Un malus déplafonné pour aider la filière automobile
« J’aime conduire et j’adore la voiture donc je ne fais pas partie de ceux qui réclame la fin de la voiture. La voiture, c’est la liberté » : dès son intervention, lors de la journée de la filière de la plateforme automobile, Bruno Le Maire, ministre de l’Economie, a tenu à rassurer les représentants des 600 entreprises de la filière automobile présents à Bercy. Un message suivi de quelques annonces pour répondre aux attentes des industriels.
« Je suis garant que nous resterons fidèles au passé industriel de la France. Nous faisons face à un changement technologique parmi les plus importants de l’histoire de l’automobile, au moment même où le marché vit un retournement. Comme toujours, on doit faire le plus difficile au moment le plus compliqué. C’est un grand classique. Mais si nous ne faisons pas cela en même temps, nous serons déclassés », a précisé Bruno Le Maire en préambule.
Déplafonner le malus dès 172 g de CO2
Annoncée depuis quelques semaines, la décision de déplafonner le malus automobile a été confirmée. Une taxation supplémentaire sera donc mise en place avec le déplafonnement du malus à partir de 172 grammes de CO2. « Garder le même montant de malus au-delà de 172 g de CO2 est totalement injustifiable pour les Français qui font des efforts en faisant des acquisitions de voitures plus propres. D’ailleurs, aucun de ces véhicules ne sont construits en France et cela ne pénalisera pas l’industrie française » a justifié le ministre de l’Economie. Les recettes de ce déplafonnement sont estimées à 50 millions d’euros dont l’intégralité ira aux sous-traitants automobiles français.
Deux fonds de soutien aux sous-traitants automobiles
Ces deux fonds seront dotés chacun de 25 millions d’euros. Un pour accompagner la transformation de la filière et le tissu d’industriels afin de les aider à identifier les possibilités de diversifications. Le second soutiendra la trésorerie des PME et TPE. « Beaucoup de sous-traitants vont être en difficulté l’année prochaine et nous les aiderons à passer ce cap difficile. Ces 25 millions entreront dans un fonds qui va générer 200 millions de prêts », poursuit Bruno Le Maire qui demande également aux constructeurs et donneurs d’ordres de les aider à passer ce cap difficile.
Au-delà de ces mesures financières, le ministre de l’Economie a expliqué vouloir construire un nouveau modèle pour relocaliser des usines et des emplois sur le territoire français. Hervé Guyot, ex-directeur de la stratégie de Faurecia et un temps pressenti pour prendre la présidence de la Fiev, vient de se voir confier une mission d’évaluation sur les conditions de maintien de l’activité en France. Ce rapport devrait être rendu en avril 2020 avec les premières conclusions dans quelques semaines.
100 000 bornes coûte que coûte
Si le ministre de l’Economie fait le pari des nouvelles technologies, il n’a pas manqué d’entendre les critiques concernant le plan d’installation des bornes de recharge pour le moins en retard. Aujourd’hui, seules 28 000 bornes sont implantées sur le territoire alors que 100 000 sont prévues en 2022. Le ministre a réaffirmé que toutes les mesures nécessaires seraient prises pour tenir ces engagements.
Visibilité fiscale sur trois ans
Après des annonces qui n’ont eu de cesse d’être modifiées, le gouvernement tente de fournir un calendrier à plus long terme. Bruno Le Maire a également précisé qu’Elisabeth Borne, ministre de la Transition écologique annoncera le calendrier des primes versées sur un temps plus long afin que les industriels soient informés en amont des décisions.
Sur le même sujet
Laisser un commentaire
Vous devez vous connecter pour publier un commentaire.