Volkswagen va renforcer sa force de frappe en Asie du Sud-Est

A l'orée de l'été, Andrew Nasuri, qui supervise les activités du groupe Volkswagen en Indonésie via PT Garuda Mataram Motor, coentreprise avec Indomobil Group, avait réaffirmé la volonté de créer une nouvelle usine dans le pays, sans pour autant donner plus de précisions.

Les choses semblent néanmoins s'accélérer puisque, lors d'un meeting à Jakarta, Mohamad Hidayat, ministre de l'Industrie de l'Indonésie, vient d'affirmer que la ville de Cikampek avait été choisie et qu'un investissement initial de l'ordre de 200 millions d'euros serait réalisé avant la fin de l'année. Tout en ajoutant que le groupe donnerait plus de détails vers novembre ou décembre, notamment sur la capacité de production et la possibilité de produire des véhicules verts, hybrides par exemple, afin de s'inscrire dans le programme gouvernemental Low Cost Green Car et de bénéficier des réductions de taxes. La direction de Volkswagen n'a pour l'heure ni confirmé ni infirmé ces déclarations.

D'un point de vue global, dans le cadre du Plan 2018, les dirigeants de Volkswagen ont toujours asséné que l'Asie représentait un élément majeur dans la stratégie d'expansion du groupe. On pense bien sûr à la Chine, mais l'Asie du Sud-Est est aussi très prometteuse, et l'Indonésie au premier chef. En effet, elle est appelée à dépasser à terme la Thaïlande, portée par sa démographie et l'émergence d'une classe moyenne. Actuellement, on recense environ 240 millions d'habitants en Indonésie et le taux de motorisation est très faible (4,5%).

Le potentiel de croissance est donc considérable et les chiffres de l'année 2012 vont dans ce sens, avec 1,1 million d'immatriculations, soit une hausse de 25% par rapport à 2011. L'enjeu est dès lors capital pour Volkswagen, mais aussi pour Audi, car on estime que la classe moyenne représentera environ 140 millions de personnes à l'horizon 2020. D'ailleurs, le segment Premium a déjà progressé de 10% l'an passé, même si les volumes demeurent modestes. 

L'ouverture d'une usine moderne marquerait donc un jalon décisif pour Volkswagen dans cette région du monde, d'autant que face aux perspectives de développement du marché, la concurrence est déjà féroce entre les principaux constructeurs mondiaux.