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Constructeurs

Renault modernise sa plate-forme de Cergy

Publié le 7 juillet 2011

Par Clotilde Chenevoy
5 min de lecture
Le constructeur français investit 2,5 millions d’euros pour moderniser sa plate-forme de pièces détachées, qui célèbre cette année ses 30 ans d’existence. Il optimise ainsi l’espace disponible, et prévoit d’y installer les batteries des véhicules électriques.
Le magasin de Cergy-Pontoise stocke 85 000 références, particulièrement les pièces moteur et les petites pièces (type boulons et visserie), ainsi que les pare-brise.

Le site de Cergy-Pontoise a gagné un bon lifting pour son trentième anniversaire ! En effet, Renault a débloqué 2,5 millions d’euros pour améliorer son outil logistique. L’enveloppe sert notamment à mettre en place une nouvelle politique de stockage, où la hauteur du bâtiment sera davantage exploitée. En effet, avec l’organisation actuelle, le picking se fait uniquement au niveau zéro (autrement dit au sol), le reste des casiers étant utilisé pour du simple stockage. Par ailleurs, dans certaines zones non modifiées depuis trente ans, il s’avère difficile de circuler, avec des mezzanines exiguës.

Les aménagements actuels consistent donc à installer de nouveaux casiers et à davantage travailler en hauteur. Renault s’est doté de chariots qui permettent aux opérateurs de récupérer les pièces à livrer dans les différents casiers. Les travaux ont commencé en mars et devraient se terminer en décembre. Au total, 40 000 références changeront de place et 5 zones sur 8 seront transformées. A titre d’exemple, le bâtiment SD stockera 13 000 références sur 9 000 m2, soit trois fois plus qu’avec l’ancienne organisation.

Plus 10 % de stockage

Avec ces changements, Renault compte augmenter d’environ 10 % sa capacité de stockage. Le magasin de Cergy-Pontoise stocke 85 000 références, particulièrement les pièces moteur et les petites pièces (type boulons et visserie), ainsi que les pare-brise. A court terme, le constructeur prévoit d’y rajouter les batteries pour les véhicules électriques. La plate-forme alimente les 450 points du réseau commercial français, via des plateformes de distribution, en plus des expéditions vers 31 autres magasins à travers le monde, dont 15 en Europe. Chaque jour, elle expédie 45 000 commandes, et 90 camions entrent et sortent de l’enceinte du site.

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QUESTIONS A

Jacques Daniel - Directeur après-vente monde de Renault.

Journal de l’Automobile. Avec la mondialisation, comment adaptez-vous l’après-vente, alors que le pouvoir d’achat varie entre chaque pays ?
jacques daniel. Nous avons deux niveaux d’adaptation dans l’après-vente. Tout d’abord, le temps des opérations nécessaires ne varie pas d’un pays à l’autre. A partir de ce barème, le professionnel définit sa facture, en précisant le coût de main-d’œuvre et celui de la pièce. Et, selon les pays, la facture s’adaptera d’elle-même. Ainsi, la pièce représente environ 30 % de la prestation, en Angleterre ou aux Pays-Bas, alors que, dans les pays où la main-d’œuvre est meilleur marché, le prix de la pièce montera à 70 % de la facture finale. Dans ces zones, comme au Maroc, nous lancerons une offre Motrio, agressive. Si pour les VN l’entretien est souvent assuré dans le réseau de la marque, c’est en revanche plus complexe pour la deuxième vie du véhicule. Là, les pièces Motrio ont alors toute leur légitimité.

JA. Et avec Dacia ?
JD.
Dans les pays où nous avons lancé Dacia, la main-d’œuvre reste bon marché. Nous avons donc cherché à privilégier la réparation des pièces, avec des temps de main-d’œuvre plus longs, mais permettant de faire baisser le coût final. Nous disposons, bien sûr, de stocks d’anciennes références, si un remplacement s’impose, mais cela représente un coût et prend de la place.

JA. Comment se situe Motrio dans l’après-vente de Renault ?
JD.
Motrio a une vocation mondiale, mais n’est pas encore déployé partout. La raison d’être du réseau, dépend de la taille du parc roulant. Et, dans certains pays, Renault reste encore sur des volumes restreints, ne justifiant pas l’arrivée de Motrio. Par exemple, Renault est présent en Russie depuis 5 à 6 ans. Nous regardons actuellement si nous avons atteint la taille critique pour déployer le concept Motrio. Autre exemple, en Algérie, nous avons tout de suite développé une solution pour réparer les voitures vendues. Il s’agit d’un moyen rapide pour défricher l’après-vente et apporter un service, là où concessions et agents sont absents, et mailler des zones spécifiques. En revanche, la logistique entre les pièces Renault et Motrio reste identique, car nous avons besoin de massifier les opérations, pour des raisons évidentes de coût.

JA. Comment jugez-vous votre niveau d’après-vente ?
JD.
En Europe, nous avons un niveau de service élevé. Hors d’Europe, il nous reste encore du chemin à parcourir. Renault se plaçant sur un terrain de jeu mondial, il est important de fournir un niveau d’après-vente équivalent dans le monde entier. L’enjeu est de taille. Le business model varie d’un pays à l’autre, comme le taux horaire. Il faut donc revisiter nos façons de travailler. Par exemple, nous cherchons à développer de façon globale des contrats de service. Toutefois, en Corée, il est difficile de vendre des services, car chez eux, ils sont inclus dès l’achat du véhicule. Il est intéressant de voir qu’un même produit donne lieu à différentes interprétations.

JA. Cette dimension mondiale demande une logistique des pièces pointue…
JD.
Nous disposons de 31 magasins de pièces de rechange, et nous en inaugurons régulièrement. Toutefois, nous ne cherchons pas à multiplier à outrance les ouvertures dans chaque pays. Nous devons faire un arbitrage en fonction de la performance que cela génère pour livrer le client, et le coût de ce service. En France, Cergy-Pontoise possède un savoir-faire que nous devons dupliquer dans le monde entier. Il existe des différences très fortes entre nos magasins, et nous allons chercher à les standardiser au maximum, pour ne conserver que les meilleures méthodes. En France, trois responsables opérationnels s’occupent de créer des synergies entre nos trois magasins. Au niveau Europe, cela se complique, et au niveau monde, rien n’est actuellement fait. La marque possède une visibilité internationale, qui doit également s’appliquer en après-vente. Nous y travaillons.

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