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Constructeurs

Renault table sur une croissance modérée pour 2015

Publié le 19 janvier 2015

Par Alexandre Guillet
5 min de lecture
Le groupe Renault a enregistré un exercice commercial 2014 encourageant avec des ventes mondiales en hausse de 3,2%. Une croissance principalement nourrie par l'Europe car, à l'international, le bilan est plus nuancé.

A l'occasion de la présentation des résultats commerciaux mondiaux de Renault, Jérôme Stoll, membre du comité exécutif, directeur délégué à la performance et directeur commercial du groupe, pouvait se réjouir d'une progression de 3,2% par rapport à 2013, à 1712432 immatriculations. C'est un peu moins que la croissance du marché mondial, établie à 3,5%, mais il convient de garder à l'esprit que les marques du groupe Renault ne sont quasiment pas présentes en Chine et aux Etats-Unis. "Nous analysons 2014 comme une année de confirmation", indique Jérôme Stoll, avant de souligner : "Cependant, ces bons résultats sont encore éloignés de notre niveau d'avant-crise et des doutes persistent pour certains marchés en 2015, notamment en France. Dans ce contexte, nous devons continuer à répartir nos risques et à persévérer dans notre stratégie d'internationalisation équilibrée."

Au chapitre des satisfactions, on retrouve le marché européen sur lequel le groupe Renault affiche une progression de 12,5% (1464611 ventes), rimant avec un gain de part de marché de 0,6 point (0,2 point via Renault et 0,4 point via Dacia), à 10%. Au-delà d'une solide performance sur le marché français (+5,5% pour 1,3 point de part de marché gagné, à 26,6%), le groupe Renault fait valoir une croissance marquée au Royaume-Uni (+41,9%), en Espagne (+30,2%), en Italie (+28,9%) ou encore au Portugal (+42,1%). Au total, la zone Europe représente 54% des ventes du groupe.

En effet, à l'international, la situation a été plus délicate en 2014 et les immatriculations du groupe se sont contractées de 5,9%, à 1247821 unités. En Russie, malgré un contexte économique dégradé, Renault a gagné 0,7 point de part de marché, à 10,3% (NDLR, hors Avtovaz). "Le marché est difficile, mais nous avons les moyens de résister à court terme, avec un plan 'produits' adapté, un réseau en expansion (vingt nouveaux points de vente sont encore programmés pour 2015) et un important taux de localisation pour la production. Et nous maintenons notre confiance dans ce marché à long terme, car le taux de motorisation y reste bas, de l'ordre de 300 véhicules pour 1000 habitants", commente Jérôme Stoll.

En Amérique latine, le groupe Renault a dû composer avec le recul du marché brésilien et la situation très difficile de l'Argentine. Malgré un MTM à -7%, Renault a progressé de 0,3% au Brésil pour une part de marché historique (7,1%). En Argentine, les ventes plongent de 39,8%, car les dirigeants du groupe ont dû se résoudre à limiter l'exposition au peso.

Dans la région Afrique, Moyen-Orient et Inde, les ventes du groupe reculent de 9,2%, notamment sous l'effet de la forte contraction du marché algérien et d'un "creux dans le plan 'produits' en Inde". Le lancement du modèle low cost "A Entry" devrait redonner de l'élan au groupe sur ce marché. Enfin, le problème iranien subsiste, mais comme le reconnaît Jérôme Stoll, "la situation ne dépend pas que de nous et nous devons respecter les accords de Genève".

Enfin, dans la région Asie-Pacifique, le groupe Renault repart de l'avant : ventes à +33,3% sur un marché coréen à +9%, ce qui entraîne ce commentaire de Jérôme Stoll : "Le redressement de Renault Samsung Motors est bien engagé !" A la marge, en Chine, le groupe a enregistré 34067 immatriculations et attend 2016 avec impatience.

Au final, Jérôme Stoll reste prudent pour l'exercice 2015, tablant sur une croissance mondiale de 2%, une progression en Europe de 1 à 2% et un marché français stable. Il estime cependant que le groupe Renault a les arguments pour croître en volume et améliorer ses parts de marchés dans plusieurs régions. Pour ce faire, il sait pouvoir compter sur cinq lancements importants : un véhicule du segment D, l'Espace, le cousin au losange du Qashqai, le modèle A Entry pour l'Inde (avant d'être déployé en Amérique latine, voire ailleurs...) et un pick-up taillé sur mesure pour l'Amérique latine. Tout en continuant à capitaliser sur ses blockbusters Duster, Clio IV, nouvelle Logan, nouvelle Sandero et Captur. De surcroît, il espère compenser la faiblesse de certains marchés (Russie, Argentine, Brésil...) en partant à la conquête de nouveaux volumes en mode "importateur". Et de citer les pays de la CEI, l'Afrique du Sud, l'Egypte, les pays du Golfe (dont l'Arabie saoudite). "Nous allons progresser car nous avons des modèles de conquête et de reconquête", conlut-il. 

En un coup d'œil

Le total des ventes 2014 par marques

Renault : 2118844 (dont 307501 VU)

Dacia : 511465 (dont 36841 VU)

Renault Samsung Motors : 82123

Total Groupe : 2712432 (dont 344342 VU)

Les 10 principaux marchés du groupe Renault à fin 2014

1/ France : 577601

2/ Brésil : 237187

3/ Russie : 194531

4/ Allemagne : 173479

5/ Turquie : 133212

6/ Italie : 130996

7/ Espagne : 127666

8/ Royaume-Uni : 109014

9/ Algérie : 91800

10/ Argentine : 84946

Les 5 meilleures ventes VP du groupe Renault à fin 2014

1/ Duster : 395350 (234883 Renault & 160883 Dacia)

2/ Renault Clio IV : 378526

3/ Nouvelle Logan : 234766 (137357 Renault & 97409 Dacia)

4/ Nouvelle Sandero : 227036 (58927 Renault & 168109 Dacia)

5/ Captur : 196592 (178401 Renault et 18191 Renault Samsung Motors)

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