S'abonner
Constructeurs

“Unifier la marque Ford à travers le monde”

Publié le 28 octobre 2014

Par Benoît Landré
4 min de lecture
Quelques jours après l’annonce des résultats et des prévisions de Ford, Mark Fields, qui a succédé à Alan Mulally en mai dernier, a profité de l’événement parisien pour se confier pour la première fois auprès de la presse européenne, accompagné de Stephen Odell, le patron de Ford Europe. Verbatim.
Mark Fields, P-dg de Ford Motors Company.

L’Europe

Comme vous le savez, les résultats de la marque ont été particulièrement impactés en 2014 par les difficultés rencontrées sur le marché russe. Notre objectif est de redevenir rentable le plus rapidement possible. Nous n’avons pas encore d’objectif de résultats après 2015. Nous tablons sur une perte de 250 millions de dollars en 2015, soit une amélioration assez significative par rapport à cette année*, qui elle-même est en hausse par rapport à 2013. Nous observons déjà des progrès.

Nous allons réduire notre capacité de 18 % l’année prochaine, soit 355 000 véhicules de moins. Nous pensons que c’est le bon volume pour être rentable, nous estimons que notre marge en Europe va augmenter de 3 à 5 % d’ici 2020.

Mustang

Nous sommes évidemment très excités par le lancement de Mustang en Europe, un enthousiasme phénoménal partagé par les clients, les distributeurs. Surtout, nous sommes convaincus de son potentiel commercial et, au-delà des volumes, la marque apportera une part significative à la rentabilité du groupe. Pourquoi cette arrivée a-t-elle été si longue ? Tout simplement parce que nous n’avions pas la certitude que tous les marchés soient en capacité d’introduire ce produit, que ce soit au niveau de la technologique, des homologations, des normes de sécurité, des projecteurs… qui sont différents entre les Etats-Unis et l’Europe. Nous avons donc dû procéder à une réorganisation de notre cellule d’ingénierie dans une perspective globale, et cela prend du temps.

Lincoln

Même si nous nous concentrons en premier lieu sur le renforcement du succès de Lincoln en Amérique du Nord, le lancement fin octobre de cette marque de luxe en Chine représente une opportunité majeure. Nous attaquons avec huit distributeurs cette année et notre objectif est d’atteindre 50 points de vente répartis dans 60 villes l’année prochaine. Les véhicules seront importés depuis les Etats-Unis. C’est notre plan à ce jour mais, si le succès est au rendez-vous, nous n’excluons pas à l’avenir de localiser la production des véhicules.

Dans un premier temps, nous souhaitons clairement consolider le déploiement de la marque en Amérique du Nord, puis en Chine, ce qui ne signifie pas que nous fermons la porte à une expansion au sein de nouveaux marchés dans les prochaines années. De même que l’arrivée de la ligne Vignale représente une alternative à Lincoln pour l’Europe.

La Chine

En 2013, nos ventes ont progressé de 50 %. A fin septembre, nous affichons une hausse de 30 % et notre part de marché a doublé pour atteindre aujourd’hui 4,8 %. Quand nous observons notre performance en Chine, et selon les modèles, 70 à 90 % sont des nouveaux acheteurs sur le marché automobile, ou des acheteurs d’un second véhicule. Aussi, nous ne faisons pas que prendre de la part de marché aux autres acteurs, nous faisons également beaucoup de conquête. Nous avons, en outre, bon espoir d’entretenir cette dynamique avec l’ouverture l’année prochaine de trois nouveaux sites de production.

2020

Si nous prenons en considération l’ensemble de l’industrie automobile mondiale, nous anticipons une croissance des ventes de voitures de 85 millions d’unités à, approximativement, 110 millions. Dans ce contexte, notre ambition est d’enregistrer une progression de 45 à 55 %, par rapport à notre niveau actuel, via les principaux marchés sur lesquels nous sommes implantés, mais plus encore à travers les marchés émergents tels que la Chine, l’Inde et le Brésil. Pour ce faire, l’enjeu est de poursuivre les investissements dans les produits convaincants, mais également d’exploiter de nouvelles opportunités de business utilisant des innovations et des technologies de rupture, à travers notamment la mobilité, les véhicules connectés, automatisés.

Nous n’avons pas de perspectives de fusions ou de joint-ventures dans un proche avenir car notre projet le plus important est d’unifier la marque Ford à travers le monde, via notre programme One Ford. Ce qui ne veut pas dire que nous ne travaillerons pas avec d’autres acteurs sur des projets spécifiques. Comme vous le savez, nous collaborons avec PSA sur les moteurs Diesel, nous avons développé une transmission à dix vitesses avec General Motors aux Etats-Unis.

Nous envisageons de commercialiser environ 9,4 millions de véhicules à l’horizon 2020, ce qui nous permettra de figurer parmi les cinq premiers constructeurs mondiaux.

Les prévisions

En 2014, nous prévoyons de gagner 6 milliards de dollars, soit une légère baisse par rapport à nos prévisions (7 à 8 milliards de dollars), une baisse que nous imputons à la détérioration de la situation en Amérique du Sud, en Russie, ainsi qu’à la hausse des coûts de garanties en Amérique du Nord. Sur l’exercice 2015, notre bénéfice devrait se situer entre 8,5 à 9,5 milliards de dollars et découlera d’un plan produits record, avec pas moins de 16 nouveautés attendues pour 2015, qui viendront s’ajouter aux 23 véhicules lancés cette année.

 

Vous devez activer le javacript et la gestion des cookies pour bénéficier de toutes les fonctionnalités.
Partager :

Sur le même sujet

Laisser un commentaire

cross-circle