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Constructeurs

Renault l’international

Publié le 3 décembre 2012

Par Christophe Jaussaud
3 min de lecture
Alors que le français est en panne en Europe, les ventes à l’international lui permettent de limiter la casse. Et notamment au Brésil où Renault exploite à plein son mécano industriel pour plus de rentabilité. Une stratégie durable ?
Lors du dernier salon de São Paulo, Renault a présenté sa nouvelle Clio “do Brasil”. En fait, une Clio 2. Elle côtoie dans la gamme les Renault Logan, Sandero et Duster.

Week-end brésilien parfait pour Carlos Ghosn. En effet, déjà Champion du Monde des Constructeurs de Formule 1 avec Red Bull, le patron de Renault, présent sur le circuit d’Interlagos, a pu se réjouir de la troisième couronne mondiale acquise par Sébastian Vettel. Mais au-delà du sport, cette performance des mécaniques Renault demeure pour le français un élément de son développement commercial et Carlos Ghosn n’a pas manqué de rappeler ses ambitions sur le marché brésilien. “Le bilan 2012 de Renault est très bon”, a-t-il indiqué, “c’est le constructeur ayant le plus progressé au Brésil avec une très forte croissance de 25 % par rapport à 2011.” Et Carlos Ghosn souhaite faire encore mieux : “Je veux que le Brésil continue à être au top niveau de Renault et nous allons continuer à investir. Le but est d’en faire un des marchés les plus rentables”.

Pour cela, le président de Renault a rappelé que l’usine de Curitiba allait être fermée du 7 décembre au 7 février afin de pouvoir faire passer la capacité de production annuelle de 280 000 à 380 000 unités. L’usine de moteurs verra aussi sa capacité augmenter de 300 000 à 500 000 unités par an.

Dans ce puzzle, il y a aussi Nissan, mais Carlos Ghosn a rappelé que le nippon avait bien progressé en 2012, avec 110 000 unités vendues, même s’il lui sera difficile d’aller plus haut en 2013 car il n’a pas encore de production locale. En effet, pour l’heure Nissan importe principalement ses VP du Mexique, mais son usine brésilienne, en construction, ouvrira ses portes seulement en 2014 et Nissan pourra alors changer de braquet. De plus, l’Infiniti est également impliquée puisque la marque de luxe de Nissan va ouvrir deux concessions dans le pays. En attendant, Renault sera le fer de lance de l’Alliance et le président vise une part de marché de 7 % en 2013 et espère 8 % à l’horizon 2016. Les raisons de son optimisme : le Brésil est un pays où l’on compte seulement 150 voitures pour 100 000 habitants contre environ 600 en Europe. A ce fait structurel, le français ajoute ses nouveautés et le maillage toujours plus important de son réseau, dont le nombre de concessionnaires a augmenté de 15 % cette année.

Renault est donc largement plus performant au Brésil qu’en Europe. Mais en même temps, ce n’est pas vraiment Renault. En effet, la gamme brésilienne du français n’est en fait composée que de produits Dacia. Les best-sellers s’appellent Sandero, Duster, Logan. Il y a certes la Fluence, si tant est que ce soit une Renault, la Megane Break d’ancienne génération et la nouvelle Clio, qui vient d’être présentée lors du dernier Salon de São Paulo. Mais il s’agit d’une Clio 2 ! C’est sûr, Renault va être rentable. Mais combien de temps ?

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