S'abonner
Constructeurs

PSA, Philippe Varin affiche sa confiance en l'avenir

Publié le 13 février 2013

Par Christophe Jaussaud
6 min de lecture
Bien que les chiffres ne soient pas bons, le président de PSA estime que cette année 2012, difficile, a néanmoins permis de mettre en place les conditions du redressement de PSA.

"L'année 2012 a été très éprouvante pour le groupe comme pour l'industrie automobile", a ainsi débuté Philippe Varin, le président de PSA, lors de la présentation des résultats financiers du groupe. "Nous avons toutefois posé les fondations nécessaires pour le rebond industriel et commercial du groupe." Le président soulignant notamment que les objectifs de l'année 2012 avaient été atteints, voire dépassés dans certains cas. On va y revenir.

2012, année éprouvante. Oui, elle le fut pour PSA avec des ventes mondiales en repli de 8,8%, un chiffre d'affaires en baisse de 5,2%, à 55,4 milliards d'euros, mais surtout un déficit net global de 5,01 milliards d'euros contre un bénéfice de 588 millions en 2011. Cependant, comme annoncé la semaine dernière, dans cette somme sont intégrés les 4,7 milliards de dépréciations d'actifs. Le résultat opérationnel courant du groupe s'établit ainsi à -576 millions. La branche automobile seule, qui a réalisé un CA de 38,299 milliards d'euros (-10,3%), affiche une perte de 1,504 milliard d'euros, soit une marge opérationnelle courante de -3,9%.

Comment la branche automobile est-elle donc passée d'un résultat opérationnel de -92 millions en 2011 à -1,504 milliard en 2012 ? L'enrichissement produit et les prix sont le premier facteur négatif avec 1,155 milliard, suivi par la baisse de la demande qui impacte pour 729 millions, ou encore la part de marché avec 559 millions. Cependant, certains éléments sont venus atténuer cela, comme notamment le mix produit en hausse de 321 millions, mais aussi et surtout les réductions de coûts qui ont contribué positivement à hauteur de 1,181 milliard. Ainsi, la production et les achats ont économisé 655 millions, les frais fixes et le marketing 404 millions et, enfin, la R&D 122 millions. Et on en arrive là aux objectifs qui avaient été fixés en début d'année 2012.

Et Philippe Varin a repris un par un ces points. Les réductions de coûts devaient représenter un milliard, ce fut finalement 1,181 milliard. Le programme de cession d'actifs a également fait mieux que prévu avec 1,979 milliard contre 1,5 souhaité (Citer : 448 millions, Gefco : 897 millions, immobilier : 634 millions). Le niveau des stocks fait aussi partie des objectifs atteints de  l'année 2012 puisqu'il était de 416000 unités à fin décembre contre 493000 un an plus. Enfin, dernier point, la hiérarchisation des investissements que le président juge également réussie. 

Voilà pour l'année écoulée, mais qu'en est-il du futur ? Quels vont être les éléments du rebond ? Le président l'a expliqué en trois points : la montée en gamme, l'efficacité opérationnelle et la globalisation. Sur le premier point, la montée en gamme, Philippe Varin est revenu sur le territoire de chacune des marques. Si celui de DS, le plus haut, ne soulève que peu de débat, il n'en est pas de même du futur de la ligne C de Citroën. Quant à Peugeot, elle devra également faire évoluer vers le haut son positionnement et ses produits. Le président affirme que ce sera visible dès cette année avec le 2008, mais aussi la future 308.

Deuxième item fort développé par le président, l'efficacité opérationnelle, qui englobe aussi bien des aspects industriels que commerciaux. De la politique des plates-formes à la reconquête du business en Europe, où PSA vise d'ailleurs une part de marché de 13% en 2013 (12,7% en 2012). Conscient que ce marché mature en crise sera compliqué et annoncé encore en baisse cette année (de -3 à -5%), cette redéfinition du business en Europe passe pour des économies d'échelle plus importantes, notamment symbolisées par l'arrivée de nouvelles plates-formes modulaires.

