de se réaliser, à savoir que Volkswagen rachèterait l'activité automobile de Porsche, en faisant sa 10ème marque, tandis que le fonds souverain qatari prendrait une participation dans ce nouveau grand groupe intégré. Le conseil de surveillance de Volkswagen se réunit aujourd'hui pour statuer sur la question.

Michael Macht nouveau CEO du Porsche AG

Au moins trois raisons expliquent que Wendelin Wiedeking ait perdu cette partie d'échec : le poids de « l'opposition », incarnée par l'impitoyable stratège Ferdinand Piëch, mais aussi par Christian Wulff, ministre président de la Basse-Saxe ; l'explosion de la crise qui a brutalement fragilisé les comptes de Porsche ; et bien sûr le maintien de la fameuse « loi Volkswagen ». Cependant, on ne saurait oublier l'immense travail accompli par l'ancien président du directoire de Porsche. Raillé à son arrivée à la tête de la marque comme un homme « ayant le charme d'un comptable », il a transformé un moribond en un modèle d'efficacité commerciale et financière ayant engendré la périphrase enviée de « constructeur le plus rentable du monde ». Nous reviendrons prochainement dans Le Journal de l'Automobile sur le bilan de Wendelin Wiedeking. Pour l'heure, il est remplacé par Michael Macht, jusqu'alors chef de production du groupe, tandis que son fidèle soutien Holger Härter, lui aussi débarqué, est remplacé par Thomas Edig, jusqu'alors directeur des ressources humaines du groupe. C'est le choix du consensus et ces deux dirigeants n'ont pas assez d'influence pour venir contrarier le projet Ferdinand Piëch. Enfin, en pleine polémique sur les salaires des grands patrons, Wendelin Wiedeking part avec une indemnité de 50 millions d'euros (il avait gagné 77 millions d'euros au titre de l'exercice 2008). Il a d'ores et déjà annoncé qu'il verserait 25 millions pour favoriser la paix sociale dans les sites de Porsche en accord avec les syndicats. Il versera aussi 500 000 euros à deux organisations s'occupant des journalistes âgés et en difficulté. Enfin, il a affirmé : « J'investirai dans des projets susceptibles de créer des emplois en Allemagne », avant d'ajouter : « Je paye mes impôts en Allemagne et près de la moitié de mes revenus reviennent à l'Etat ».

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