Suzuki passe à la vitesse supérieure
Suzuki est en forme. Le constructeur japonais a bouclé son plan quinquennal un an avant la date butoir. Initialement, il avait pour objectif d'atteindre en 2025, 30 milliards d'euros de chiffre d'affaires et une marge opérationnelle de 5,5 %. En 2024, Suzuki avait réalisé un chiffre d'affaires de 34 milliards d'euros et une marge opérationnelle de 8,7 %, dégageant quatre milliards d'euros de bénéfices.
En 2024, le groupe présent dans 208 marchés a vendu à travers le monde 3,4 millions de voitures produites dans 27 usines dont 1,8 million en Inde, son plus gros marché, 721 000 au Japon et 234 000 en Europe.
60 % de voitures électriques
Dans ces conditions, le groupe a décidé de passer à la vitesse supérieure en mettant en place un nouveau plan sur cinq ans appelé Sho-Sho-Kein-Tan-Bi. Ce dernier a pour objectif d'investir 32 milliards d'euros dans la recherche et développement d'ici 2030 et d'électrifier l'ensemble de sa gamme. À la fin de la décennie, Suzuki compte vendre 60 % de voitures électriques.
Au Japon, il lancera six nouveaux modèles électriques, tandis qu'en Europe, outre l'e-Vitara, présenté en octobre 2024 et commercialisé d'ici la fin de l'année, trois autres modèles, tous électriques, sont prévus.
Un nouveau modèle par an
Ces nouveautés sont attendues avec impatience, car le réseau français souffre d'une gamme qui s'est réduite. "Nous sommes effectivement dans le creux de la vague question plan produit, reconnaît Stéphane Magnin, directeur de l'activité automobile de Suzuki France. Mais dès 2026, nous lancerons un nouveau produit par an jusqu'à 2030, électrique ou électrifié." Le premier modèle de ce plan produit, qui sera dévoilé fin octobre aux filiales européennes, commencera donc par l'e-Vitara.
Dévoilé pour la première fois en France sur le salon de Lyon, ce SUV compact qui, outre le fait qu'il soit électrique, inaugure le nouveau logo de la marque ainsi que le nouveau style extérieur et intérieur. Il reçoit un bloc électrique de 144 ch ou 174 ch alimenté respectivement par une batterie de 49 kWh ou de 61 kWh, tandis qu'une version traction intégrale AllGrip-e de 184 ch sera également proposée.
L'e-Vitara représentera 10 % des ventes de Suzuki en France. ©Suzuki/Adrien Cortesi
Ce premier modèle dans la gamme du constructeur est attendu par le réseau pour répondre en partie à la demande des clients. Néanmoins, les ambitions sur le véhicule restent relativement contenues, puisque sur une année pleine, l'e-Vitara "représentera environ 2 000 à 2 500 ventes", indique Stéphane Magnin, soit environ 10 % du portefeuille de la marque. Si le prix n'est pas encore connu, il pourrait néanmoins débuter autour des 30 000 euros.
Des commandes résilientes
Si les immatriculations de Suzuki ont reculé de 24,1 % à 12 771 unités, Stéphane Magnin veut voir le verre à moitié plein. "Sur le premier semestre 2024, nous avions immatriculé beaucoup de véhicules en stock qui ne passaient pas les normes GSR2 et qui ont été mis sur le marché avec un important soutien commercial, explique-t-il. Maintenant, si je regarde les commandes, Suzuki est résilient. Elles n'ont baissé «que» d'un peu moins de 5 % soit 13 348 sur les huit premiers mois de l'année, dans un marché en recul de 7,14 %. Cela représente pour nous 700 véhicules en moins."
"En outre, nous réalisons ces résultats avec une gamme qui s'est effectivement contractée puisque nous n'avons plus d'Ignis, ni de Jimny, poursuit-il. En revanche, la Swift rencontre un grand succès. Depuis le début de l'année, les commandes ont progressé de 37 % (8 016). "En 2024, le modèle actuel a été celui des quatre générations le plus vendu", indique Stéphane Magnin. Sur le sujet de la rentabilité, le réseau dégage 0,9 % à fin juin.
En parallèle, Suzuki se félicite des belles performances du financement, "un travail mené depuis de nombreuses années et qui commence à porter ses fruits", note Stéphane Magnin. Le taux de financement est de 40 %, dont 85 % sont en LOA sur trois ans."
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