En effet, dès cette année, avec le nouveau C4 Picasso et la 308, le groupe va lancer l'EMP2 (véhicules de segment C et D représentant 50% de la production du groupe), qui sera ensuite complétée par l'EMP1, co-développée avec GM, à l'horizon 2018. Le groupe veut ainsi multiplier par deux le volume par plate-forme (de 0,9 à 1,8 million). Cette logique d'optimisation s'applique aussi aux modèles qui sont maintenant développés mondialement, comme par exemple le 2008 qui sera produit en France, au Brésil et en Chine. Conséquence de cela, les modèles spécifiques à des zones géographiques vont être drastiquement réduits, à l'exception de la Chine, sans doute, où le groupe a d'ailleurs annoncé une offre produits en hausse de 50% d'ici 2018. 

Economies d'échelle toujours et investissements ciblés dans la R&D se traduisent aussi par la reconduction de certains éléments. Cette approche modulaire permettra également de développer plus rapidement des dérivés de carrosseries. Ainsi, le groupe compte réduire le délai de deux ans à six mois. A tout cela, s'ajoutent les bénéfices de l'Alliance avec GM.

L'Europe, clé des difficultés de PSA, demeure un territoire fragile, mais Philippe Varin estime que la restructuration, "décision difficile mais indispensable", va permettre à PSA d'y redresser la tête avec une structure de coûts optimisée. Les produits y joueront aussi un rôle important puisque sur les 17 lancements annoncés par le groupe cette année, 9 sont destinés à l'Europe (3 Citroën, 1 DS et 5 Peugeot).

Quant à la globalisation, indispensable, PSA vise toujours 50% de ses ventes hors d'Europe en 2015. Philippe Varin soulignait que PSA avait beaucoup investi ces trois dernières années et allait maintenant en récolter les fruits. Les principales terres de succès pour le Français étant la Chine, l'Amérique latine et la Russie. En Chine, le groupe vise plus de 500000 unités dès cette année, porté par d'importants lancements avec les 3008, 301, C-Elysée et C4L. Mais 2013 sera aussi l'année du démarrage de la production locale de la ligne DS par la nouvelle JV Capsa. De quoi profiter au mieux d'un marché chinois dynamique puisque le président estime que la croissance devrait être de 8% cette année. En Russie et en Amérique latine, la croissance s'annonce plus modérée avec une estimation de +2%.

PSA a donc confirmé ses objectifs 2013, comme notamment diviser par deux la consommation du cash opérationnel et celui de retrouver, fin 2014, un free cash flow opérationnel groupe équilibré, voire légèrement positif. Philippe Varin, qui s'est dit très fier de "piloter un groupe tel que PSA, qui représente près de 2/3 de la production automobile française", compte également sur la négociation nationale sur la compétitivité afin d'améliorer les choses et les productions futures dans l'Hexagone. Il estime, espère peut-être, que cette négociation aura un impact proche de celui du CICE (crédit d'impôt pour la compétitivité et l'emploi). A savoir, pour PSA, environ 100 millions d'euros. Cependant, cela ne suffira sans doute pas à gommer les écarts de prix de revient entre les usines de l'Ouest et de l'Est. En effet, aujourd'hui, une 208 produite à Poissy est 700 euros plus chère que la même produite à Trnava, en Slovaquie. 

 

Groupe PSA (en millions  d'euros)

2011

2012

CA

Dont Automobile

58 509

42 710

55 446

38 299

Résultat opérationnel courant

Dont Automobile

1 093

- 93

- 576

- 1 504

Marge opérationnelle courante

Dont automobile

1,9 %

- 0,2%

- 1%

- 3,9 %

Résultat net part du groupe

588

 

- 5 010

 

Vous devez activer le javacript et la gestion des cookies pour bénéficier de toutes les fonctionnalités.
Partager :

Sur le même sujet

Laisser un commentaire

cross-circle