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Constructeurs

Rétro 2018 : une année sous tension

Publié le 21 décembre 2018

Par Damien Chalon
5 min de lecture
Entre la grogne des Gilets jaunes, le passage au cycle d’homologation WLTP, les humeurs de Donald Trump, l’arrestation de Carlos Ghosn ou encore la surenchère de l’Europe sur les objectifs CO2, l’année 2018 n’a pas été de tout repos pour le monde de l’automobile.
Entre la grogne des Gilets jaunes, le passage au cycle d’homologation WLTP, les humeurs de Donald Trump, l’arrestation de Carlos Ghosn ou encore la surenchère de l’Europe sur les objectifs CO2, l’année 2018 n’a pas été de tout repos pour le monde de l’automobile.

 

Il y a des années comme ça, allez savoir pourquoi, où les dossiers chauds s’accumulent. En 2018, le secteur de l’automobile n’a pas été épargné. L’événement majeur aura été l’entrée en vigueur de cycle d’homologation WLTP au 1er septembre, mais d’autres sujets ont marqué l’actualité, comme l’affaire Carlos Ghosn, les nouveaux objectifs de réductions des rejets CO2, les tensions sur le commerce automobile mondial ou, plus récemment, les atermoiements du gouvernement sur la hausse de la TICPE suite au mouvement des Gilets jaunes. Autant d’événements qui ont connu leur lot de rebondissements.

 

WLTP : le marché automobile n’était pas prêt

 

La date d’entrée en vigueur du nouveau cycle WLTP était connue de tous. A compter du 1er septembre 2018, tous les véhicules neufs devaient être homologués selon cette nouvelle procédure, censée être plus proche des conditions réelles d’utilisation que ne l’était le cycle NEDC. Conséquence : les niveaux de consommation et les rejets de CO2 des véhicules sont montés en flèche, parfois plus que prévu.

 

Si certains constructeurs ont annoncé être prêts pour le jour J, d’autres, en revanche, ont été pris de court. Un manque de préparation qui s’est traduit par une explosion du marché automobile en France en juillet et en août. Les constructeurs ont immatriculé à tour de bras avant la date fatidique du 1er septembre 2018. Conséquence, le marché a dégringolé en septembre. L’onde de choc semble aujourd’hui absorbée, les constructeurs ayant pour la plupart mis leur catalogue à jour et retrouvé un niveau d'immatriculations normal.

 

Le dossier WLTP n’est pas clos pour autant. Pour les clients, ce cycle d’homologation n’est pas encore une réalité. Nous sommes actuellement sous le régime transitoire NEDC corrélé, plus favorable, qui devait, à l’origine, prendre fin au 1er janvier 2019. Son bail sera finalement prolongé jusqu’à fin 2019 en raison des difficultés rencontrées par les services de l’Etat pour actualiser le système d’immatriculation des véhicules. Aucune date officielle n’a été communiquée à ce jour.

 

CO2 : le coup de massue

 

Les constructeurs ne sont décidemment pas au bout de leurs peines au niveau réglementaire. Urgence climatique oblige, l’Europe va fixer de nouveaux objectifs de baisse des rejets de CO2 à l’horizon 2030. Les tractations ont débuté en septembre au Parlement européen. Les positions initiales étaient les suivantes : une baisse de 20 % pour les constructeurs, de 30 % pour Bruxelles et de 50 % pour le Parlement.

 

Depuis, de l’eau a coulé sous les ponts. Mi-décembre, la Commission européenne, le Parlement européen et le Conseil de l’Europe sont parvenus à s’entendre sur les objectifs de réduction des émissions de CO2 des VP et VUL neufs à échéance 2025 et 2030. D’ici à 2030, les VP devront émettre en moyenne 60 g/km de CO2, soit une réduction de 37,5 % par rapport à l’objectif personnalisé des 95 g/km fixé pour 2021. Les constructeurs devront passer par un objectif intermédiaire en 2025 avec une diminution de 14 g/km par rapport aux 95 g/km de 2021, soit, en pourcentage, un recul de 15 %. Pour les véhicules utilitaires légers, un objectif de réduction de 31 % a été fixé à l’horizon 2030. Autrement dit, les constructeurs n’auront pas d’autre choix que de s’orienter vers une électrification massive de leur catalogue sous peine de s’exposer à des amendes colossales.

 

Trump lance le bras de fer

 

Au niveau international, l’année 2018 a été animée par Donald Trump. Le président américain s’est emparé du sujet des droits de douane dans le secteur automobile avec tout le tact qui le caractérise. Sa menace : taxer davantage les véhicules importés, notamment d’Europe. L’affaire s’est particulièrement emballée dans le courant de l’été. A tel point qu'un déplacement de Jean-Claude Juncker à la Maison Blanche a été organisé. Depuis, l’apaisement est de mise même si un revirement de situation est toujours possible avec Donald Trump. Signe du réchauffement des positions, les patrons des constructeurs allemands, en première ligne dans ce dossier, ont été reçus par le président début décembre. Nul doute que nous reparlerons du sujet en 2019.

 

L’Alliance dans la tourmente

 

Toujours à l’international, l’affaire Carlos Ghosn ébranle l’Alliance Renault-Nissan-Mitsubishi. Le premier groupe automobile mondial se fissure depuis l’arrestation de son grand patron le 19 novembre. Evincé dans les jours qui ont suivi de la direction de Nissan et de Mitsubishi, Carlos Ghosn a été remplacé provisoirement par Thierry Bolloré à la tête de Renault. Accusé de fraude fiscale, le dirigeant est toujours en garde à vue, plus d’un mois après son arrestation. On peut aujourd’hui se demander si le projet de fusion évoqué à plusieurs reprises n’a pas déclenché des règlements de comptes en interne… L’histoire nous le dira.

 

Les Gilets jaunes font plier le gouvernement

 

Retour en France avec un mouvement que personne n’a vu venir : les Gilets jaunes. La hausse annoncée de la TICPE au 1er janvier 2019 a été la hausse de taxe de trop pour bon nombre de Français. S’en sont suivis des blocages de ronds-points, des manifestations ainsi que des débordements dans la capitale avec, comme conséquence, un manque à gagner pour le secteur automobile. Le gouvernement a fini par céder après plus de trois semaines de mobilisation. Exit donc la hausse de la TICPE. La réforme du contrôle technique a, quant à elle, été décalée de six mois, elle prendra donc effet au 1er juillet 2019. La limitation de la vitesse à 80 km/h sur le réseau secondaire, autre sujet de mécontentement, est en revanche maintenue…

 

Tous ces dossiers qui ont fait l’actu en 2018 sont loin d’être terminés. Nos regards sont désormais tournés vers 2019, non sans une certaine méfiance vu le contexte actuel.

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