Sainte trinité
Malgré les tribulations d'un marché du SUV haut de gamme baissier, Land Rover ne perd pas de sa superbe. Mieux, elle garantit pour une génération encore sa présence sur l'ensemble segment et ce, de la plus belle des manières, en renouvelant le produit phare de la gamme, le Range Rover, ainsi que ses petits frères, Range Sport et Discovery.
Il n'en fallait pas moins pour résister à l'hégémonie des conquérantes allemandes, passées maîtres en la matière. La firme d'origine britannique faisant ainsi la démonstration de sa force, en montrant que la cession par Ford n'a pas entravé la motivation. Mieux, que l'esprit "Go Beyond" est toujours de mise.
Cela dit la marque de Ratan Tata contient son enthousiasme. Tout est fait avec sobriété. Les puristes retrouveront les lignes des trois produits, rafraîchies par quelques retouches esthétiques. En vue de jouer sur la consommation, le cahier des charges réclamait, en effet, des qualités aérodynamiques pour seconder les évolutions technologiques des moteurs.
Puissance et sobriété…
En chef de fil, le Range Rover donne la marche à suivre. Il révise à la hausse les performances de son bloc V8 essence suralimenté, passant de 4,2 à 5 litres. Celui-ci gagne 29 % de puissance, délivrant désormais 510 ch et 12 % de couple, à 625 Nm. Dans un contexte concurrentiel, sur le plan stricto sensu de la puissance, il se place à hauteur du Mercedes ML 63 AMG et à plusieurs longueurs des Porsche Cayenne Turbo S (550 ch) BMW X5 M et X6 M (555 ch). A noter que dans le cadre du nouveau programme de Land Rover, baptisé "Technologies e_Terrain", le Range Rover réduit sa consommation moyenne de 6,9 %, à 14,9 l/100 km et ses émissions de CO2 (- 7,4 % à 348 g/km) par une gestion plus intelligente de la puissance.
En France, ce sera bien sûr la version Diesel qui obtiendra les faveurs du public, très certainement même en finition HSE, à en croire les derniers résultats commerciaux. Pour répondre à la demande, Land Rover a prévu un TDV8 d'une cylindrée de 3,6 l. Dans cette configuration, le Range propose 271 ch sous la pédale, soit assez pour propulser les 2,7 tonnes vers la barre des 100 km/h en moins de 10 secondes. Une masse non négligeable que les ingénieurs ont réussi, par un tour de force, à stabiliser sur la route pour surclasser le confort connu chez son prédécesseur. Non jusqu'à dire qu'il est un modèle de dynamisme, il sait en tout cas contenir le roulis dans les lacets des tracés de montagne, avant de faire étale de son savoir-faire en off-road. Une aire de jeu où il excelle toujours autant, grâce, entre autres, à un système électronique plus alerte.
... A des tarifs élitistes
Vitrine high-tech, le Range Rover inaugure foule d'innovations chez Land Rover. La plus remarquable restera sans conteste le Dual View, cet écran TFT de 12" capable d'afficher deux types d'informations différentes, en même temps. Autrement dit, le conducteur peut suivre les indications GPS pendant que le passager visionne un DVD. Un gadget découvert il y a un an, à l'état de prototype, et que Land Rover introduit aujourd'hui sur le marché.
Le "Range" aura fort à faire sur son créneau, entre un Q7 qui s'est bien installé, un X5 qui prépare une cure de rajeunissement, prévue en mars, et un Porsche Cayenne diésélisé. Toutefois, "l'Anglais" a l'avantage de ne pas perdre son public. Les passionnés sont moins volatils. Un atout qu'il faudra abattre pour atteindre l'objectif de 200 immatriculations (contre 190 en 2009) car à 85 300 euros, le Range Rover TDV8 HSE cuvée 2010 se positionne dans les hautes sphères d'une échelle tarifaire où seule le Mercedes GL 450 CDI, annoncé à 91 700 euros, le surpasse.
Range Sport et Discovery : des vassaux ambitieux
Le Range Sport grimpe lui aussi en puissance. Le "petit Range" partage le V8 essence de son frère aîné, présenté ci-dessus. Cette motorisation complétera la gamme déjà composée de deux Diesel. En effet, d'une génération sur l'autre, le Range Sport conserve le TDV8, 3,6 l de 271 chevaux, mais opte également pour le 3,0 l TDV6 de 245 ch, moins gourmand en énergie, à 9,2 l/100 km et 243 g CO2/km. Il se substitue à l'ancien 2,7 l Diesel et apporte un surplus de 55 chevaux et 36 % de couple, à 600 Nm. Avec cette offre multiple, le constructeur espère bien résister à une concurrence encore plus féroce sur ce marché. Et ce n'est pas, d'une part, le renouvellement du BMW X3 et du Touareg et, d'autre part, l'hybridation de l'Audi Q5 ainsi que la montée en régime de l'Infiniti FX qui faciliteront l'avenir commercial du Range Sport, dont l'ambition est d'immatriculer 1 175 unités en 2010 (vs 800 en 2009).
De son côté, le Discovery subit un traitement identique et s'arme d'un V6 Diesel de 249 ch et 60 Nm de couple. Land Rover annonce une baisse de 9 % de la consommation. Objectif : 440 voitures contre 315 l'an passé.
Le Range Rover en bref • Date de lancement : disponible |
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