Stellantis met la pression sur le gouvernement britannique
Depuis le rachat d'Opel par PSA, avant même la création de Stellantis, la partie britannique du groupe, Vauxhall, a régulièrement soulevé des inquiétudes. L'avenir de l'usine historique de Ellesmere Port a notamment longtemps été sur la sellette.
Finalement, elle a été "sauvée" en juillet 2021 avec un investissement de 100 millions de livres et sa conversion à la production de modèles 100 % électriques. L'accord sur les exportations/importations entre l'UE et le Royaume-Uni dans le cadre du Brexit avait également éclairci la situation.
Mais voilà que quelques années plus tard, l'avenir des sites britanniques de Stellantis (Ellesmere Port et Luton) n'est plus aussi clair. En effet, Stellantis a annoncé que faute de soutien du gouvernement britannique à l'électrique, il pourrait revoir ses plans quant à sa production dans le pays.
"Si ce marché devient hostile pour nous, alors nous envisagerons de produire ailleurs"
"Nous avons entrepris de gros investissements" au Royaume-Uni. "Mais si ce marché devient hostile pour nous, alors nous envisagerons de produire ailleurs", a expliqué Maria Grazia Davino, directrice générale de Stellantis au Royaume-Uni, précisant toutefois que la décision n'est pas "actuellement sur la table" et que le groupe est ouvert aux discussions.
"Le fait est que la demande (de voitures électriques) n'est pas là, contrairement aux attentes", a encore indiqué la directrice générale, lors d'une conférence de presse à Londres. "Nous avons besoin que le gouvernement soutienne" la demande, a-t-elle insisté.
Toujours en quête de compétitivité, Stellantis (comme les autres constructeurs) met donc régulièrement la pression sur les gouvernements pour tenter de la préserver. Aujourd'hui le Royaume-Uni, hier l'Italie, la France ou l'Espagne.
Avertissement dans un contexte électoral
Aujourd'hui, cet avertissement aux dirigeants britanniques s'inscrit dans un contexte de campagne électorale au Royaume-Uni où le parti travailliste, donné gagnant aux élections du 4 juillet, promet de revenir à une interdiction de la vente des voitures neuves roulant à l'essence et au gazole en 2030, alors que les conservateurs au pouvoir se sont calés sur 2035, comme l'Union européenne.
L'industrie automobile "n'a pas besoin d'un changement des règles du jeu" a réagi Mike Hawes, directeur général de l'association sectorielle SMMT, qui organisait la conférence de presse, appelant le gouvernement à "fixer l'objectif" une bonne fois pour toutes. "Nous avons (déjà) un calendrier très, très serré" dans le plan actuel "qui nous amènera à 80 % (de voitures électriques) d'ici 2030", a-t-il rappelé.
Il plaide pour des incitations financières à l'achat de véhicules électriques - alors que le gouvernement conservateur avait notamment mis un terme en 2022 à une subvention de 1 500 livres versée aux acquéreurs de certaines voitures électriques neuves.
"Réduire de moitié la TVA sur les achats de nouveaux véhicules électriques au cours des trois prochaines années permettrait" de mettre en circulation "300 000 voitures zéro émissions de plus" que prévu, suggère notamment la SMMT dans un communiqué.
Selon l'organisation, des politiques ciblées mises en œuvre par le prochain gouvernement pourraient "générer une croissance de 50 milliards de livres (59 milliards d'euros) au cours de la prochaine décennie" et remplacer "plus de 17 millions de voitures à combustibles fossiles par des véhicules à zéro émission d'ici la fin de 2035". (avec AFP)
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