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Constructeurs

Opel GT : Les bons côtés de l’Amérique

Publié le 23 mars 2007

Par Christophe Jaussaud
6 min de lecture
La GT de 1968 a marqué son temps. Celle de 2007 devrait faire de même. Un look, un moteur de 264 chevaux, un bon comportement et un prix défiant toute concurrence. De plus, cette Opel GT est une preuve supplémentaire de la volonté de GM de mettre en place de vraies synergies planétaires. "C'est...

...la nouvelle Opel GT ? Où puis-je l'acheter ?",  nous lance, à un feu rouge, un Californien connaissant le Blitz mais surtout l'ancienne Opel GT. "Vous ne pouvez pas", avons-nous répondu, "elle n'est pas importée aux Etats-Unis. Mais vous pouvez trouver ses cousines, la Pontiac Solstice et la Saturn Sky." "Je les connais", nous répond-t-il, visiblement déçu de ne pouvoir s'offrir un peu d'exotisme. Et le feu passa au vert. L'Opel GT est bel et bien de retour et il n'est pas étonnant de trouver un tel écho de ce côté-ci de l'Atlantique. En effet, sur les 103 464 Opel GT fabriquées en Allemagne de 1968 à 1973, 70 % ont été exportées vers les Etats-Unis. D'ailleurs, le club Opel GT américain nous a même permis de faire quelques kilomètres avec ses "petites Corvette" dans les rues de Palm Springs avant de prendre le volant de la GT cuvée 2007. Bien que 40 ans les séparent, ces deux GT partagent finalement beaucoup. Si, pour l'anecdote, Bob Lutz est l'homme qui a donné le feu vert pour les deux générations, leur culture et leur réussite américaine sont deux autres points communs. Si comme nous l'avons évoqué, la première GT y a connu un franc succès, avec 70 222 immatriculations, la deuxième semble lui emboîter le pas. A la différence que, cette fois-ci, le succès est à mettre à l'actif des marques cousines Pontiac et Saturn. Lancée en 2004, la Pontiac Solstice a détrôné, avec 19 700 unités vendues en 2005, la Miata, le best-seller des roadsters depuis 1989. Quant à la Saturn Sky, lancée en 2006, plus proche de l'Opel esthétiquement, les premiers résultats sont bons avec près de 10 000 immatriculations. Et comme pour resserrer encore les liens familiaux, tous trois sortent de l'usine de Wilmington dans le Delaware. L'heure des synergies a enfin sonné chez GM. D'autant qu'en septembre prochain, en plus de l'Aura et du SUV Vue, qui partagent




OPEL GT EN BREF

  • Date de lancement :
    Fin avril
  • Segment de marché :
    Roadsters
  • Les principales concurrentes :
    - TT Roadster 2.0 TFSi 200 ch : 36 510 € ;
    - Crossfire cab V6 3.2 Limited 218 ch : 39 500 € ;
    - Z4 3.0si 265 ch : 42 200 € ;
    - SLK 350 272 ch : 48 000 €
  • Objectifs de vente :
    400 unités en France.
    2 500 à 3 000 en Europe
  • Prix :
    29 990 € GT 2.0 Turbo 264 ch
  • beaucoup d'éléments avec les Vectra et Antara, Saturn va lancer l'Astra sur le marché US. "Elle vient compléter de manière idéale la gamme Saturn, a commenté Bob Lutz. Il s'agit là d'une nouvelle illustration de la façon dont nous pouvons enrichir chacune de nos marques en utilisant la coopération intercontinentale au sein de GM." Mieux vaut tard que jamais ! Mais revenons à l'Opel GT, cet autre projet transatlantique.

