Voitures autonomes : PSA AVAnce !
Si PSA ne fait partie des constructeurs qui communiquent le plus sur la voiture autonome, ce n'est pas non plus celui qui est le plus en retard. Lors d'une journée entièrement consacrée à cette thématique, le constructeur a rappelé, d'une part, qu'il avait participé au programme européen de voiture intelligente Prometheus dès le milieu des années 80, et d'autre part, qu'il était le premier constructeur a avoir testé une voiture autonome sur routes ouvertes en France en juillet 2015. "Nous exploitons à ce jour 20 prototypes de voiture autonome", relève par ailleurs Carla Gohin, directrice de la recherche, de l'innovation et des technologies avancées du groupe PSA.
Ces prototypes, développés avec des partenaires tels que Valeo, Bosch ou encore Mobileye, ont déjà parcouru 125000 kilomètres en mode autonome de niveau 2 ("hands off"), 3 ("eyes off") et 4 ("mind off") sur des voies rapides en Europe. La généralisation de tout ou partie des fonctions de conduite automatisée et autonome chez le constructeur n'en respectera pas moins un calendrier, en l'occurrence celui prévu dans son programme baptisé AVA (Autonomous Vehicle for All). "Il comprend trois grandes étapes, précise Carla Gohin. La première a trait au développement de fonctions d'aides à la conduite, la deuxième au développement de fonctions de conduite automatisée et la troisième au développement de fonctions de conduite autonome".
La première étape est bien sûr déjà très bien engagée, les fonctions d'aides à la conduite se généralisant aujourd'hui sur tous les modèles de marques Peugeot, Citroën et DS (font notamment partie de ces fonctions d'aide à la conduite, l'alerte active de franchissement involontaire de ligne, le régulateur de vitesse adaptatif avec fonction stop, la reconnaissance des panneaux et les systèmes Park Assist et Active City Brake). La deuxième étape du programme AVA se concrétisera pour sa part avec le lancement DS 7 Crossback en 2018. Ce sera le premier véhicule du groupe à proposer des fonctions de conduite automatisée dites sous supervision du conducteur ("hands off"). "Le DS 7 Crossback comprendra notamment les systèmes DS Connected Pilot et DS Park Pilot", explique Benjamin Maigre, chef de produit international chez DS.
Avec le premier système, l'automobiliste pourra choisir de se laisser conduire en régulant la vitesse de son SUV par rapport au véhicule qui le précède (selon les législations des pays, ce système pourra fonctionner jusqu'à 180 km/h), et dans le second, il pourra se garer sans avoir à intervenir ni sur le volant ni sur les pédales (il faudra simplement maintenir appuyer le bouton Park). Le DS 7 Crossback sera en outre doté du système de détection nocturne de piétons et d'animaux DS Night Vision et du système de détection de fatigue du conducteur DS Driver Attention Monitoring.
La troisième étape du programme AVA ? Elle doit démarrer à compter de 2020 avec la mise sur le marché de véhicules dotés de fonctions de conduite autonome de niveau 3 ("eyes off") et de niveau 4 ("mind off"). L'informatique et l'échange d'informations ne devant cesser de jouer un rôle croissant, le groupe PSA va aussi déployer à compter de cette date une nouvelle architecture électronique (New Electronic Architecture, ou NEA). Modulaire, évolutive et véritable système nerveux du véhicule, elle sera déployée sur tous les modèles conçus sur la plateforme EMP2 (elle va être généralisée à l'ensemble des véhicules du groupe).
La NEA répondra à la norme européenne de protection des données à caractère personnel qui entrera en vigueur en mai 2018 (General Data Protection Regulation, ou GDPR) et elle sera aussi équipée d’un calculateur multimédia nouvelle génération, l’IVI 2020 (In Vehicle Infotainement). "Grâce à l’IVI, la NEA peut traiter dix fois plus d’informations que l’architecture actuelle, à savoir 115 Mo/seconde contre 12 Mo/seconde", souligne PSA. Autant de paramètres qui expliquent que le constructeur ait décidé de consacrer plusieurs dizaines de millions d'euros à sa nouvelle architecture électronique (son budget annuel de R&D est d'environ 2 milliards d'euros).
Last but not leat. PSA compte aussi sceller de nouveaux partenariats autour de la voiture autonome, à l'instar de celui qu'il a signé il y a quelques mois avec la start-up américiane nuTonomy pour intégrer - avec une Peugeot 3008 - son programme de tests à Singapour. "Nous allons annoncer de nouveaux partenariats avec des sociétés spécialisées dans les modes de conduite autonome de niveau 5", confirme Carla Gohin. Ce niveau correspond aux voitures sans chauffeur ("driverless").
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