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Constructeurs

Renault, la menace d’un "moteurgate" ?

Publié le 29 mai 2019

Par Mohamed Aredjal
3 min de lecture
Dans l’œil du cyclone depuis quelques jours, Renault est accusé par l’UFC Que Choisir d’avoir dissimulé un vice de fabrication affectant des moteurs essence qui équipent environ 600 000 véhicules. L’Alliance balaye ces accusations et minimise le nombre de litiges.
Lancé en 2012 avec quatre niveaux de puissance (115, 120,125 et 130 ch), le moteur à essence 1.2 TCe a vu sa production cesser fin 2018, remplacé par le 1.3 TCe.

 

Ils seraient plusieurs centaines de milliers d’automobilistes à être concernés. Dans l’Hexagone, pas moins de 400 000. Tous sont propriétaires de véhicules Renault, Dacia, Nissan et Mercedes équipés de moteurs essence 1.2 TCe et 1.2 DIG-T (série Euro 5 de type H5), fabriqués entre octobre 2012 et mai 2016. Issus de l'usine espagnole de Valladolid, ces blocs seraient tous victimes de la même anomalie selon l’UFC Que Choisir : une surconsommation d’huile susceptible d’entraîner une dégradation des soupapes d’échappement et aboutir à une casse moteur.

 

Pointant du doigt la gestion de cette situation par le constructeur, l’association assure que ce problème de fabrication est connu de la direction du groupe, précisant qu’une note technique sur le sujet, mise à jour en 2018, a été diffusée dans le réseau de concessionnaires et d’agents de la marque. Dans ce document, Renault estimerait que les taux de défaillance de ce moteur passent de 0,04 % au bout de 50 000 kilomètres à 2 % vers les 100 000 kilomètres… Malgré cette situation, aucune campagne de rappel n’a pour le moment été prévue par le constructeur.

 

Les moteurs Euro 6 également concernés ?

 

C’est pour ces raisons que l’UFC Que Choisir a décidé de mettre demeure Renault, Dacia, Nissan et Mercedes, exigeant que de procéder à un rappel de tous les véhicules concernés non encore identifiés afin de procéder aux interventions nécessaires. L’association exige aussi une prise en charge ou le remboursement de l’intégralité des frais de réparation des propriétaires victimes de pannes causées par ce vice de fabrication.

 

Si Renault reconnaît un problème affectant environ 107 000 véhicules, le constructeur a indiqué à l’AFP que tous les véhicules équipés de ce moteur ne sont pas concernés par ce "phénomène", rappelant qu’une surconsommation d’huile moteur "peut provenir de différentes causes - lubrifiants, conditions d’utilisation, etc.". Le groupe n’exclut toutefois pas de prise en charge tout ou partie des frais de réparation au-delà du terme de la garantie constructeur, à condition que le programme d’entretien ait été respecté.

 

Pas sûr que ces mesures suffisent à éteindre la colère des automobilistes concernés. Des clients auraient commencé à se regrouper, et un cas touchant un moteur Euro 6 a aussi été signalé. Si les motorisations Euro 6 se trouvaient aussi affectés par ces malfaçons, c’est alors près de 1,3 million de véhicules qui seraient potentiellement impactés. Une mauvaise nouvelle pour le groupe français alors que le Parlement européen vient d’adopter, en première lecture, la possibilité pour les consommateurs de disposer d'un recours collectif, en plus du recours national.

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