    Un rapport prix/plaisir/agrément étonnant

    "Dans le monde des roadsters hautes performances, il n'existe pas un meilleur compromis entre prix, plaisir de conduire et agrément", affirme Alain Visser, directeur des ventes et marketing d'Opel. Et force est de reconnaître que cette affirmation n'est pas qu'un discours marketing. Avec un pied de facture à 29 900 euros, un design séduisant, une mécanique turbo de 264 chevaux et un comportement rigoureux, c'est sûr, Opel n'aura aucun mal à vendre les 2 500 à 3 000 unités prévues pour l'Europe, dont 400 en France.
    Après avoir déverrouillé puis rangé la capote, nous prenons place à bord. La position de conduite est excellente et en donnant un coup d'œil vers l'avant, les deux ailes hautes et saillantes rappellent la vision que l'on peut avoir dans une Corvette. L'ergonomie est bonne, tout vous tombe sous la main et l'équipement est riche. Le premier contact est bon même si cet habitacle aurait mérité des matériaux un peu plus agréables. Mais ne perdez jamais de vue les 29 900 euros ! Contact, moteur. Le 4 cylindres se lance dans une relative discrétion. Puis après quelques kilomètres, on comprend que la GT, comme son nom l'indique, appartient plus au monde du Grand Tourisme qu'à celui de l'hyper sportivité comme a pu l'être le Speedster en son temps avec un moteur central de 200 chevaux et ses 930 kg. Les suspensions, avec une double triangulation, sont efficaces mais préservent le confort. Toujours dans cette guerre des mondes, si le moteur de la GT offre plus de puissance, avec ses 264 chevaux, les 1 400 kg qu'il accuse sur la balance ne lui autorisent pas les mêmes envolées. Mais ne vous y trompez pas, la GT reste une auto très performante avec notamment un 0 à 100 km/h abattu en 5,7 secondes. Son nouveau bloc 2 litres, tout en aluminium, utilisant notamment l'injection directe et un turbo twin scroll dont la pression peu atteindre 1,38 bar, brille par sa disponibilité et sa souplesse. Il se montre aussi à l'aise durant une "balade" sur les longues lignes droites désertiques de Californie que sur les routes montagneuses, plus sinueuses, incitant davantage à hausser la cadence. Sa souplesse dans le premier cas et ses reprises dans le second prouvent que cette mécanique, dont le couple culmine à 353 Nm de 2 500 à 5 000 tr/mn, est à la hauteur. Toutefois, il convient d'apporter quelques bémols à ce tableau global presque parfait. Rien de rédhibitoire toutefois. Avec une capacité de chargement variant de 66 à 157 litres, il faudra voyager léger ! Capote fermée, le coffre (157 l) reste à peu près utilisable, mais lorsque cette dernière vient se ranger dans son logement (66 l), n'espérez plus mettre un sac.

    L'hydroformage : la clé du succès

    Afin de mieux comprendre comment GM est parvenu à un tel résultat avec ces trois roadsters, il faut s'attarder sur la fabrication. Le comportement mais aussi le design et le coût de fabrication en dépendent. Trois éléments qui appellent une seule réponse : l'hydroformage. Concernant l'influence de cette technologie sur le comportement, l'explication sera simple puisque pour la fabrication de pièces de structure hydroformées les ingénieurs ont suivi ni plus ni moins l'exemple de la Corvette. En effet, ces trois voitures reprennent une structure de caisse semblable (dans la conception) à la mythique sportive américaine offrant un bon rapport poids/robustesse ainsi qu'une bonne rigidité. Mais, c'est au chapitre design et coût que l'hydroformage apporte le plus. En effet, une technologie d'emboutissage classique n'aurait pas permis d'obtenir des panneaux de carrosserie aussi bombés. C'est par exemple le cas des capots avant et arrière ou encore des ailes. De plus, cette technologie permet de réduire les coûts de fabrication, pour de petites séries, de l'ordre de 18 %. C'est Amino (voir JA N° 940), une société japonaise, spécialiste du genre, qui produit d'ailleurs pour les roadsters GM, qui nous l'avait confié lors d'une visite au siège nord américain.
    L'Opel GT est bien née. Elle sera pour le Blitz un formidable vecteur d'image à défaut de générer des volumes importants. Pour autant, ce n'est pas elle, ni les roadsters de ses marques cousines américaines qui vont remettre GM sur les rails. Toutefois, ces produits, mais aussi l'arrivée cet automne de l'Astra aux Etats-Unis, confirment la meilleure gestion de GM de ses relations intercontinentales.


    Christophe Jaussaud


     

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