Stellantis : Antonio Filosa fixe trois priorités pour relancer la croissance après une année noire

À l'occasion d'une conférence organisée par Kepler Cheuvreux, une société indépendante européenne spécialisée dans la recherche financière, Antonio Filosa, directeur général de Stellantis, a annoncé les trois grandes priorités du groupe : relancer la croissance, renforcer la discipline industrielle et restaurer les profits.
L’enjeu est crucial après une année 2024 difficile. En effet, le résultat net s’est effondré de 70 %, l’autofinancement est tombé à moins de six milliards d’euros et la dette industrielle atteint 34 milliards d'euros.
Le plan Dare Forward 2030 reste néanmoins le cadre stratégique. Il prévoit un doublement des revenus, un quadruplement du haut de gamme, une percée en Chine avec 20 milliards d’euros attendus et un tiers des ventes réalisé en ligne.
De son côté, l’activité logicielle doit générer 20 milliards d’euros de chiffre d’affaires avec une marge brute de 40 %. En parallèle, Stellantis explore de nouveaux horizons, avec son partenariat avec Archer dans les eVTOL et l’intégration de Share Now, qui revendique cinq millions de clients.
Une plus grande agilité
Cette feuille de route repose sur une plus grande agilité. Stellantis entend simplifier son organisation, déléguer davantage aux régions et renforcer ses échanges avec régulateurs et fournisseurs. Aux États-Unis, dix lancements stratégiques sont prévus, tandis qu’en Europe, l’effort porte sur la réduction des stocks et une meilleure coordination avec les concessionnaires.
La division Pro One, dédiée aux véhicules utilitaires, ambitionne toujours le leadership mondial, tandis qu'Antonio Filosa indique que l’écosystème batteries est sécurisé grâce à cinq gigafactories pour une capacité visée de 400 GWh.
Côté environnemental, le groupe vise la neutralité carbone d’ici 2038 et la réduction de 50 % des émissions en 2030, par rapport à 2021. Une division dédiée à l’économie circulaire vise deux milliards d’euros de revenus, tandis que des investissements ciblés sont engagés dans le cuivre durable en Argentine ou la géothermie en Allemagne.
Une année noire à oublier
Reste que la conjoncture actuelle complique l’exécution. La concurrence chinoise dans l’électrique s’intensifie, la guerre commerciale entre les États-Unis et ses partenaires menace et le groupe a été contraint d’investir cinq milliards de dollars outre-Atlantique pour limiter l’impact des futurs droits de douane.
Après une année noire, Stellantis vise pour le second semestre 2025 un retour à la croissance, une marge opérationnelle à un chiffre et un autofinancement positif. Un passage obligé pour restaurer la confiance des marchés et confirmer sa place dans l’écosystème automobile mondial en pleine recomposition.
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