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Constructeurs

PSA confirme sa feuille de route

Publié le 24 octobre 2012

Par Christophe Jaussaud
6 min de lecture
PSA n'est pas sorti d'affaires, mais Philippe Varin, son président, a confirmé que le Plan Rebond 2015 était en bonne voie, permettant de poser des jalons pour l'avenir. Il a également fait le point sur les avancées de l'Alliance avec GM.

Résultats du 3e trimestre

Le groupe a vu son CA global reculer de 3,9 % durant le 3e trimestre, à 12,93 milliards d'euros. La branche automobile a quant à elle reculé de 8,5 %, à 8,52 milliards d'euros, confirmant une nouvelle fois, si besoin était, les difficultés du constructeur, notamment en Europe. Depuis janvier, le CA total a atteint 42,48 milliards, en repli de 4,7 %. La seule branche auto recule de 9,9 %, à 28,72 milliards.

Réduction des coûts et économies

Le constructeur a réussi à économiser 503 millions au 1er semestre et l'objectif annuel d'un milliard d'économie devrait être atteint, selon le directeur financier de PSA. Quant au programme de cession d'actifs durant l'année 2012, qui devait totaliser 1,5 milliard d'euros, le directeur a également confirmé que cet objectif serait atteint avec la vente de 75 % du capital de Gefco qui devrait être bouclé d'ici la fin de l'année pour 900 millions d'euros.

Perspectives de marché

PSA table aujourd'hui sur un marché européen en baisse de 9 % cette année, après avoir longtemps misé sur - 8 %. Une année 2012 qui demeure la base des plans lancés par PSA. Toutefois, si 2013 est plus mauvaise que prévu, Philippe Varin a indiqué qu'il faudrait alors réfléchir à de nouvelles mesures d'économies, mais que cela ne changeait rien au Plan Rebond 2015 qui, lui, est un plan structurel.

Plan Rebond 2015

Ce plan, dont font partie les 8 000 postes supprimés (3 000 à Aulnay et 1 400 à Rennes), n'est en rien remis en cause et vient s'ajouter aux mesures d'économies annuelles d'un milliard. Ce plan, dont l'un des objectifs est de retrouver un cash flow opérationnel positif fin 2014, concerne trois grands domaines qui devront offrir 1,5 milliard d'économies d'ici 2015. Ainsi, la restructuration comptera pour 600 millions, la réduction des investissements pour 550 millions (PSA investira tout de même 3,3 milliards en 2013) et la baisse des coûts de production contribuera pour 350 millions.

Ces baisses, notamment en R&D, seront en partie compensées par les synergies qui vont être dégagées avec GM, même si Philippe Varin a indiqué qu'elles seraient logiquement plus fortes durant les deux dernières années du plan à cinq ans (donc en 2015 et 2016). Pour mémoire, en 2016, PSA et GM tablent sur 2 milliards de dollars de synergies équitablement réparties entre eux.

La restructuration

Philippe Varin a souligné plusieurs fois que la restructuration du groupe suivait le processus établi et les résultats finaux quant à l'aspect social devraient être connus fin novembre. Le président a répété qu'il n'y aurait pas de licenciements secs. Sur les 4 400 postes supprimés à Aulnay et Rennes, 1 900 employés se verront offrir des reclassements. Les  2 500 restants seront accompagnés et Philippe Varin a indiqué que 1 000 postes seraient d'ores et déjà proposés dans le bassin d'emploi d'Aulnay.

Alliance avec GM

Signé le 29 février dernier, l'accord avec GM commence à prendre du relief. Philippe Varin a annoncé, en plus de confirmer la production de la future C5 à Rennes, 4 projets de développement commun avec GM, dont les premiers fruits sont attendus pour 2016. Le premier programme concerne le renouvellement de l'Opel Zafira et du Peugeot 3008, le deuxième ceux des monospaces urbains que sont le Meriva et le C3 Picasso, le troisième est centré sur le développement "d'une plate-forme modernisée pour le segment des petites voitures à faibles émissions de CO2" pour Opel, Peugeot et Citroën. Enfin, le 4e et dernier projet vise le développement d'un programme commun autour du segment D, c'est-à-dire celui des Insignia, 508 et autres C5.

Tout ceci ne remet pas en cause le partenariat avec Toyota, a souligné Philippe Varin, ni les autres coopérations dans lesquelles PSA est engagé. De plus, dans la constitution de cette Alliance, une autre étape devrait être franchie d'ici la fin de l'année avec la création d'une structure dédiée aux achats des deux groupes. Une sorte de RNPO. Le président a indiqué qu'il manquait encore l'accord des autorités de la concurrence.

Une Alliance finalement très européenne

A la vue des 4 projets de développement présentés, la question d'une Alliance finalement très européenne a été posée. Philippe Varin a répondu qu'il y avait eu des projets plus internationaux, mais que l'équation économique n'avait pas été résolue. Ceci étant, le président a insisté sur le fait que cela restait ouvert, que d'autres projets pourront venir nourrir l'Alliance à l'avenir. Sauf en Chine ! En effet, l'empire du milieu est exclu de cette Alliance, notamment à cause des partenaires chinois différents pour les deux groupes.

Les contreparties suite à la garantie de l'Etat

Elles ne semblent pas poser de problème. Enfin, selon le comité de surveillance des garanties, puisque l'Etat s'engage à garantir jusqu'à 7 milliards. Il a rappelé qu'en 2009, lors des prêts de l'Etat aux constructeurs, la puissance publique avait également demandé des garanties. Le constructeur a précisé que cette garantie n'était pas gratuite, "elle était au prix du marché". Bercy a d'ailleurs confirmé que l'Etat gagnerait plusieurs centaines de millions d'euros qui seront reversés à un fonds pour la filière automobile.

Quant à l'arrivée d'un nouveau membre au conseil de surveillance, un membre indépendant, toutefois lié à l'Etat, ainsi qu'un représentant du personnel, Philippe Varin a simplement évoqué que la gouvernance du groupe ne se trouverait toutefois pas chamboulé puisque cet organe compte déjà 14 personnes. PSA a également indiqué ne plus verser de dividendes durant la période de garantie et limiter les rémunérations variables des mandataires sociaux. Puis de conclure en rappelant que ces contreparties ne remettent aucunement en cause le plan de restructuration. En revanche, la Bourse n'a pas apprécié, puisque mercredi en fin de matinée, le titre PSA a plongé de 4 %, atteignant l'un de ses plus bas niveaux depuis de 1986.

Conclusion

"Dans un contexte particulièrement difficile, nous gardons le cap et mettons en place les conditions du redressement. Avec la sécurisation du refinancement de Banque PSA Finance pour les trois ans à venir, avec la concrétisation de l'Alliance avec GM, nous posons des jalons importants pour la suite", a conclu Philippe Varin.

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