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Constructeurs

Seat doit confirmer

Publié le 8 octobre 2013

Par Christophe Jaussaud
4 min de lecture
Portée par la Leon en Europe et une croissance de plus de 27 % à l’international, Seat semble avoir réussi à inverser la tendance. Mais pour envisager un retour aux bénéfices et un avenir plus serein, la marque espagnole doit encore confirmer.
Jürgen Stackmann estime qu’un rebond du marché européen est nécessaire pour que Seat renoue avec les bénéfices.

Une fois n’est pas coutume, Seat est la seule marque du groupe Volkswagen à voir ses volumes progresser en Europe. En effet, la marque espagnole a gagné 9,7 % depuis janvier, avec 188 926 unités écoulées dans l’Union européenne. L’effet nouvelle Leon joue à plein. Une bonne nouvelle pour Jürgen Stackmann, le nouveau président de Seat depuis le 1er mai dernier. Au niveau global, la marque affiche même une croissance de 11,4 %, à plus de 234 000 unités, grâce aux ventes internationales en hausse de plus de 27 %. Celles-ci représentent aujourd’hui 20 % du total grâce aux solides résultats enregistrés en Algérie, en Turquie ou encore au Mexique, qui est d’ailleurs devenu le 6e marché de la marque. De quoi renouer avec les bénéfices rapidement ? Le président ne perd pas de vue cet objectif, voire même cet impératif. Mais même si les choses s’améliorent, ce dernier a indiqué que le retour aux profits passerait également par un redressement du marché européen.

Exploiter au maximum la gamme actuelle

Bien que les ventes internationales progressent fortement, le salut de Seat se joue principalement en Europe. Le leitmotiv reste le même : y regagner des parts de marché ! La Leon, déjà livrée à plus de 60 000 exemplaires depuis janvier, montre que c’est possible et Jürgen Stackmann compte aussi sur la version break, baptisée ST, présenté à Francfort. “Elle devra jouer un rôle important dans les ventes à sociétés” prévient-il. La gamme Leon est donc condamnée au succès pour assurer l’avenir. En effet, lorsque l’on évoque l’éventualité d’un SUV dans la gamme, le président, conscient du potentiel de ce type de véhicule en Europe, coupe court en indiquant que les résultats de la Leon conditionnaient largement l’avenir de ce possible produit. Et de conclure que la gamme actuelle était aujourd’hui suffisante et qu’il fallait l’exploiter au maximum.

Enfin, concernant la Chine, dix-huit mois après les premières importations, le président tempère les attentes en revenant sur les difficultés d’exister seulement au travers d’importations. Pour un vrai développement, une production locale est impérative et, pour l’heure, aucune décision n’a été prise en ce sens.

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Questions à… Alexandre Lacombe, directeur de Seat France.

JOURNAL DE L’AUTOMOBILE. Pour la première fois, la Leon va avoir une déclinaison break. Quelles sont vos ambitions avec ce modèle ?
ALEXANDRE LACOMBE.
Elles sont doubles. La première s’adresse aux flottes avec, pour objectif, de réaliser 25 % de nos volumes auprès d’elles, notamment les petites sociétés qui sont un de nos objectifs prioritaires. Nous voulons vraiment rééquilibrer notre mix, aujourd’hui trop dépendant du canal particuliers qui, malheureusement, souffre le plus en cette période. Cela étant, ce canal demeure notre deuxième objectif en offrant avec cette Leon ST un véhicule qui répond parfaitement aux aspirations familiales. Elle sera lancée en début d’année en France et nous tablons sur un volume raisonnable de 2 000 unités.

JA. Quasiment neuf mois après son lancement, êtes-vous satisfait des performances de la Leon ?
AL.
La Leon 5 portes est complètement dans ses objectifs avec moins de dix voitures d’écart entre nos prévisions et la réalité. Quant à la SC, qui est simplement arrivée dans le réseau en juin, il est encore trop tôt pour le savoir puisque son vrai décollage commercial va avoir lieu en septembre, durant nos journées portes ouvertes.

JA. L’effet Leon est-il visible sur la rentabilité de votre réseau ?
AL.
Notre rentabilité s’est améliorée par rapport à l’année dernière, mais ce n’est pas encore satisfaisant. A la fin du premier semestre 2013, la moyenne du réseau affichait une rentabilité de - 0,2 % alors qu’un an plus tôt nous étions à - 0,7 %. Il y a toutefois des disparités, et une petite partie du réseau n’a pas vu ses résultats s’améliorer et se trouve à des niveaux préoccupants.

JA. Parmi eux, y a-t-il des risques de casse ?
AL.
Non, car nous les suivons de près et nous éviterons qu’il y ait de la casse. Sur l’ensemble de l’exercice, nous visons l’équilibre. Je suis raisonnablement optimiste pour la fin de l’année avec la Leon SC ou l’Ibiza I-Tech, d’autant que je pense que le marché français devrait légèrement rebondir sous l’impulsion de nombreuses nouveautés.

 

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