Profit-warning chez PSA !

Après des résultats déjà en repli au 3e trimestre, Philippe Varin a indiqué, devant la comission des Affaires économiques de l'Assemblée Nationale, que son groupe devrait enregistrer une "perte significative au second semestre 2011 avec un cash flow négatif".

Mais ce rendez-vous devant les parlementaires était aussi l'occasion pour Philippe Varin de rappeler la stratégie qu'il entend développer pour PSA dans un monde automobile face à de multiples défis, comme l'Asie, où va se concentrer 60 % de la croissance mondiale, mais aussi la mobilité urbaine ou encore le véhicule décarboné. Pour y répondre, PSA a choisi trois axes : la globalisation du groupe, la montée en gamme de ses marques et enfin le développement de l'hybride.

Ainsi, PSA espère que plus de 50 % de ses ventes à l'horizon 2015 se feront hors d'Europe, et pour cela, le groupe poursuit ses investissements dans les zones de croissance que sont la Chine, l'Inde, la Russie ou bien encore l'Amérique latine. Cependant, l'avenir proche est très incertain et Carlos Da Silva, analyste chez IHS Automotive, révèle dans une récente note que "le groupe ne pourra pas compenser ses surcapacités et une baisse des ventes en Europe par ses activités, encore sous dimensionnées, en Chine ou au Brésil". En outre, si la croissance sera au rendez-vous en Chine comme en Russie, il ne faut pas négliger le fait que la concurrence s'intensifie sur ces marchés. Enfin, si PSA dégage des profits au Brésil, il demeure moins performant que certains de ses concurrents, ce qui ne laisse pas entrevoir que des bons augures.

Par ailleurs, le président du constructeur a aussi affirmé aux parlementaires que PSA restait "fidèle au territoire français". Mais cela pourrait ne pas suffire. En effet, si le "fabriqué en France", défendu par le Président de la République lors de son récent déplacement à Sallanches, en Savoie, chez le fabricant de skis Rossignol, devient un étendard durant la campagne qui s'annonce, PSA comme Renault vont sans doute devenir des exemples ou contre-exemples, des otages d'un débat improductif dont la classe politique a l'habitude à grand renfort de raccourcis et de phrases "choc".