S'abonner
Constructeurs

Peugeot enfin !

Publié le 19 juin 2009

Par Marc David
6 min de lecture
A l'issue d'une course riche en émotions, Peugeot brise l'hégémonie Audi dans la Sarthe en signant le doublé. Pour la 908 HDI FAP, la 3e tentative fut donc la bonne…Pole, record du tour et victoire ! A l'occasion...
A l'issue d'une course riche en émotions, Peugeot brise l'hégémonie Audi dans la Sarthe en signant le doublé. Pour la 908 HDI FAP, la 3e tentative fut donc la bonne…Pole, record du tour et victoire ! A l'occasion...
...de sa troisième participation aux 24 Heures du Mans, la 908 HDI FAP aura réussi le grand chelem. Ainsi, à 11 minutes du drapeau à damier de la séance qualificative du jeudi, Stéphane Sarrazin parvenait à arracher sa 3e pole position consécutive sur le circuit sarthois en 3'22''888 (contre 3'18''513 en 2008), égalant ainsi le hat-trick de Jacky Ickx en qualifs entre 1981 et 1983. "C'est super pour toute l'équipe, mais au-delà de cette pole, je pense que Franck, Sébastien et moi avons bien travaillé sur l'auto, déclarait le gardois. L'objectif est de prendre un bon départ samedi et de réaliser une belle course". Malheureusement, ce sera une course-poursuite qui se profilera pour l'équipage Bourdais-Montagny-Sarrazin. En tête depuis le départ, la 908 HDI FAP n°8 comptait même un tour d'avance sur ses poursuivantes avant de rentrer dans son box à 20h46 pour un problème de fixation de roue arrière gauche (ergots de centrage cassés sur le bol de disque de frein). La réparation prend une dizaine de minutes et la n°8 ressort de son stand en 6e position, à deux tours de la Peugeot n°9 de l'équipage Brabham-Gené-Wurz, nouveau leader devant deux Audi et une étonnante Lola-Aston Martin largement devant dans la catégorie "essence". Finalement, après une belle remontée, la voiture du trio français prend l'ascendant sur l'Audi n°1 de Capello-Kristensen-McNish à 3h18 du matin, après que cette dernière, alors deuxième, soit rentrée dans son box pour le remplacement de sa suspension arrière (avec à la clé la perte de 4 tours). Pour Peugeot, les jeux étaient faits, et pas moins de 16 ans après le succès de la 905, la 908 HDI FAP n°9 emmenée par l'espagnol Marc Gené, l'australien David Brabham et l'autrichien Alexander Wurz, s'imposait après une course sans encombres.

Comme souvent au Mans, la victoire est revenue à la voiture la plus fiable

Une logique souvent vérifiée au Mans... comme le souligne Bruno Famin, le directeur technique de Peugeot Sport. "Nous n'avons pas eu de problèmes techniques, juste quelques faits de course qui sont venus perturber la marche en avant de certaines autos. La 908 HDI FAP a démontré sa fiabilité, et gagner face à Audi, invincible ici depuis près d'une décennie, est un excellent résultat. C'est le résultat non pas d'une, mais de quatre années d'effort". Effectivement, pour l'écurie française, la seule grosse émotion aura été l'incident impensable dont a été victime la n°7 de l'équipage Klien-Lamy-Minassian, après 38 minutes de course. Alors que le portugais sortait de son stand, il se fait percuter à l'arrière gauche par Jean-Christophe Boullion qui rentrait à son stand au volant de la 908 HDI FAP n°17 de Pescarolo Sport ! A la décharge de ce dernier, une vision perturbée par un véritable mur de caméraman, entre autres. Alors que la voiture "française" ne perd que 4'46'' à son stand (elle finira complètement détruite au petit matin, suite à une violente sortie de Benoît Tréluyer dans la descente du Tertre Rouge), Lamy est contraint d'effectuer un tour complet avec le pneu arrière gauche crevé. Après 10 minutes d'enfer, il rejoint son stand pour une immobilisation de 25 minutes, durant lesquelles sont changés capot moteur, radiateur d'huile, filtre à particules, demi-train arrière, fond plat, ponton, etc. Quand elle repart, la n°7 est 51e et ne peut plus rien espérer. Auteur du meilleur tour absolu en 3'24''352 (240,097 km/h de moy.) réalisé au petit matin, Nicolas Minassian a grandement participé à la remontée de cette voiture jusqu'à la 6e position. "Avant la course, j'avais dit que l'équipage de la n°8, c'était les "sprinters", celui de la n°7 les "routiers-sprinters" et celui de la n°9 les "guerriers", explique tout à la joie Olivier Quesnel, le patron de Peugeot Sport. Aujourd'hui, les "guerriers" ont gagné. Le public et Automobiles Peugeot attendaient ce résultat".

