Toyota Yaris, l’hybride conquérante
Il fallait bien que cela arrive un jour. Toyota n’a plus le monopole de l’hybride sur le segment B. Une concurrente redoutable, particulièrement sur le marché français, compte bien lui faire de l’ombre sur ses terres de chasse. Il s’agit de la Renault Clio E-Tech Hybrid dont la première mise en main a particulièrement convaincu. Mais le constructeur japonais en a vu d’autres et s’est préparé en conséquence en commercialisant, à quelques semaines d’intervalle, la quatrième génération de la Yaris.
La berline ne manque pas d’arguments pour attirer à elle une clientèle nouvelle, toujours plus nombreuse. Son label "made in France" – elle est assemblée à Onnaing, près de Valenciennes – jouera évidemment en sa faveur, d’autant plus que sa rivale, française sur le papier, est produite dans des contrées lointaines, en Turquie. Précisons toutefois que la motorisation hybride et la transmission de la Yaris sont fabriquées en Pologne.
Toyota compte bien insister sur cette fibre patriotique pour se mettre en vue, en témoigne par exemple le premier niveau de finition, intitulé tout simplement France, proposé à 20 950 euros seulement. Les premiers chiffres sont d’ailleurs encourageants pour le constructeur, qui revendique près de 5 000 commandes fin juillet pour un objectif de 10 000 à fin septembre. La version hybride devrait représenter 80 % du mix.
Frank Marotte, le PDG de Toyota France, vise à la fois un taux de conquête de 70 %, une part de marché des flottes de 35 % et un mix de 75 % en faveur des finitions haut de gamme. Tout cela en conservant un volume de ventes significatif équivalent à celui de la génération précédente, en l’occurrence entre 40 000 et 50 000 ventes annuelles. Rappelons que la Yaris pointe désormais confortablement en 5e position sur son segment derrière les incontournables "françaises" Renault Clio, Peugeot 208, Citroën C3 et Dacia Sandero, avec une part de marché de près de 7 %.
A partir de 87 g/km de CO2
Le savoir-faire de Toyota en matière d’hybride, gage de fiabilité, sera évidemment un atout supplémentaire mis en avant. D’autant plus que le système a été passablement amélioré sur cette nouvelle génération. Il s’articule désormais autour d’un bloc essence à trois cylindres de 92 ch et de deux petits moteurs électriques, l’un étant relié aux roues avant pour assurer le roulage en tout électrique, l’autre démarrant le moteur et générant de l’électricité pour charger la batterie. Ce trio développe une puissance cumulée de 120 ch, autorisant un 0 à 100 km/h en 10,2 secondes et surtout un 80 à 120 km/h, point faible de la précédente génération, en 8,1 secondes.
Le système hybride est complété par une batterie à la fois plus puissante, plus légère et plus compacte qu’auparavant. Une évolution qui lui permet de migrer sous le siège passager avant. L’ensemble se veut logiquement plus efficient, ce qui se traduit notamment par une homologation de premier choix, la Yaris étant annoncée à partir de 87 g/km de CO2 en cycle WLTP et 3,7 l/100 km.
Toyota assure en prime avoir travaillé sur la rigidité de la caisse, revu les suspensions et abaissé le centre de gravité pour un meilleur comportement routier, tout en diminuant le bruit à bord ainsi que les vibrations. Sans oublier un poids plume inférieur à 1 100 kg. Autant d’évolutions que nous avons pu apprécier lors de notre essai. La Yaris se montrant plaisante à conduire, confortable et surtout avec un système hybride ne "moulinant" plus dans certaines phases d’accélération comme cela pouvait être le cas par le passé.
Le plein d’équipements
En dépit de ces évolutions, force est toutefois de constater que la Yaris ne parvient pas vraiment à se démarquer de la Clio sur ce terrain. La petite japonaise souffre également de la comparaison en termes de qualité des matériaux et de présentation à bord, la berline au losange se voulant plus bourgeoise, plus plaisante. La Yaris compense avec un style plus incisif, sans doute plus clivant, qui tranche avec la sagesse de la génération précédente.
L’ergonomie des commandes aurait, elle aussi, mérité un meilleur traitement. Quant à l’habitabilité, elle est en légère progression grâce à un empattement allongé de 50 mm, bien que le format compact du véhicule – moins de 4 mètres de long – limite de fait sa capacité d’accueil. Quant au volume de coffre, il s’élève à 286 litres, ce qui ne positionne pas la Yaris dans le haut du segment.
La présentation intérieure un brin terne de notre modèle d’essai, intégralement noire, était en revanche compensée par un arsenal d’équipements dont certains trouvent généralement place à l’échelon supérieur. Citons par exemple l’affichage tête haute ou le régulateur de vitesse adaptatif. Toyota propose également de série le pack de sécurité Safety Sense se composant de l’aide au maintien dans la voie, du système directionnel d’urgence ou encore du système pré-collision avec détection de circulation aux intersections. L’ensemble vise évidemment à limiter l’accidentologie mais a tendance à se manifester un peu trop fréquemment.
D’autres éléments comme le frein à main électrique, l’avertisseur d’angle mort, les rétroviseurs dégivrants et rabattables électroniquement, le chargeur de smartphone par induction viennent compléter le dispositif en fonction des finitions. Des arguments forts que la petite nippone sera en mesure d’opposer à sa nouvelle rivale pour un beau duel en perspective.
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