PSA revoit sa stratégie sur les hybrides Diesel

...durant le prochain Salon de Genève notamment chez Mercedes ou BMW, PSA semble avoir renoncé ou du moins a largement revu sa copie en la matière. Si l'hybridation légère, avec le Stop&Start, n'est aucunement remise en cause, le groupe français abandonne l'idée d'un full-hybride de masse pour réserver cette technologie à ses modèles premium, largement moins diffusés. Exit les 308 ou C4 HDi hybrides annoncées pour 2010 ! Enfin pas tout à fait. La taille du véhicule n'est pas en question, il s'agit ici du positionnement. Une 308 ou sa remplaçante, dans une version "premium compétitif", comme l'a illustré le concept 308 RCz, pourrait jouir de cette technologie hybride-Diesel dès 2011 affirme-t-on chez le constructeur. 
Pourquoi PSA a-t-il revu ses plans ? L'enquête actuellement diligentée par la Commission Européenne semble être le point de départ de ce revirement. En effet, la Commission s'inquiète d'une aide de l'Etat Français (101 millions d'euros) octroyée à PSA, mais aussi à ses fournisseurs, qui pourrait fausser le jeu de la concurrence (voir JA N°1026/1027). Bien que la longue procédure soit toujours en cours, PSA a pris acte et anticipe l'éventuel "trou" dans le budget que constituerait le retrait de cette aide. Toutefois, bien que légitime, d'autant que la décision pourrait intervenir alors que le programme serait très avancé, il est malgré tout difficile de croire que ce seul fait pousse PSA vers ce choix. Pour un groupe qui consacre 3,8 % de son chiffre d'affaires à la R&D, soit environ 2,3 milliards d'euros, cette incertitude sur "seulement" 100 millions à financer ressemble plus à un prétexte. Il faut sans doute regarder davantage vers la rentabilité intrinsèque d'un tel projet qui doit réduire drastiquement le coût de l'hybridation pour atteindre de forts volumes de ventes. Peut être que pour l'heure, où à horizon 2010, cette technologie serait encore trop chère pour séduire de très nombreux clients et donc faire de ce projet un gouffre. D'autant qu'il faut ajouter la dépollution des mécaniques Diesel qui va devenir encore plus coûteuse avec les futures normes européennes. Une problématique de coûts à laquelle les constructeurs premium tels Mercedes et BMW sont moins sensibles car d'une part, leurs clients sont prêts à payer une partie du surcoût pour une nouvelle technologie puis d'autre part, leur présence sur des marchés à fort potentiel fait courir moins de risque à la rentabilité d'un tel programme.

Photo : Bêtes de salon depuis 2006, les hybrides diesel de PSA, ici une 307 CC HDi hybride, devraient rester à l'état de concepts.