Paris-Dakar : Retour aux sources
...qu'une course de vitesse dans le désert". A l'occasion de la présentation de l'édition 2006 de la grande classique africaine, Patrice Clerc, le patron d'Amaury Sport Organisation (ASO) annonce la couleur. Malgré l'engouement certain pour ce qui demeure la plus grande course du monde, avec cette année encore 240 motos, 188 autos, 80 camions et 240 véhicules d'assistance au départ de Lisbonne (record battu), le Dakar doit rester une épreuve "authentique". "Dans le terme "rallye-raid", figure aussi "raid", reprend Etienne Lavigne, directeur de l'épreuve. Les concurrents, en particulier amateurs, ont longtemps appelé de leurs vœux une réforme tendant à renforcer la part de la navigation". Explication. A l'instar d'une bonne vieille boussole, l'usage du GPS est désormais réduit à sa fonction basique d'indication de cap. Autrement dit, le couloir "XTE" de 6,6 km de largeur (en fait, 3,3 km de part et d'autre d'une ligne virtuelle), qui indiquait la voie idéale à suivre pour arriver au point GPS suivant, est supprimé. De plus, parallèlement à la diminution des points GPS, des "way points masqués" (WPM) font leur apparition. Il s'agit de points de passages obligatoires, qui n'apparaissent à l'écran du GPS qu'à trois kilomètres de rayon. Seul le respect des indications contenues dans le road-book permet d'y accéder. Pour Luc Alphand (Mitsubishi), ces nouvelles mesures vont dans le bon sens. "Cela remet de la pression sur nos copilotes qui avaient le GPS comme outil de confirmation", pense-t-il. Justement, Thierry Delli-Zotti, l'un des copilotes les plus en vue sur le Dakar (après avoir navigué Bruno Saby et Kenjiro Shinozuka notamment, il se retrouve cette année aux côtés d'Isabelle Patissier dans une 306 "privée"), est sans doute le mieux placé pour évoquer cette nouvelle donne. "Le fait de rouler au cap ne me dérange pas, confesse-t-il. Mais il nous faudra avoir la certitude que le cap indiqué par le road-book (qui demeure de toutes façons la base de la navigation) soit juste au moment où nous abordons la zone. En d'autres termes, d'une part les informations figurant sur le road-book devront être correctes, d'autre part, elles devront être bien interprétées par les copilotes qui voient leur marge de manœuvre plus réduite". A ce jeu, même les meilleurs risquent de perdre…
L'édition 2006 du Dakar comprendra 9 043 km dont 4 813 km de spéciales, via la traversée de sept pays
Bref, la navigation étant plus active, ASO pense que ces mesures contribueront également à diminuer la vitesse moyenne en course. Au-delà de cet aspect, l'édition 2006 du Dakar comprendra 9 043 kilomètres dont 4 813 km de spéciales. Outre le Portugal, qui verra deux spéciales de "mise en jambes" après le départ de Lisbonne le 31 décembre, six autres pays seront traversés : Espagne, Maroc, Mauritanie, Mali, Guinée et Sénégal (arrivée le 15 janvier à Dakar). A noter, la journée de repos à Nouakchott en Mauritanie, et l'interdiction de toute assistance à Labé en Guinée, pays qui n'avait plus été visité depuis 1996. Les principaux concurrents ? En engageant cinq VW Touareg officiels (voir ci-contre), Volkswagen s'est donné les moyens de disputer la victoire à l'un des quatre Mitsubishi Pajero Evolution qui repartent une fois de plus dans la position de favoris. Mais gare aux trois buggys Schlesser-Ford, qui ne manqueront pas d'être à l'affût du moindre faux pas. Ou du moindre "moment d'égarement", au sens propre du terme !
Enfin, cette 28e édition du Dakar sera aussi celle de la mémoire, puisqu'elle marquera le 20e anniversaire de la disparition de Thierry Sabine, le créateur de la course, du chanteur Daniel Balavoine, de la journaliste Nathalie Odent, du pilote d'hélicoptère François-Xavier Bagnoud et de l'opérateur radio Jean-Paul Le Fur.
Marc David
Sur le même sujet
Laisser un commentaire
Vous devez vous connecter pour publier un commentaire.