Volvo France se projette sur 22 000 livraisons en 2024
Volvo France prend le pari d'une forte hausse de ses livraisons en 2024. La filiale du constructeur suédois a présenté, le 26 janvier 2024, un plan de croissance de 43 % qui portera le total annuel à 22 000 unités.
D'abord parce que le réseau est en attente de 9 000 voitures à mettre à la route. Le reliquat d'une année 2023 encore partiellement marquée par les problématiques de production. "Nous avons un portefeuille de six mois, à ce jour", estime Yves Pasquier-Desvignes, le président de Volvo France.
Des complications qui, selon lui, ont terni la performance de la filiale. Elle a terminé à 15 325 livraisons de voitures neuves en 2023 (+11,6 %), dont 14 898 unités issues de ventes réalisées au cours de l'année (+10,9 %).
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Ensuite, Volvo pense pouvoir compter sur l'apport de l'EX30. Le nouveau SUV compact entièrement électrique a fait carton plein pendant sa phase de prélancement. Entre juin et décembre, la marque a enregistré 3 540 commandes, alors que la voiture n'était visible nulle part. Plus qu'un succès, un record dans le domaine pour Volvo France, dont les prévisions tablent sur 7 000 unités en 2024, faisant du dernier-né le best-seller de la gamme.
Yves Pasquier-Desvignes souligne, enfin, que la gamme suédoise s'alignera pleinement avec les orientations du marché tricolore. La disparition des moteurs diesel, d'une part, et l'électrification croissante des modèles, d'autre part, aideront Volvo à attirer la clientèle. Sur les 22 000 VN, il devrait y avoir 52 % d'exemplaires électriques et 22 % de PHEV. Concrètement, Volvo entend tripler ses ventes de voitures électrifiées.
Gagner 0,4 point de pénétration
Les projections sont réalisées sur la base d'une conviction que le marché français ne repartira pas de l'avant. Pour la filiale, 1,762 million de voitures seront vendues cette année. Du fait de la composition de sa gamme, la marque adressera un périmètre équivalent à 953 000 unités environ, dont 222 000 uniquement sur le terrain des voitures premium. Volvo compte s'arroger 1,2 % de part de marché, en gain de 0,4 point.
Il faudra composer avec un environnement complexe, fait de rivalité tarifaire. Comme BMW Group France, Volvo France ne souhaite pas mettre le doigt dans l'engrenage. Yves Pasquier-Desvignes juge que le sujet concerne davantage les marques généralistes. La force de l'image de marque préserve encore les constructeurs premium européens. "En tant qu'importateur, nous recommanderions d'arrêter la politique de bonus qui, in fine, engendre des réactions destructrices de valeur", glisse-t-il.
Durant les dernières semaines, les commerciaux ont rapporté des comportements d'attentisme chez les consommateurs. Un préjudice potentiel pour la marque dont l'un des axes stratégiques sera d'empiler les ventes sur les canaux profitables. L'an passé, le mix de Volvo s'est composé à 24 % d'immatriculations à particuliers (3 621 VN ; -2,1 %), contre une moyenne nationale à 46 % (822 968 VN ; +18,5 %). Mais aussi à 14 % de ventes à sociétés (2 126 VN ; +28,8 %) contre une moyenne à 15 % (283 525 VN ; +15,1 %).
Volvo a également nettement augmenté ses livraisons à loueurs de courte durée, avec 1 136 unités (+70,8 % sur un marché à +15,1 %, à 146 471 unités), pour arriver à une part de mix de 8 % comme la moyenne dans le pays. En LLD, les ventes ont grimpé de 3,4 %, à 5 428 unités, pour peser 36 % dans le total de la marque, quand le marché prenait 26,8% pour s'établir à 15 % du mix.
Un après-vente en mode record
À ce jour, les concessionnaires fonctionnent en flux tendus. Il n'y a pas d'effet de stockage de voitures neuves. Le rebond des livraisons et donc des actions de reprise de voitures d'occasion a cependant fait monter la volumétrie sur les parcs des points de vente, reconnaît le président, sans pour autant s'alerter.
Une situation économiquement saine, doublée d'un effet d'envolée des chiffres de financement. Le nombre de voitures et le montant moyen financés ont progressé aussi bien pour les modèles neufs que d'occasion. 3 412 VN (+8,5 %) ont fait l'objet d'un dossier dont le montant moyen s'élevait à environ 41 000 euros (+5,1 %). 1 324 VO (+32 %) ont aussi été concernés avec un montant moyen de 21 000 euros (+5 %). La production financière a bouclé à 141 millions d'euros pour le VN (+17 %) et à 28 millions d'euros pour le VO (+40 %). Seul bémol, les produits locatifs ont perdu deux points, à 90 % de pénétration.
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En parallèle, l'après-vente a très bien fonctionné. La tendance à l'entretien de préservation et les programmes de fidélisation ont effectivement engendré du passage et des revenus. Le commerce de pièces de rechange a atteint 75 millions d'euros, soit +14 % et un montant record pour le réseau tricolore. Le rapport de Volvo France souligne que 35 % de pneus en plus ont été achetés l'an passé. En revanche, l'accessoirisation a été pénalisée, chutant de 2 %, à 8,7 millions d'euros.
Les quarante investisseurs peuvent se frotter les mains. La rentabilité prévisionnelle est estimée à 1,8 %, sur un chiffre d'affaires en hausse de 20 %. "Je pense même qu'ils seront au-dessus", s'autorise Yves Pasquier-Desvignes. Les 126 points de vente Volvo (dont 40 % d'exclusifs) couvrent 85 % du territoire et devraient durablement rester dans cette configuration. D'autant que l'hypothétique contrat d'agent "n'est pas à l'ordre du jour en France".
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