Véhicules industriels : marché en croissance cherche candidats
"Je n’avais pas vu un tel niveau de confiance chez les transporteurs depuis quelques années : le secteur se porte bien, les camions roulent et le climat politico-économique est plutôt bon." Si l’on en croit Jean-Marc Diss, directeur général de Mercedes-Benz Trucks France et président de la branche VI de la Chambre syndicale des importateurs d'automobiles et de motocycles (Csiam), les constructeurs de poids lourds devraient connaître un nouvel exercice favorable. Des prévisions confirmées par l’organisation professionnelle, qui table sur un niveau d’immatriculations supérieur à 50 000 unités (> 5 tonnes), dans la lignée du bilan de 2017 qui s’est élevé à 50 428 véhicules (+7 %). "Nous sommes dans la trajectoire des prévisions établies il y a quelques années", précise Thierry Archambault, président-délégué de la Csiam.
Dans le détail, ce sont une nouvelle fois les porteurs qui devraient soutenir les ventes après une progression de 12,5 % en 2017. Du côté des tracteurs, les immatriculations risquent en revanche de rester étales au terme de plusieurs années de fort renouvellement. Les prévisions s’annoncent plus pessimistes pour le segment bus et car qui, après avoir perdu 4 % en 2017, devrait poursuivre son recul pour se stabiliser autour des 6 000 unités.
Les défis de la filière poids lourds
Si les ventes de véhicules industriels devraient garder un rythme soutenu ces prochains mois, les carrossiers risquent d’avoir du mal à suivre la cadence. Revers de la médaille d’un marché dynamique, les délais de carrossage ne cessent de s’allonger chez les carrossiers, qui peinent à répondre aux demandes de leurs clients, en particulier dans le secteur de l’isotherme. "Il y a une vraie zone de risque qui pourrait freiner la progression du marché", alerte Lionel Bertuit, directeur commercial et développement solutions transports de Volvo Trucks.
Autre point préoccupant : les ressources humaines. Alors que les besoins en techniciens qualifiés ne cessent de grimper, la filière peine à recruter, pénalisée par son défaut d'attractivité auprès des jeunes. Peintres/carrossiers, mécaniciens, secrétaire commerciales… Les postes proposés sont nombreux, mais les candidats se font rares. "Le marché doit faire face à trois grandes ruptures – technologique, digitale et connectivité – et nous avons un défi majeur à relever : mettre en adéquation les ressources humaines et ces évolutions", lance Jean-Marc Diss. Voulant sensibiliser l’ensemble des acteurs concernés, le dirigeant de Mercedes-Benz Trucks estime que la filière doit apprendre à mieux communiquer auprès du jeune public pour "susciter des vocations".
C’est dans cette optique que de nombreuses initiatives seront mises en œuvre auprès des écoles et centres de formation au cours de l’année. La Fédération française de carrosserie (FFC) a également prévu de lancer dans les prochains jours une fondation pour soutenir ces actions.
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