Tesla de retour sur terre ?
Non le roadster envoyé dans l'espace par la fusée Flacon Heavy de SpaceX n'est pas redescendu sur terre. C'est plutôt les marchés financiers qui ont rappelé Tesla à l'ordre avec l'évaporation de 9 milliards de capitalisation en deux séances à la Bourse. "Wall Street commence à réaliser que Tesla est mal géré et va faire face à de sérieux obstacles financiers dans les deux prochaines années", estiment les analystes de TheStreet.com.
En plus de huit années consécutives de pertes financières, les marchés s'inquiètent aussi d'un nouvel accident mortel à Mountain View, en Californie, maintenant sous enquête du régulateur des transports américain (NTSB). Le tout dans un climat où des réserves naissent sur la voiture autonome après l'accident mortel d'un véhicule Uber à Tempe, en Arizona. Mais, plus largement, c'est aussi l'avenir de Tesla qui est en question face à la montée en puissance des constructeurs traditionnels qui investissent massivement dans l'électrique à l'image notamment de Porsche dont la berline Mission E est annoncée pour 2019 ou encore BMW, Audi et JLR qui vient de signer avec Waymo pour marier VE et véhicules autonomes.
"Le plongeon de l'action reflète en partie les interrogations sur la montée en puissance de production du Model3, qui affecte directement les besoins de liquidités à court terme de l'entreprise et sa capacité à solliciter les marchés pour y lever de l'argent", estime Morgan Stanley. Tesla prévoit de ne pas produire plus de 2 500 exemplaires par semaine d'ici à la fin du mois en cours et de monter à 5 000 par semaine à partir de fin juin. Les objectifs initiaux étaient de 5 000 véhicules par semaine à la fin 2017 et 10 000 à la fin 2018.
Sans toutefois remettre en cause le formidable parcours de Tesla, il semble donc que le vent commence à tourner. Même les agences de notation s'en mêlent. Moody's a décidé d'abaisser la note de solidité financière à Caa1, contre B3 auparavant, tout en l'assortissant d'une perspective négative, ce qui suggère que l'agence de notation envisage de la dégrader encore à moyen terme. "La notation de Tesla reflète les faiblesses dans le rythme de production du Model3 et l'entreprise fait également face à des pressions en matière de liquidités dues à des flux de trésorerie négatifs" et à l'approche de deux échéances de remboursement de sa dette, dont une ligne de crédit de 230 millions de dollars en novembre et une autre de 920 millions en mars 2019, explique l'agence.
Le pessimisme de Moody's repose également sur le fait que l'entreprise va devoir encore emprunter plus de 2 milliards de dollars auprès des marchés pour refinancer des obligations arrivant à échéance et éviter de se retrouver à court de liquidités alors que Tesla n'a jamais gagné d'argent depuis sa création. (avec AFP)
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