Stellantis gère la pénurie de semi-conducteurs au jour le jour
Stellantis, comme les autres constructeurs, est touché par la pénurie de semi-conducteurs. Ainsi, durant le premier trimestre 2021, le groupe a été empêché de produire 190 000 véhicules, faute de puces. Toutefois, le groupe annonce que cela n'a pas encore freiné ses ventes. Mais il prévient que cette pénurie va durer et aura un "impact supérieur" au deuxième trimestre, avant une amélioration au deuxième semestre. La crise devrait se poursuivre jusqu'en 2022.
Comme chez General Motors ou Volkswagen, les usines ne peuvent fonctionner en l'absence de ces composants devenus omniprésents dans les voitures, et soumis à la concurrence très forte de l'informatique depuis que la pandémie a accéléré l'essor du télétravail et des loisirs à la maison. Chez Renault, elle devrait impacter les volumes d'au moins 100 000 véhicules cette année. Ford a également annoncé qu'il diminuerait de moitié sa production du deuxième trimestre.
Au Brésil, en France ou aux Etats-Unis, huit des 44 usines du groupe Stellantis sont actuellement touchées par cette pénurie, entre la suspension de certaines lignes de montage et des jours de chômage technique, a indiqué le directeur financier du groupe, Richard Palmer.
La visibilité est "très limitée" et le groupe gère la situation "au jour le jour", en fonction du stock et de la rentabilité des modèles, a souligné la direction de Stellantis. Les usines testent des options se voulant plus "flexibles et standardisées" : la nouvelle Peugeot 308 a par exemple retrouvé des cadrans à aiguilles pour remplacer les compteurs numériques, introuvables.
Des stocks plus bas
"Ça nous permet également d'agir plus efficacement, avec un stock plus faible", ce qui est bon pour la "rentabilité" du groupe, a précisé Richard Palmer. Au niveau mondial, Stellantis a présenté un chiffre d'affaires net de 34,3 milliards d'euros au premier trimestre, en hausse de 14 % par rapport au premier trimestre 2020, qui avait été freiné par les premières mesures sanitaires liées au Covid-19.
Le groupe a vendu au premier trimestre 1,567 million de véhicules (+11 %), un chiffre reflétant "la forte demande des consommateurs et la bonne performance des ventes au détail", selon Stellantis. Les stocks ont particulièrement baissé en Amérique du Nord, freinant les ventes (-4 %), sans endommager le chiffre d'affaires qui est en hausse de 9 %, poussé par la vente de véhicules de gamme supérieure.
Le gouvernement américain a pressé les fabricants de puces taïwanais d'approvisionner ses constructeurs. L'Europe envisage aussi des investissements considérables pour sortir de sa dépendance à l'Asie, mais cela n'aura pas d'impact à court ou moyen terme. Le groupe taïwanais TSMC, le leader mondial du lecteur, a indiqué qu'il espérait satisfaire les exigences "minimales" des constructeurs automobiles d'ici le mois de juin.
Perspectives inchangées pour 2021
Né en janvier 2021, Stellantis se place sur la plus haute marche du podium en Europe en termes de véhicules vendus (+11 % sur ce continent), même devant Volkswagen, lorsqu'on inclut véhicules particuliers et utilitaires, avec des bonnes ventes pour les nouvelles Peugeot 208 et 2008, Citroën C4 et Opel Mokka. Maserati, dont les chiffres sont présentés à part, a vu ses ventes exploser au niveau mondial (+74 %) avec le renouvellement de sa gamme, en particulier en Chine.
Les perspectives de Stellantis sont inchangées pour l'année 2021 sur ses principaux marchés, avec un rebond prévu de 10 % en Europe, 8 % en Amérique du Nord et 20 % en Amérique du Sud. Pour doper ses ventes, le groupe compte dans les prochains mois sur le lancement de l'Opel Mokka, et la production des Jeep Wagoneer et Grand Cherokee.
Stellantis prévoit également de présenter sa stratégie d'électrification de sa gamme début juillet, et ses projets pour la Chine fin 2021. Ayant déjà bien entamé sa transition, grâce aux ventes hybrides et électriques de Peugeot, notamment, le groupe pourrait passer dès cette année sous la barre des normes européennes d'émissions de CO2. Le groupe pourrait ainsi se passer dès cette année des crédits d'émissions de CO2 qu'il achetait à Tesla, a annoncé dans Le Point le directeur général de Stellantis, Carlos Tavares. (avec AFP)
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