Peugeot 2008 : vitesse supérieure
2019 aura été une année charnière pour Peugeot qui renouvelle ses stars du segment B : d’abord la citadine 208 à la fin de l’été, et, aujourd’hui, le 2008. Ce qui n’est pas du tout anodin, sachant que, sur le Vieux Continent, ce segment ne représente pas moins de 40 % de ses ventes. Pour cette deuxième génération, le fil rouge des équipes Peugeot était clair : faire de ce modèle -se rapprochant davantage d’un break surélevé dans sa première mouture- un vrai SUV. Celui qui, à coup sûr, plaira aux clients du monde entier qui n’ont jamais été aussi friands de ce type de carrosserie.
Le moins que l’on puisse dire, c’est que le pari a été remporté haut de main pour cette deuxième génération qui a effectivement bien adopté les codes de tout SUV qui se respecte. Au programme : un capot haut, plat, horizontal, une imposante calandre verticale, des passages de roues prononcés, des traits beaucoup plus anguleux par rapport à la génération précédente. Et ceci, tout en reprenant les caractéristiques des SUV de la marque. Les feux de jours verticaux à LED (ou éco LED pour les deux versions entrée de gamme) intégrés dans un bandeau noir, lui confèrent effectivement un petit air de famille du 3008.
Habitabilité soignée
Autre élément clé de l’évolution esthétique du modèle, des dimensions revues. Le nouveau 2008 perd 2 cm en hauteur pour limiter l’impact sur l’aérodynamisme. Il gagne en revanche 15 cm en longueur pour atteindre 4,30 m, soit davantage que la plupart de ses concurrents et 7 cm de plus que le Captur. L’empattement en a profité, atteignant 2,60 cm, ce qui avantage l’habitabilité notamment pour les passagers à l’arrière. Le volume du coffre bénéficie aussi de ces évolutions, passant de 350 à 405 l, volume qui peut même atteindre 434 l en tenant compte de l’espace de 29 l sous le plancher. Sans oublier les 30 l de rangements que comporte l’habitacle.
A l’intérieur justement, pas vraiment de surprises puisque le 2008 reprend la planche de bord de la 208, travaillée, sans l’être trop. Son plastique moussé en haut de la console, ses touches de chromes, ses ergonomiques touches pianos placées au-dessous d’un écran tactile de 7’’ à 10’’ selon les finitions procurent cette impression de qualité. L’i-cockpit 3D 10’’, disponible à partir du deuxième niveau de finition (Active, Allure, GT Line et GT) complète la panoplie d’un intérieur soigné. On peut toutefois reprocher des hauts de contreporte en plastiques durs, un souci réglé à partir de la finition GT Line. Mais dans l’ensemble, la présentation générale se veut qualitative. Sur le plan esthétique, Peugeot signe une vraie évolution, très réussie.
Un contenu technologique
La présence d’un grand nombre équipements de sécurité pour la plupart issus de la 508 confirment la stratégie de montée en gamme. Avec, à la clé, la conduite semi-autonome de série sur la plus haute finition GT (version boîte automatique) et en option à partir de la seconde finition. Une technologie permise par le régulateur de vitesse adaptatif et l’aide au maintien de la position dans la voie. L’entrée de gamme Active n’est toutefois pas dépouillée d’équipements de sécurité, loin de là : régulateur / limiteur de vitesse, aide au stationnement arrière, freinage d'urgence automatique avec alerte risque de collision, alerte active de franchissement involontaire de ligne, ou encore la reconnaissance étendue des panneaux et l'alerte attention conducteur par caméra composent l’arsenal disponible sur l’entrée de gamme.
Ce dernier devrait tout de même représenter 20 % des ventes du SUV compact. La caméra de recul est ajoutée au niveau supérieur Allure, tandis que le pack Safety Plus, comprenant le freinage d'urgence automatique de jour et de nuit est disponible de série sur GT Line.
Une palette convaincante de moteurs
Au chapitre des moteurs, le 2008 propose au catalogue deux motorisation diesel, le BlueHDI de 100 ch et 130 associés à la boîte manuelle six rapports, ainsi que 3 cylindres essence décliné en 100, 130 et 155 ch, avec, pour les 130 et 155 ch, la boîte automatique 8 rapports. Sans oublier la version 100 % électrique, disponible au printemps 2020 avec sa batterie de 50 kwh, ses 136 ch maximum et son autonomie de 320 km en WLTP.
Et puisque l’essence devrait représenter pas moins de 80 % ventes, nous nous sommes mis au volant de la version dotée du 3 cylindres Puretech 130 ch, associé à la boîte manuelle six rapports et en GT Line. La déclinaison 100 ch, qui devrait pourtant représenter la majorité des ventes en France, n’étant pas disponible à l’essai. Bien campé sur ses jantes de 18’’ qui n’altèrent un rien un amortissement bien dosé, le 2008 équipé de cette combinaison boîte / moteur offre une conduite vive, des reprises convaincantes et une tenue de route impeccable.
Sa direction douce et précise permet au conducteur d’avaler les kilomètres dans une totale sérénité et un confort feutré. Seul le 3 cylindres un peu sonore vient légèrement troubler cet atmosphère, surtout avec le mode Sport enclenché provoquant un bruit factice trop présent. A souligner que ce moteur de 130 ch n’a absolument rien à envier en termes de dynamisme à la déclinaison du 3 cylindres PureTech de 155 ch, mal aidé par une boîte automatique programmée pour limiter la consommation. Sur ce plan, le 130 ch affiche 6,5 l/ 100 km (homologuée à 5,7 l/100 selon WLTP soit 129 g de CO2), sur un parcours mêlant départementales et routes sinueuses.
Le best-seller Peugeot en 2020 ?
Esthétisme, équipements, agrément de conduite, la deuxième génération du SUV compact semble s’être parée de tous les atouts nécessaires pour rester sur le podium des modèles de la marque au Lion en France. Voire devenir le best-seller ? « 208 devrait monter sur la première marche du podium l’an prochain, suivie du 2008 puis du 3008, détaille Guillaume Clerc, chef de projet marque des nouvelles 208 et 2008. Nous avons l’ambition de doubler le Captur même si ce pari peut être compliqué car nous n’avons pas la même approche dans notre stratégie commerciale, notamment au niveau des ventes tactiques. »
Mais autant de qualités ont un prix, et Peugeot nous en fait la démonstration avec son 2008 dont l’inflation atteint environ 2 000 euros par rapport à la génération précédente. Le SUV compact se monnaie, en essence, à partir de 21 500 jusqu’à 32 900 euros pour la version GT. Notre version d’essai se négocie quant à elle à 27 600 euros. En diesel, comptez entre 23 100 et 31 200 euros et 31 100 euros en électrique, bonus écologique de 6 000 euros retiré.