Outre un manque de rythme certain, les Audi R15 TDI ont connu un rare manque de fiabilité

Tandis que Peugeot triomphe pour la 1re fois avec sa 908 HDI FAP, Audi découvre l'échec. Pour la 1re fois depuis dix ans, la machine à gagner s'est grippée. Pourtant considérée comme "l'épouvantail" depuis sa victoire à Sebring en février dernier, la R15 doit se contenter de ce maigre bilan : une 3e place, une 17e place et un abandon. En début de course, le plus inquiétant pour les allemands était le manque de rythme évident de son proto "ouvert", puisque celui-ci rendait trois secondes au tour aux Peugeot. La faute à un sous-virage incompréhensible (sans doute dû à la forte chaleur ambiante), qui sera plus tard corrigé par le biais d'un nouveau capot. Il faut dire que ces 24 heures avaient mal commencé pour le clan allemand puisque, après à peine 10 minutes de course, Alexandre Prémat au volant de la n°3 fréquentait le bac à graviers à Indianapolis. Par la suite, un problème de rampe d'injection immobilisa plus d'une heure la n°3 dans son box. Bref, à 22 heures, seule la n°1 de l'équipage Capello-Kristensen-McNish avait été épargné par les ennuis car à 21h54, la n°2 du trio allemand Luhr-Werner-Rockenfeller venait d'officialiser son abandon suite à une violente sortie de route de Lucas Luhr dans les très rapides virages Porsche. Mais, pour la n°1, les ennuis allaient arriver au cours de la nuit, en raison d'un problème similaire à celui qu'avait connu... Peugeot, en 2008. "Côté moteur, nous avons eu des alertes de montée en température du fait de l'encrassement des radiateurs, racontait Tom Kristensen, le recordman des victoires au Mans. Il nous fallait rentrer régulièrement la voiture dans le stand pour nettoyer et inspecter". Avec en sus le problème de suspension pré-cité, le proto allemand perdra six tours. La loi du Mans.

FOCUS

Le classement *

• 1er : Wurz-Brabham-Gené (AUT-AUS-ESP), Peugeot 908 HDI FAP n°9, 382 tours (5206 km)
• 2e : Sarrazin-Montagny-Bourdais, Peugeot 908 HDI FAP n°8, à 1 tour
• 3e : McNish-Kristensen-Capello (GBR-DAN-ITA), Audi R 15 TDI n°1, à 6 tr
• 4e : Mücke-Enge-Charouz (ALL-RTC), Lola-Aston Martin n°007, à 9 tr
• 5e : Panis-Lapierre-Ayari, Oreca 01 AIM n°11, à 12 tr
• 10e : Collard-Elgaard-Poulsen (F-DAN), Porsche RS Spyder n°31, à 25 tr (1er LMP2).
• 15e : O'Connell-Magnussen-Garcia (USA-DAN-ESP), Corvette C6 R n°63, à 40 tr (1er GT1)
• 18e : Melo-Kaffer-Salo (BRE-ALL-FIN), Ferrari F 430 GT n°82, à 53 tr (1er GT 2).

* Cinq premiers LMP1 + vainqueurs autres catégories

Vous devez activer le javacript et la gestion des cookies pour bénéficier de toutes les fonctionnalités.
Partager :

Sur le même sujet

Laisser un commentaire

cross-circle