Stars du Mondial : paroles d’experts

Jaguar XE

Après la prudente X-Type des années Ford, Jaguar revient sur le segment D avec une berline cette fois entièrement développée en interne, qui a pour objectif affiché de devenir le benchmark du segment. Ce modèle étrenne la toute nouvelle plate-forme D7a du groupe Jaguar-Land Rover. Cette plate-forme sera par la suite utilisée, en 2015, pour la seconde génération de XF, en 2016 pour le SUV Jaguar inspiré du concept CX-17, puis en 2017 pour le nouveau Range Rover dit “Grand Evoque”. La XE est également la première Jaguar produite dans le fief historique Land Rover. Le “Block 96” flambant neuf de l’usine de Solihull sera le site pilote. L’usine Jaguar de Castle Bromwich, qui fonctionne à pleine capacité depuis le lancement de la F-Type, n’accueillera la XE qu’en 2016, car elle sera concentrée en 2015 sur le renouvellement de la XF. A partir de 2017, quand Solihull aura lancé le “Grand Evoque” et son cousin Jaguar, Castle Bromwich assurera l’essentiel de la production de la XE, ce qui devrait nécessiter une extension des capacités de l’usine. La Chine est également au programme, avec un lancement en 2016 à Changshu, nouveau site qui fabrique le Range Rover Evoque depuis quelques semaines. Les volumes annuels ne devraient pas dépasser les 70 000 unités. C’est faible comparé à la concurrence allemande, mais suffisant pour faire progresser les volumes de Jaguar de plus de 30 %, et devenir le best-seller de la marque.

Nissan Pulsar

La Pulsar marque le retour de Nissan sur le marché des berlines compactes en Europe. Descendante spirituelle de l’Almera, elle est une évolution de la Tiida lancée en Chine début 2012. Basé sur la plate-forme B de l’Alliance Renault-Nissan, ce modèle présente néanmoins des cotes supérieures à la plupart de ses concurrents du segment C.
La production était initialement prévue en Angleterre, mais un jeu de chaises musicales a finalement abouti à une décision en faveur de l’Espagne. Le site de Sunderland s’est finalement vu attribuer l’Infiniti Q30 (initialement prévu chez Magna en Autriche), tandis que la Pulsar a été désignée pour remplacer le Trafic dans l’usine de Barcelone, ce dernier assurant désormais la pérennité de l’usine Renault de Sandouville.
Les volumes prévisionnels pour la production en Espagne approchent les 70 000 unités, auxquelles il faut ajouter environ 20 000 unités pour la Russie, puisque ce modèle sera également produit chez AvtoVAZ à Izhevsk dès l’an prochain. En 2015, la Pulsar va permettre à la marque Nissan de franchir pour la première fois de son histoire la barre des 600 000 unités produites en Europe de l’Ouest, mais également d’être, avec Ford, la marque en plus forte progression sur le marché russe.

Suzuki Vitara

Sur le segment des petits baroudeurs, Suzuki fait le pari audacieux de proposer deux véhicules très similaires, se différenciant essentiellement par leur style : le SX4 S-Cross tient le rôle du crossover familial aux lignes douces, tandis que le Vitara propose une silhouette de SUV plus brut. La marque japonaise souhaite ainsi se poser en spécialiste, à la manière de Fiat sur le segment A. Malheureusement, le design ne fait pas référence à la première génération de Vitara qui avait tant plu aux Européens dans les années 90. Outre l’Europe, ce modèle sera produit en Chine, ce qui laisse penser que les goûts chinois ont influencé le style.
Le Vitara, comme le SX4 S-Cross, est basé sur la plate-forme YN utilisée par la Swift depuis 2005 et qui doit la majorité de ses volumes aux usines indiennes de Maruti. En Europe, la production se situe en Hongrie et les enjeux pour ce Vitara sont importants, puisqu’il doit compenser l’arrêt des coopérations avec Fiat et GM. La Sedici laisse place à la 500X en tant que crossover urbain de Fiat, tandis que la Karl produite en Corée remplace l’Agila chez Opel. Les ventes mondiales devraient dépasser les 90 000 unités l’an prochain, grâce à une demande en pleine expansion sur ce segment, et malgré la multiplication des offres concurrentes.

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