Toyota souhaite reprendre la production à Valenciennes
A l'arrêt depuis le 18 mars 2020, l'usine Toyota de Valenciennes, où travaillent quelque 4 500 salariés, va redémarrer à partir du 21 avril, a-t-on appris de sources concordantes. "Nous avons pris la décision de redémarrer notre production en deux équipes de façon progressive à compter du 21 avril, convaincus que les mesures sanitaires mises en place nous permettront de nous remettre en ordre de marche avec nos trois équipes le plus rapidement possible", écrit le président de l'usine, Luciano Biondo, dans un courrier adressé aux salariés et mis en ligne par plusieurs syndicats. "Nous devons produire et livrer 35 000 Yaris de la génération actuelle. Elles ont été commandées par des clients qui attendent leur livraison dans les prochaines semaines", ajoute-t-il.
Quelque 1 500 voitures devraient sortir de l'usine la semaine de reprise, soit la production quotidienne habituelle. Selon la direction, il y aura notamment des pauses aménagées, une équipe de jour et une équipe de nuit d'environ 1 000 personnes chacune qui ne se croiseront pas, des masques voire des visières pour les quelque 70 postes où le mètre minimum de distance entre deux personnes ne peut pas être respecté. Les mesures d'hygiène annoncées doivent être examinées en commission santé, sécurité et conditions de travail (CSSCT), mardi 14 avril.
Pour la CGT, qui a "voté contre cette décision" lors du CSE extraordinaire vendredi 10 avril 2020, la reprise est un "scandale". "C'est un coup de couteau planté dans le dos de tous les soignants", s'insurge son délégué Eric Pecqueur, jugeant que cette décision "casse le confinement". "La direction utilise la force pour nous faire revenir à l'usine, nous fait prendre le risque de tomber malades. Le virus se propagerait entre amis mais pas entre collègues de travail ?" ironise-t-il, dénonçant "l'irresponsabilité des actionnaires, de la direction, et du gouvernement qui a donné son aval".
Selon Fabrice Cambier, délégué FO, "si un cas Covid se déclare dans la société, la direction sera responsable". "Qu'est-ce qui nous garantit qu'il n'y aura pas de cas ? Les mesures d'hygiène seront-elles suffisantes ? pas suffisantes ? On n'en sait rien", dit-il. (avec AFP)
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