S'abonner
Constructeurs

Stellantis adapte son tissu industriel français à la transition énergétique

Publié le 26 octobre 2021

Par Christophe Jaussaud
3 min de lecture
Le constructeur vient d'annoncer un plan pour adapter ses usines françaises à l'électrification croissante de ses gammes. L'usine de Rennes (35) va notamment bénéficier d'un investissement de 152 millions d'euros.
152 millions d'euros vont être investis dans l'usine Stellantis de Rennes (35).

Stellantis "anticipe les effets de la transition énergétique en affectant de nouvelles activités aux sites qui étaient jusqu'à présent les plus dépendants du moteur thermique", a précisé le groupe dans un communiqué.

 

Le pôle de Trémery-Metz (57) "sera demain un leader en France des groupes motopropulseurs électrifiés", a souligné Stellantis. Le constructeur prévoit d'y disposer dès 2024 d'une capacité annuelle de 1,1 million de moteurs électriques et de 600 000 boîtes de vitesses électrifiées produites via deux co-entreprises.

 

Le site de Charleville (08) réalisera les carters protégeant les moteurs de Metz. La fonderie de Sept-Fons (03), qui fabriquait notamment des carters, ambitionne de se spécialiser dans la fabrication d'éléments de freinage.

 

152 millions d'euros investis à Rennes

 

Hordain (59) assemblera des véhicules utilitaires Fiat, à côté des Peugeot, Citroën, Opel et Toyota qu'il produit déjà. Rennes (35), qui assemble aujourd'hui la version hybride du SUV Citroën C5 Aircross et emploie 2 500 salariés, se verra confier son remplaçant en version électrique. Le groupe devrait d'ailleurs y investir 152 millions d'euros pour cela. "C'est une bonne nouvelle pour l'emploi, les efforts demandés aux salariés notamment en termes de flexibilité ont été très importants ces dernières années, c'est un juste retour qui permet de donner une visibilité industrielle pour la période 2025-2030", s'est réjoui Laurent Valy, secrétaire CFDT du CSE, cité dans un communiqué.

 

Ce projet "conforte l'avenir industriel et l'emploi sur l'usine bretonne du groupe et l'inscrit au nombre de celles qui contribueront à la transition énergétique où la filière automobile est engagée", estime pour sa part la CFE-CGC, dans un communiqué séparé, en demandant "l'affectation de moyens humains à la hauteur de l'enjeu technologique". La CFDT demande par ailleurs "un complément de production" afin que le site ne soit pas "en mono-produit" en cas d'échec commercial, tandis que la CFE-CGC réclame le transfert de "la totalité de la production de la Peugeot 5008 pour retrouver un niveau d'activité suffisant sur le site".

 

"Surveiller l'impact sur l'emploi et les compétences"

 

Stellantis lancera la fabrication de sa plateforme STLA Medium à Sochaux (25) dans un nouvel atelier de montage, pour équiper le remplaçant d'un des best-sellers de Peugeot, le SUV 3008. "Ces transformations sont portées par une co-construction avec les organisations syndicales du groupe, et feront l'objet de plans de formation ambitieux", précise Stellantis. Les sites concernés bénéficient également de l'aide des collectivités locales.

 

"L'entreprise veut renvoyer une image comme quoi elle assure totalement la transition énergétique, c'est normal", a réagi auprès de l'AFP le délégué CFTC, Franck Don. "Par contre, il va falloir quand même regarder, d'un point de vue micro, l'impact que tout ça aura sur l'emploi et les compétences", a-t-il ajouté, déplorant l'absence de prévision sur les effectifs.

 

Le besoin d'effectif dans les co-entreprises "n'est absolument pas le même" que dans les usines actuelles, a prévenu Franck Don. "La direction de Stellantis s'apprête à habiller les suppressions d'emplois et les réductions de salaires avec la transition énergétique", a abondé le délégué CGT Jean-Pierre Mercier. (avec AFP)

 

Vous devez activer le javacript et la gestion des cookies pour bénéficier de toutes les fonctionnalités.
Partager :

Sur le même sujet

Laisser un commentaire

cross-circle