Renault enregistre des profits record et fait fi des turpitudes du marché
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En cette année funeste qui a été marquée par un fort et inattendu ralentissement du marché automobile, Renault a tiré son épingle du jeu. Le groupe emmené par Luca de Meo s'était déjà distingué en ne publiant aucun profit warning en 2024, contrairement à tous ses concurrents européens (Stellantis, Volkswagen, Mercedes et BMW). Désormais, Renault peut documenter le succès de sa stratégie de redressement avec des résultats financiers record.
Le chiffre d'affaires a progressé de 7,2 % à 56,2 milliards d'euros. La marge opérationnelle affiche une hausse de 146 millions d'euros (+15 %). À 4,3 milliards d'euros, Renault franchit un nouveau record historique. Sa marge opérationnelle atteint les 7,6 %. En revanche, le résultat net, lui, est lourdement impacté par les mauvaises performances de Nissan dont Renault détient encore 35 % du capital.
Nissan, une facture à deux milliards d'euros
La moins-value sur les ventes d'actions, la dépréciation d'actifs et la contribution négative du constructeur japonais ont soustrait deux milliards d'euros au bénéfice net qui ressort dès lors à 800 millions d'euros. Mais cette contre-performance n'a pas empêché le groupe de consolider l'assainissement financier, en œuvre depuis le lancement du plan de redressement Renaulution. Il dégage d'ailleurs un flux de trésorerie de 2,9 milliards d'euros, là où Luca de Meo avait promis 2,5 milliards.
Symbioz, Duster, R5... ont soutenu la performance
Cette performance est notamment le fruit de la forte dynamique commerciale engrangée en 2024 avec de nombreux lancements de nouveaux modèles dont le Symbioz et le Rafale, deux modèles très rentables, ou côté Dacia, du nouveau Duster, un best-seller gros contributeur de profits. L'année a également été animée par la nouvelle R5, élue voiture de l'année, et qui a bénéficié d'une couverture médiatique et marketing très forte pour la marque au losange. Commercialisée en fin d'année, elle a rencontré un succès immédiat. Ainsi, le mix produit est le plus gros contributeur de la hausse du chiffre d'affaires de la branche automobile (2,7 points de la hausse de 6,3 %).
Accalmie sur les prix
L'effet prix, lui, a été beaucoup plus limité (+0,6 point). Renault y voit une réponse à l'accalmie sur la forte inflation de ces dernières années, et surtout face aux pressions concurrentielles.
"Ces bons résultats sont le fruit de notre offensive produit et de la réduction des coûts", s'est félicité le directeur financier de Renault, Thierry Piéton, lors d'un point presse. "Renault Group n'a jamais été aussi fort et bénéficie de fondamentaux solides."
"Cette performance est le fruit de la transformation en profondeur du groupe portée par un travail collectif remarquable", a souligné le directeur général du groupe Luca de Meo dans un communiqué. "Nous avons fait de Renault Group une entreprise beaucoup plus flexible, efficace et performante".
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