PSA dans la tourmente
En attendant les premiers fruits de l’alliance avec GM, comme la prise en main par Gefco de la logistique de GM en Europe, PSA en connaît déjà certaines conséquences, comme la fin de la coentreprise avec BMW portant sur les technologies hybrides. En effet, le groupe allemand, qui avait annoncé réfléchir à une modification du capital afin d’en reprendre le contrôle, aurait décidé de mettre fin au travail avec le constructeur français. L’accord sur les petites mécaniques essence demeure, mais pour les nouvelles technologies, BMW a choisi de travailler avec Toyota. Déjà partenaires dans les batteries lithium-ion et la fourniture de mécaniques Diesel, les deux constructeurs viennent d’élargir leur coopération aux piles à combustible, aux transmissions pour les VE, à la recherche sur la construction allégée et sur le développement conjoint de l’architecture et les composants d’une voiture de sport “respectueuse de l’environnement”, selon Akio Toyoda, le président de Toyota. Par ailleurs, mais c’est également lié à ce nouveau partenariat et à l’alliance GM-PSA, le Munichois a également annoncé, logiquement, l’arrêt du travail avec GM dans le domaine des piles à combustible.
Encore des économies à venir
Les temps sont donc difficiles pour PSA, qui devrait annoncer, selon de nombreux analystes, de mauvais résultats financiers pour son premier semestre d’activité en 2012. De plus, PSA vient de convoquer, pour le 12 juillet, un comité central d’entreprise extraordinaire dont l’ordre du jour tient en une phrase : “Réunion en vue de la remise de documents portant sur la situation économique du groupe et les mesures contribuant à son redressement”. On peut imaginer que le cas de l’usine d’Aulnay, de plus en plus menacée, mais aussi l’outil industriel dans son ensemble, feront partie des discussions. Philippe Varin, président du directoire de PSA Peugeot Citroën, a également indiqué qu’aux plans d’économies en cours, il faudrait ajouter des mesures complémentaires. Pour mémoire, PSA souhaite économiser un milliard d’euros en 2012 et avait déjà annoncé, fin 2011, la suppression de 6 000 postes en Europe.
Il semble aujourd’hui quasi inévitable que l’outil industriel du Français soit réduit dans les mois à venir et il ne devrait pas être le seul à aller dans ce sens. Iveco vient ainsi d’annoncer la fermeture de 5 sites en Europe, concernant environ 1 000 salariés, notamment à Chambéry, en France. Certes, ce n’est pas la même dimension que l’usine d’Aulnay (3 000 salariés et 300 intérimaires), mais cela confirme que l’Europe de l’Ouest ne pourra faire l’économie d’une large réorganisation industrielle.
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