Rallye d'Allemagne : Oeil pour œil !
...26e victoire, symbole de l'égalisation parfaite avec le grand Carlos Sainz, est tombée au Rallye d'Allemagne. Avec elle, également, un autre record : celui de la 5e victoire consécutive sur une même épreuve, la 6e pour la voiture, invaincue depuis sa première apparition en 2001 (épreuve hors championnat) avec Philippe Bugalski. Pas de doute, la Xsara WRC a de beaux restes.
Cela dit, pour battre le record désormais codétenu par lui-même et par l'Ibérique, Sébastien Loeb devra encore attendre un peu. Dès ce week-end au Japon ? Peut-être. A l'instar de la Finlande et de la Grande-Bretagne, la manche nippone manque au palmarès du double champion du monde. Une chose est certaine. L'alsacien volant savait très bien qu'au Rallye de Finlande, la partie serait bien plus serrée avec son grand rival Marcus Grönholm, invaincu sur ses terres. Elle le fut. Comme le montre le bilan de la 1re étape. Sur les neuf spéciales du jour, six reviennent au finlandais contre quatre au français, ce dernier marquant le pas pour seulement 12 secondes. En d'autres termes, l'accession au trône demeurait possible. D'autant plus possible que le français signe pour la première fois le scratch (devançant le finlandais d'une misère : 1,3 s) dans le secteur mythique d'Ouninpohja Länsi, en le parcourant à plus de 128 km/h de moyenne…
Si le titre "pilotes" est déjà "plié", celui des "constructeurs" va donner lieu à un match serré
Hélas, le match passionnant s'est interrompu dans le deuxième tronçon d'Ouninpohja. "A l'intérieur d'un virage à gauche noté "corde", j'ai heurté violemment une pierre qui a envoyé la voiture en l'air, raconte Sébastien Loeb. La roue avait trop souffert pour que l'insert de mousse anti-crevaison puisse jouer son rôle, nous avons terminé la spéciale avec le pneu à plat… Plusieurs autres pilotes ont heurté cette pierre, dont Marcus Grönholm. Il passe là depuis 1989 et il ne l'avait pas noté ce qui me fait penser que, année après année, nous déplaçons le point de corde". Bilan, 30 s envolées pour l'alsacien, qui se retrouve désormais à près de 45 s de la tête. La messe est dite. Marcus Grönholm peut voler vers son 6e succès sur ses terres, égalant le record de son prestigieux compatriote Markku Alen. Ce nouveau succès, le 4e avec Ford, lui permet de conforter sa deuxième place au championnat pilotes avec une avance de 20 points sur l'espagnol Dani Sordo (brillant 2e en Allemagne), et un retard de 31 points sur le leader Sébastien Loeb. Retard évidemment insurmontable à la régulière sur les 6 manches restantes au calendrier. Cela, le géant finlandais en a parfaitement conscience. "Quand j'ai débuté en rallye dans les années 1990, je n'imaginais pas que je gagnerais le Rallye de Finlande à six reprises, déclarait Marcus Grönholm sur le podium de Jyväskylä. J'ai vécu une belle bataille avec Sébastien Loeb en début de course avant qu'il ne perde du temps hier, en heurtant une pierre. Ensuite, mon avance m'a permis de gérer jusqu'à l'arrivée. Désormais, mon objectif est de gagner tous les rallyes qui restent à disputer, j'ai la voiture pour y parvenir. Et puis, il y a le titre "constructeurs", encore jouable pour Ford". Effectivement, avec la belle 3e place de son équipier Mikko Hirvonen en Finlande, l'équipe de Malcolm Wilson est revenue à 15 longueurs de l'équipe Kronos-Citroën. A ce niveau, il est clair que les performances d'Hirvonen et de Sordo au cours des six prochains rallyes vont contribuer à faire pencher la balance d'un côté ou de l'autre. Ford dispose a priori d'un avantage, dans la mesure où le finlandais a déjà disputé à deux reprises chacune des six manches restantes, au contraire de l'espagnol (pour le moment nominé au Japon, en Turquie et à Chypre), qui n'y a encore jamais couru…
Marc David
ZOOMJWRC : Suzuki reprend les commandes Pour la 7e manche de la saison, le combat en Junior WRC fut tout aussi âpre qu'en WRC. Dominant largement son sujet au volant de sa Citroën C2, l'irlandais Kris Meeke jouait de malchance dans l'étape 2, lors du 2e passage de la spéciale d'Ouninpohja Länsi (décidément…). Il raconte : "A la réception d'une bosse négociée à trop vive allure, j'ai endommagé l'avant de la voiture, sans me rendre compte que le radiateur et le circuit de refroidissement d'huile avaient été touchés". Pression d'huile à zéro, c'était l'abandon. La voie royale s'ouvrait donc pour les pilotes officiels Suzuki d'autant que l'estonien Urmo Aava (également sur Suzuki Swift) se trouva injustement exclu du rallye par les commissaires pour un problème de sous-vêtements ignifugés en liaison (il les avait remontés sur les jambes). Ainsi, Guy Wilks enlevait sa 2e victoire de la saison devant son équipier P-G Andersson, lequel prend la tête du championnat avec un seul petit point d'avance sur Patrick Sandell (Renault Clio). |
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