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Constructeurs

Toyota très prudent pour son exercice 2020-2021

Publié le 12 mai 2020

Par Christophe Jaussaud
4 min de lecture
Sur fond de pandémie et de reprise graduelle, le constructeur japonais s'attend à un exercice 2020-2021 difficile. Il estime, pour l'heure, que son chiffre d'affaires reculera de près de 20 %, entraînant le plongeon de 79,5 % de son bénéfice opérationnel.
Toyota compte ainsi écouler 8,9 millions de véhicules en 2020-2021 contre environ 10,5 millions d'unités en 2019-2020, soit une baisse de 14,9 %.

 

Les conséquences de la crise du coronavirus sont encore loin d'être toutes connues mais une chose est sûre, elles seront nombreuses. Et Toyota, comme les autres constructeurs de la planète, n'y échappera pas. Le japonais anticipe un effondrement de 79,5 % de son bénéfice opérationnel sur son nouvel exercice 2020-2021 démarré le 1er avril, qui devrait s'élever à 500 milliards de yens (4,3 milliards d'euros), selon un communiqué. Il s'attend aussi à une chute de 19,8 % de ses ventes mondiales durant les douze prochains mois, lesquelles devraient totaliser 24 000 milliards de yens (206,8 milliards d'euros au cours actuel). Toyota compte ainsi écouler 8,9 millions de véhicules en 2020-2021 contre environ 10,5 millions d'unités en 2019-2020, soit une baisse de 14,9 %.

 

Le groupe n'a pas livré de prévision de bénéfice net annuel, en raison des incertitudes encore trop élevées à l'heure actuelle. Ces perspectives sombres et inférieures aux attentes des analystes ont aussitôt creusé les pertes de Toyota à la Bourse de Tokyo : son titre a finalement lâché 1,96 % à 6 527 yens mardi à la clôture, tandis que l'indice vedette Nikkei a seulement reculé de 0,12 %.

 

Reprise graduelle espérée

 

La pandémie de Covid-19 risque d'entraîner un "important déclin" économique dans de nombreux pays, et "la production et les ventes automobiles ont déjà été fortement affectées", a rappelé Toyota dans son communiqué. Le groupe table sur une "reprise graduelle" du marché automobile mondial à partir de la deuxième moitié de l'année 2020, pour se retrouver en fin d'année, ou début 2021, à ses niveaux de 2019. Cependant l'impact du Covid-19 étant "très large, significatif et sérieux", la faiblesse du marché automobile devrait persister pour le moment, a encore prévenu Toyota.

 

L'environnement de marché a "totalement changé à cause de la pandémie", qui affecte durement la production comme la demande, avait rappelé Satoru Takada, analyste automobile du cabinet d'études TIW, interrogé par l'AFP avant les résultats de Toyota. "Personne ne peut dire à quoi ressemblera l'activité après la tempête", d'autant qu'il est possible de faire face à de nouvelles vagues dans les mois à venir, a encore prévenu cet analyste. "Le bout du tunnel n'est pas encore en vue". Comme les autres constructeurs automobiles mondiaux, Toyota a d'abord dû suspendre sa production en Chine en février, mais alors que ses usines chinoises commençaient à redémarrer en mars, il a dû fermer ses sites en Europe et en Amérique du Nord, lesquels rouvrent progressivement ces jours-ci. Hormis en Chine continentale, très peu de ses usines dans le monde tournent aujourd'hui normalement, et certaines sont même fermées jusqu'à fin juin, comme au Brésil.

 

Fonte des marges

 

En 2019/20, le premier constructeur nippon a plutôt bien résisté, avec un déclin de son bénéfice opérationnel de seulement 1 % à 2 442,9 milliards de yens, et des ventes également en repli de 1 % à 29 930 milliards de yens (258 milliards d'euros). Soutenu par des gains comptables exceptionnels, son bénéfice net 2019/20 s'est même apprécié de 10,3 % à 2 076,18 milliards de yens (17,9 milliards d'euros). Le groupe n'a cependant pas atteint ses objectifs de bénéfices annuels, qu'il avait même relevés en février, mais sans prendre en compte à l'époque l'impact du coronavirus, qui restait encore flou. Il a en revanche dépassé son objectif de ventes annuelles.

 

Sur son quatrième trimestre, marqué par la crise du Covid-19, son bénéfice net s'est écroulé de 86,2 % sur un an à 63,1 milliards de yens, tandis que son bénéfice opérationnel a chuté de 27,5 % à 384 milliards de yens et son chiffre d'affaires de 8,4 % à environ 7 100 milliards de yens. Sa marge opérationnelle est tombée à 5,4 % au quatrième trimestre, contre 8,2 % sur l'ensemble de l'exercice écoulé. Cet indicateur de rentabilité devrait s'établir à 2,1 % en 2020/21, selon les prévisions actuelles du groupe. L'adoption par le groupe de normes comptables IFRS à compter du 1er avril risque toutefois de rendre les comparaisons plus malaisées. (avec AFP)


 

 

 

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