Selon Giorgia Meloni, John Elkann, président de Stellantis, manque de respect au Parlement italien
La cheffe du gouvernement italien, Giorgia Meloni, s’en prend encore à Stellantis, et plus particulièrement à son président John Elkann. Elle lui reproche notamment d’avoir "manqué de respect au Parlement" en refusant de venir s'exprimer devant une commission de la Chambre des députés. "Nous sommes une république parlementaire, c'est un manque de respect envers le Parlement", a réagi Giorgia Meloni le mercredi 30 octobre dans une émission de la télévision publique Rai.
John Elkann a décliné une invitation du président de la commission des activités productives de la Chambre des députés alors même que le torchon brûle entre le constructeur franco-italo-américain et le gouvernement de Giorgia Meloni, qui lui reproche de ne pas investir suffisamment en Italie.
La réponse de Stellantis et de John Elkann
Stellantis a indiqué dans la soirée que John Elkann s'était entretenu au cours de l'après-midi au téléphone avec le président de la Chambre des députés, Lorenzo Fontana. John Elkann l'a assuré de "son respect du Parlement" et de "son ouverture au dialogue avec toutes les institutions, comme c'est le cas depuis toujours pour le groupe dans tous les pays où il est présent, et au premier chef l'Italie".
Pour justifier son refus, John Elkann a invoqué dans une réponse écrite consultée par l'AFP la récente intervention du directeur général de Stellantis, Carlos Tavares, devant la même commission. "Il n'y a eu aucun développement nouveau depuis l'audition du vendredi 11 octobre (...), nous n'avons rien à ajouter", a-t-il écrit.
A lire aussi : Giorgia Meloni accuse l’Europe d’autodétruire son industrie automobile
Lors de cette rencontre avec les élus de cette commission, Carlos Tavares avait souligné les problèmes rencontrés par le groupe en Italie, notamment le prix élevé de l'énergie qui renchérit les coûts de production, appelant les législateurs à rendre ses véhicules "accessibles à travers des incitations et des subventions".
John Elkann souligne par ailleurs dans son message que la discussion entre son groupe et les autorités italiennes se poursuit au sein d'un groupe de travail institué auprès du ministère des Entreprises. Il rappelle également qu'une table ronde doit être convoquée "avant la fin de l'année" au siège du gouvernement italien, à laquelle Stellantis participera.
Produire un million de véhicules par an en Italie
Rome insiste pour que le groupe tienne son objectif de produire un million de voitures par an dans la péninsule d'ici à 2030 au lieu de délocaliser dans des pays où les coûts sont inférieurs. Stellantis affirme pour sa part que la production en Italie dépend de la demande et que, face à des voitures chères, l'État devait prévoir des incitations.
A lire aussi : Gigafactory : Rome lance une dernière sommation à Stellantis
Or, pour redresser ses comptes déficitaires, le gouvernement prévoit de réduire de 4,6 milliards d'euros les subventions destinées à la transition verte du secteur automobile prévues entre 2025 et 2030. Plus de 751 000 véhicules ont été construits par Stellantis en Italie en 2023, mais les syndicats comptent sur moins de 500 000 pour 2024.
Et depuis la fusion entre Peugeot-Citroën et Fiat Chrysler qui a donné naissance à Stellantis en 2021, ses effectifs en Italie ont été réduits de plus de 10 000 personnes, à environ 40 000. (Avec AFP)
Sur le même sujet
Laisser un commentaire
Vous devez vous connecter pour publier un commentaire.