Toyota reste optimiste
(AFP)
Le géant japonais de l'automobile Toyota a de nouveau relevé ses prévisions annuelles mardi, grâce à la baisse prolongée du yen et des réductions de coûts, mais il a souffert au premier semestre d'un marché difficile, en Amérique du Nord notamment. Son bénéfice net au premier semestre de son exercice fiscal 2017/18, clos au 31 mars prochain, a grimpé de 13,2%, à 1071,3 milliards de yens (8 milliards d'euros), pour des ventes totalisant 14191 milliards de yens sur la période (+8,6% sur un an). Cependant, son bénéfice d'exploitation a légèrement décliné au premier semestre, de 1,8%, à 1096,5 milliards de yens, en raison de dépenses accrues en marketing et des incitations commerciales pour soutenir ses ventes, en particulier aux Etats-Unis, où le marché automobile est globalement en déclin.
Sa marge opérationnelle s'est contractée, à 7,7% au premier semestre, contre 8,5% un an plus tôt. Sans le coup de pouce d'un yen plus faible, la baisse du bénéfice opérationnel du premier semestre aurait pu être plus importante, a reconnu mardi Osamu Nagata, vice-président exécutif de Toyota, lors d'une conférence de presse à Tokyo. "Toyota a bénéficié d'un yen moins cher, mais des incitations commerciales renforcées en Amérique du Nord mettent ses profits sous pression (...). Les taux de change resteront un facteur décisif pour le second semestre", avait déclaré à l'AFP Satoru Takada, analyste chez TIW à Tokyo, avant la publication des résultats du constructeur.
Le groupe a relevé sa prévision de bénéfice net pour 2017/18, à 1950 milliards de yens (+6,5% sur un an), contre une prévision précédente de 1750 milliards, et attend désormais un bénéfice opérationnel de 2000 milliards de yens (+0,3%), contre 1850 milliards visés précédemment. Il avait déjà relevé ses prévisions lors de ses résultats du premier trimestre en août, grâce à une évolution du yen plus favorable que prévu et des économies sur ses coûts.
Ayant écoulé près de 4,4 millions de véhicules dans le monde sur son premier semestre (26000 de plus qu'au premier semestre 2016), il compte désormais vendre 8,95 millions d'unités sur l'exercice, légèrement plus qu'auparavant (8,9 millions d'unités). Ses ventes unitaires au premier semestre ont progressé au Japon et en Europe notamment, mais ont reculé en Amérique du Nord et en Asie, deux marchés particulièrement stratégiques. Aussi le groupe n'a-t-il pas changé sa prévision annuelle de chiffre d'affaires, maintenue à 28500 milliards de yens (+3,3% sur un an), soit plus de 215 milliards d'euros.
"Il y a beaucoup de choses que nous devons faire", notamment réduire les incitations commerciales aux Etats-Unis, a estimé Osamu Nagata. Mais l'environnement de marché est "difficile", d'autant que les coûts des matières premières augmentent, a-t-il souligné. "La décélération de nos opérations aux Etats-Unis a pesé" sur les résultats du groupe, a-t-il ajouté. Cependant, "nous ne pensons pas que l'appétit des consommateurs a faibli aux Etats-Unis. Nous pensons que la demande est là". "Nous essayons de changer la façon dont nous travaillons et de lancer des modèles pour rapidement répondre à la demande" aux Etats-Unis, davantage orientée vers les 4x4 de loisirs (SUV) et les véhicules utilitaires légers (pick-up), a-t-il encore précisé.
Un autre haut responsable de Toyota, Nobuhiko Murakami, n'a pas commenté les remarques du président américain Donald Trump, qui avait estimé lundi à Tokyo que les échanges commerciaux avec le Japon n'étaient "pas équitables", pointant notamment le fait que des "millions de voitures" japonaises étaient vendues aux Etats-Unis, mais très peu de voitures américaines au Japon. Toyota avait été vivement critiqué par M. Trump en janvier pour son projet de construction d'une nouvelle usine au Mexique, menaçant selon lui les emplois américains.
Le groupe s'était par la suite engagé à accélérer ses investissements aux Etats-Unis, où il emploie déjà quelque 40000 salariés, dont 5000 qui ont été embauchés ces cinq dernières années, avait-il souligné. Toyota et son nouvel allié Mazda ont par ailleurs récemment annoncé un investissement conjoint de 1,6 milliard de dollars pour construire une nouvelle usine aux Etats-Unis, d'une capacité annuelle totale de 300000 véhicules, avec 4000 créations d'emplois à la clé.
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