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Constructeurs

Renault inaugure un laboratoire dédié à la chimie des batteries à Lardy

Publié le 8 octobre 2025

Par Christophe Jaussaud
4 min de lecture
L'historique centre de R&D Renault de Lardy (91) poursuit sa mutation vers l'électrique. Ampere vient d'y ouvrir un laboratoire dédié à la chimie des batteries ayant nécessité 40 millions d'euros d'investissement. Sur 3 000 m2, les ingénieurs vont tester et définir les choix technologiques de demain.
Ampere Renault centre cellules de batterie Lardy (91)
Le centre dédié aux cellules de batterie a nécessité un investissement de 40 millions d'euros. ©Ampere/Boby/Fisheye Manufacture

"L'industrie automobile européenne ne vit pas des jours faciles en ce moment mais de temps en temps il y en a de beaux. Et celui-là en est un. C'est l'aboutissement de cinq années d'efforts."

 

Voilà comment Philippe Brunet, directeur des technologies du groupe Renault, a qualifié ce 7 octobre 2025 où le nouveau laboratoire dédié aux cellules de batteries de Lardy (91) a été inauguré.

 

En effet, l'historique centre technique de l’Essonne, au cœur de la recherche et du développement de Renault depuis 1951, est plus que jamais engagé dans l'électrification.

 

"Nous voulons faire de Lardy un centre d'excellence dans le véhicule électrique et l'ouverture de ce laboratoire est un signal fort", ajoute Philippe Brunet. Un signal qui aura nécessité un investissement d'environ 40 millions d'euros.

 

 

La réflexion sur un tel outil avait débuté dès l'arrivée de Luca de Meo à la tête du constructeur français. Renault se demandait aussi, à cette époque, s'il fallait même aller plus loin et investir dans la fabrication de cellules.

 

Mais les dirigeants ont rapidement tranché, privilégiant des partenariats avec CATL, LG, AESC et Verkor. "Car pour installer un GWh de fabrication de batteries, il faut compter environ un milliard d'euros d'investissement", précise Philippe Brunet.

 

Puis un tel investissement, qu'il faut amortir, aurait privé Renault de pouvoir choisir d'autres technologies plus performantes ou moins coûteuses. L'arrivée d'une offre de batterie LFP sur les VE Renault dès 2026 illustre cette possibilité. À plus long terme, c'est justement dans cette définition des choix qu'interviendra ce nouveau laboratoire.

 

"Disposer de notre propre laboratoire dédié à l’innovation cellule batterie marque une avancée majeure pour notre ingénierie", explique Philippe Brunet.

 

 

Baptisé Laboratoire Innovation Cellule Batterie, ce nouveau lieu de recherche prend place sur 3 000  m2 et abrite 120 équipements de pointe, venant quasiment tous d'Europe (France, Allemagne et Italie), en partie installés dans une chambre anhydre de 600 m2 où le taux d'humidité est inférieur à 1 %.

 

De quoi réaliser le prototypage et la caractérisation électro-physico-chimique. Les ingénieurs peuvent ainsi évaluer les performances et le comportement des cellules.

 

Une fois la montée en puissance réalisée, "nous avons un objectif de six mois pour le «ramp-up», indique Nicolas Racquet, directeur ingénierie véhicule électrique d'Ampere. Le centre étudiera des "petites" cellules, de 3,5 à 10 Wh, afin de disséquer leur tenue à la charge, à la décharge, mais aussi de scruter leur température ou encore leur durabilité.

 

La chimie des cellules représente les trois quarts du coût d'une batterie

 

L'avènement de la voiture électrique a complètement bouleversé la chaîne de valeur de l'industrie automobile avec une batterie qui représente 30 à 50 % du prix d'un véhicule. Et la chimie compte pour les trois quarts dans la valeur de l'accu.

 

Il est donc primordial de la maîtriser et de chercher la bonne formule entre performance et coût. Ainsi, Ampere vise à l’horizon 2028 un accu avec la performance de la chimie NMC au prix de la LFP. En 2030, l'objectif est de viser une batterie avec une densité deux fois supérieure au NMC pour un coût encore en baisse. La batterie solide, où il y a beaucoup d'annonces et encore peu de réalisations, fait aussi partie des enjeux.

 

Le laboratoire a donc une mission claire, mais il veut aussi drainer les innovations en "surveillant" ce qui se fait dans le monde, notamment du côté des start-up. En travaillant sur l'amont, Renault veut s'assurer de faire les bons choix et limiter les risques à l'heure où les investissements demandés sont très importants.

 

"Notre mission est d’explorer les technologies de rupture, d’identifier les bons partenaires et de sécuriser les choix technologiques qui feront la différence demain", a ajouté Josep Maria Recasens, directeur général d'Ampere.

 

Ouverture du E-Campus

 

Pour l'heure, ce laboratoire compte une quinzaine d'employés et montera jusqu'à 20-25 à terme. Plus largement, le centre de Lardy compte 750 salariés Renault. De nombreuses personnes extérieures au constructeur y travaillent également. Au total, le site accueille 1 600 collaborateurs.

 

Et il y aura encore plus de passage avec l'ouverture du E-Campus de la ReKnow University où les salariés de Renault et d'Ampere, mais aussi d'autres entreprises à terme, pourront recevoir des formations dédiées aux technologies liées au véhicule électrique.

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