Quel avenir pour DS Automobiles ?

DS Automobiles traverse une période compliquée. Et pour cause, les ventes de la marque premium du groupe Stellantis ne cessent de s’écrouler. Rien que depuis le début de l’année 2025, DS a vu ses immatriculations diminuer de 21,6 % en France, à quelques 11 127 unités (chiffres à fin septembre 2025). Sa part de marché dans l’Hexagone atteint à peine 0,9 %, alors que le marché français représente presque la moitié de ses ventes.
Ce n’est guère mieux à l’échelle mondiale. En 2024, alors qu’elle fêtait son dixième anniversaire, DS a en effet reculé de 27 % dans le monde, pour ne représenter que 40 971 voitures (source Inovev). Un volume qui lui permettait d’atteindre péniblement 1 % des ventes globales de Stellantis.
Même si Carlos Tavares, ex directeur général du constructeur assurait que la marque était rentable, il n'en est pas de même pour son réseau de distribution. Selon le retour des concessionnaires, la rentabilité du réseau de DS Automobiles était de -2,3 % en 2024. Soit le plus mauvais résultat de toutes les marques représentées sur le marché européen.
"Les temps sont durs. Nous sommes dans une phase où le marché automobile du véhicule neuf est en déclin et la valeur du marché de l'occasion a pris un coup. Nos concessionnaires ont enregistré une perte de volumes et de rentabilité due à la conjoncture actuelle. Heureusement, nous sommes à l’écoute de notre réseau et nous avons mis en place un dispositif pour limiter les difficultés financières de nos concessionnaires", déclarait au Journal de l'Automobile récemment, Alain Descat, patron de DS pour la France.
Une offensive produits qui se sera fait attendre
Restée longtemps sans la moindre nouveauté, DS a annoncé en fin d’année 2024, lors de la présentation de N°8, une offensive produits caractérisée par le lancement de trois nouveaux véhicules en l’espace de 18 mois. Il y a donc tout d’abord eu N°8, une grande berline 100 % électrique du segment D, considérée comme le vaisseau amiral de la gamme de DS Automobiles.
L’offensive produits s’est ensuite accélérée avec la présentation du restylage de sa berline compacte, qui prend désormais le nom de N°4. La prochaine nouveauté devrait donc être en toute logique la deuxième génération du DS7, qui s’appellera naturellement N° 7. Si l’on se fie à la promesse de DS, la présentation du nouveau C-SUV de la marque premium devrait intervenir au cours de l’année 2026.
Quid des futures N°3 et N°4 ?
Dans un article publié le 26 octobre 2025, nos confrères de L’argus annonçaient l’arrêt du programme des prochaines générations de DS N°3 et DS N°4. Dans ce cas, le futur N°7 devrait donc être la dernière nouveauté de la marque pendant un long moment. Selon L’argus, le constructeur premium aurait fait le choix de se concentrer sur des modèles haut de gamme, à l’image de N°7 et N°8.
Logiquement, la N°3 devrait voir le jour en 2028, pour remplacer l’actuel DS3. Devenu un crossover urbain, le DS3 Crossback avait redonné un nouvel élan à la marque bien que celui-ci ait fini par s’essouffler rapidement. Les résultats étaient en effet bien loin de ceux de la première DS3, qui s’était écoulée à plus de 800 000 unités entre 2010 et 2019. Certes, cette citadine était en réalité une Citroën C3 remodelée, mais ses lignes plus acérées et son toit personnalisable lui avaient donné une tonalité plus branchée que sa cousine.
Pour ce qui est de la remplaçante de la N°4, tout fraichement restylée, celle-ci devrait initialement voir le jour en 2029. Pensée pour être uniquement proposée en 100 % électrique, elle aurait finalement dû être multi-énergie, avant de voir son projet être annulé, à l’instar de la prochaine génération de DS N°3.

DS N°8 est le nouveau porte-étendard de la marque. ©DS Automobiles
Contactée par notre rédaction, la marque DS Automobiles a cependant tenu à démentir les informations publiées par nos confrères. Voici ce qu’elle nous a adressé : "DS Automobiles réfute les allégations livrées par L’argus. Aucune décision n’a été prise récemment pour annuler le développement de futurs modèles DS. A l’heure où DS Automobiles lance une offensive produits avec trois nouveaux modèles commercialisés en 18 mois, elle exécute sa feuille de route sur le long terme. Cette stratégie s’appuie sur un plan produits diversifié permettant de couvrir les attentes exigeantes du marché premium." Avant de préciser : "Stellantis présentera son plan stratégique au cours du premier semestre 2026."
DS absente des plans de Stellantis ?
L'idée était pourtant bonne. Celle d’une marque premium qui met en avant le raffinement et le savoir-faire français. Appliquer "le luxe à la française" à l’automobile, c’est ce qui a convaincu Carlos Tavares de créer DS, lorsqu’il a pris les rênes de PSA en 2014. Mais dix ans plus tard, les performances commerciales ne sont plus au rendez-vous. La stratégie d’internationalisation a également échoué, comme en témoigne l’arrêt de la commercialisation de DS9 fin 2024.
Et l’arrivée en juin dernier du nouveau patron de Stellantis, Antonio Filosa, ne laisse rien présager de bon pour l’avenir de DS Automobiles. Le successeur de Carlos Tavares a en effet annoncé au début du mois d’octobre 2025 un investissement colossal de 13 milliards de dollars sur quatre ans aux États-Unis, l’un des principaux marchés de Stellantis. Un choix qui intervient alors que le groupe a accusé une perte nette de 2,3 milliards d’euros au premier semestre 2025.
Le ton est donné. Le groupe Stellantis souhaite donc concentrer ses investissements sur les marques les plus performantes et les marchés les plus porteurs, laissant de fait peu de place aux marques "passion" comme DS, Alfa Romeo ou encore Lancia. En ce qui concerne DS, d’autres rumeurs évoquaient un possible retour de la marque sous le giron de Citroën, comme à ses débuts. Reste à savoir si cette éventualité pourrait faire partie des plans d’Antonio Filosa…
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